Bitcoin – Attaque DDoS ou indigestion d’Ordinals ?

Le week-end a été intense pour la blockchain du Bitcoin. Et plus particulièrement la journée de dimanche durant laquelle ses frais de transaction ont atteint un niveau historiquement haut de plus de 20$ en moyenne. Conséquence directe : des opérations en attente durant des heures avant de réussir à passer sur son réseau totalement congestionné. Et comme les bonnes nouvelles ne viennent jamais seules, certaines rumeurs ont aussitôt envisagé l’éventualité d’une possible attaque par déni de service (DDoS) en cours.

Car histoire de jeter un peu d’huile sur ce feu, la plateforme Binance a annoncé dans le même temps – et à deux reprises successives – une suspension des retraits en BTC pour ses utilisateurs. Un exercice source d’une montée de stress encore plus importante, malgré les explications apportées par l’exchange à propos d’un simple ajustement de ses frais lié sur leur explosion actuelle. Mais au sein de cette cacophonie numérique dont les niveaux sont déjà historiques, un seul épicentre reste invariablement pointé du doigt : les « NFTs » Ordinals.

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Hugh B. - 30 Janv 2023 - 09:24

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Bitcoin – Victime d’une attaque DDoS ?

La situation rencontrée par le réseau du Bitcoin durant le week-end est déjà inscrite dans sa courte histoire. En effet, pour la première fois depuis 2017 les frais impliqués par l’utilisation de son réseau ont dépassé la récompense versée à ses mineurs. Car selon le compte Twitter trevor.btc un bloc miné il y a tout juste quelques heures représentait à lui seul un total de frais estimé à 6,76 BTC (environ 195 500$). Or, depuis son dernier halving la récompense versée aux mineurs pour chaque bloc traité s’élève à 6,25 BTC.

Et de toute évidence, rien ne semble indiquer une baisse de cette activité en ce début de semaine. Car selon les données du site mempool space, le prochain bloc en attente de traitement comptabilise déjà un montant de frais supérieur à ce fameux seuil des 6,25 BTC.

Des fortunes numériques directement reversées au mineurs de BTC qui doivent actuellement se frotter les mains. Car ces frais viennent s’ajouter aux récompenses qu’ils reçoivent déjà, au point de multiplier par deux leurs revenus.

Mais dans le même temps, cette activité inhabituelle soulève le spectre d’une possible attaque par déni de service (DDoS) du réseau du Bitcoin. Un exercice dont le mode opératoire consiste à submerger une blockchain de transactions considérées comme malveillantes afin de la rendre inutilisable par noyade. Mais alors que les opérations et frais explosent toujours à un niveau record, certains affirment que cela ne serait que la conséquence d’un succès enfin révélé. Avec en ligne de mire de cette adoption, les « NFTs » Ordinals made in Bitcoin…

« Le mempool Bitcoin est enfin utilisé et les maxis présentent cela comme une attaque DoS sur son réseau. Ils n’ont même pas envisagé les scénarios les plus élémentaires, comme « le bitcoin devient populaire et les gens sont prêts à payer pour l’utiliser. »

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Bitcoin – Victime d’une indigestion d’Ordinals ?

Car l’explosion d’activité actuelle sur le réseau du Bitcoin ne date pas de ce week-end. En effet, cette augmentation record a comme point de départ tout à fait identifié l’apparition des désormais célèbres Ordinals. Des « NFTs » appliqués au réseau du Bitcoin dont le développement exponentiel inquiète certains analystes tout autant qu’il excite les amateurs de spéculation. Avec un nombre d’inscriptions qui dépasse désormais les 4,6 millions d’unités.

Et finalement, ne peut-on pas considérer que la frénésie des Ordinals est également comparable à une attaque par déni de service distribué (DDoS) ? Car pendant que certains s’amusent à spéculer sur ces « artefacts numériques » BRC-20 – comparable à un trafic malveillant – les petits utilisateurs de la blockchain du Bitcoin ne peuvent plus finaliser leurs opérations. Et quel sens peut bien avoir cette « monnaie numérique peer-to-peer » si des transactions effectuées dans des pays émergents souffrent de frais en train d’exploser au-dessus de 30$ !

Un constat mené par de nombreux analystes sur Twitter, comme le membre de Bitcoin Magazine Dylan LeClerc pour qui « cela ne change rien à long terme. » Ou encore l’opérateur de nœud Bitcoin iris.to/jogi expliquant sans grande surprise que « le passage des Ordinals à l’attaque DoS n’a pas pris beaucoup de temps. » Mais la vraie question reste posée : à qui profite le crime ?

« Il semble qu’il y ait une « attaque » sur Bitcoin. Le gang Ordinal / Gros bloqueurs ? Ils poussent des inscriptions aléatoires et paient des frais élevés. Ils obstruent le mempool et augmentent les frais globaux pour inclure une transaction dans le bloc. Ce qui n’est pas clair, c’est quel est le but ?« 

Toma B

Certains envisagent une activité menée par des mineurs afin d’augmenter leurs revenus. Mais quoi qu’il en soit, tout laisse penser que les Ordinals ont un lien direct avec cette crise en train de secouer la blockchain du Bitcoin. Avec comme conséquence directe de l’apparition de ces artefacts numériques, une nouvelle mise en évidence de l’incapacité du Bitcoin à s’imposer comme une véritable monnaie numérique.

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