Service crypto en vue pour les caisses d’épargne allemandes

14 décembre 2021 - 12:57

Temps de lecture : 3 minutes

Un service d’achat/vente crypto serait dans les cartons du réseau de caisses d’épargne allemandes. Le projet sera d’abord soumis à l’approbation des comités de la Sparkassen avant d’être possiblement proposé à 50 millions de clients potentiels.

Service crypto en vue pour le leader bancaire allemand

Un réseau de plus de 370 caisses d’épargne disséminées sur tout le territoire allemand pourrait permettre à ses clients de commencer à échanger des cryptomonnaies à partir de leurs comptes courants en 2022. Selon la publication nationale Capital, c’est le prestataire informatique S-Payment qui est à l’oeuvre pour l’élaboration de ce projet pilote, en attente d’approbation par un vote des comités des caisses d’Epargne en début d’année prochaine.

S’il obtient le sésame, les banques pourraient alors offrir à leurs clients l’accès à un portefeuille numérique pour échanger des cryptomonnaies sans passer par les processus de KYC (vérification fastidieuse d’identités) des plateformes dédiées.

Notons que, comme en France, la caisse d’épargne allemande est une enseigne collective mais son fonctionnement est autonome. Aussi, chaque agence peut choisir en toute indépendance d’adhérer ou pas à ce nouveau service. Un certain nombre d’entre elles aurait d’ailleurs déjà manifesté de l’intérêt pour cette fonctionnalité innovante. Une réponse à la demande croissante de clients soucieux de trouver des alternatives d’investissement dans un contexte de hausse des prix et d’inflation galopante dans la zone euro (record de 4,9% le mois dernier).

Un réseau de confiance

Helmut Schleweis – le président de l’Association des caisses d’épargne allemandes – a déclaré que la hausse des prix et les taux d’intérêt bas d’aujourd’hui sont un « mélange toxique alimentant une érosion de la richesse, qu’il est difficile d’arrêter ». Un signe que le leader bancaire allemand, qui détient plus de 1 000 milliards d’euros pour ses clients réputés vigilants, cherche des solutions pour sortir de l’impasse.

Et cette nouvelle option pourrait connaître le succès dans la mesure où le modèle économique de la Sparkassen inspire confiance. De longue date vantée pour la qualité de sa gouvernance et pour sa proximité avec la clientèle des particuliers et des petites et moyennes entreprises (PME), orientée économie locale, elle a particulièrement bien résisté à la crise financière de 2007-2008 en restant éloignée des marchés. Aussi, le fait qu’elle puisse proposer un service crypto n’apparaît pas comme une extravagance mais bien comme une option raisonnée.

Une Allemagne plutôt cryptofriendly

De fait, en admettant que toutes les agences s’y mettent, 50 millions de clients pourraient y avoir accès. Un sérieux coup de pouce pour l’adoption de la crypto en Allemagne qui a déjà une législation plutôt accueillante vis à vis de cette classe d’actifs, confirmée par un récent accord de coalition qui mentionne bitcoin et blockchain comme l’un des piliers qui soutiendront le pays les quatre prochaines années.

En effet, La première puissance économique de l’Union européenne, contrairement à sa voisine d’outre-Rhin, semble avoir compris que les cryptomonnaies sont un moteur de croissance à ne pas négliger. D’abord en pratiquant une fiscalité avantageuse. Fiscalité qui repose sur le fait que les cryptos sont considérées comme de l’argent privé et non comme une marchandise. Ainsi, les particuliers, à condition de détenir leurs cryptomonnaies plus de douze mois, ne payent pas de taxe sur la revente. L’Allemagne a aussi donné, depuis janvier 2020, la possibilité aux banques de vendre et de stocker cette nouvelle classe d’actifs. La Deutsche Bank aurait d’ailleurs lancé une offre-sur-mesure pour les investisseurs institutionnels.

Par ailleurs, la bourse allemande, depuis que le régulateur financier, BaFin, a reconnu les cryptomonnaies comme instruments financiers, accueille également des produits négociés sous la forme d’ETP (Exchange Trader Product) non seulement de Bitcoin mais aussi d’Ether.

Enfin, et ce n’est pas rien, le Parlement fédéral (le Bundestag) a approuvé en mai une loi permettant aux gestionnaires de fonds  institutionnels, appelés Spezialfonds,  d’affecter 20% de leurs portefeuilles aux cryptomonnaies.

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