Bruno Le Maire n’oublie pas les cryptos dans les sanctions prises contre la Russie
03 mars 2022 - 10:58
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
La crainte que la Russie utilise les cryptomonnaies pour contourner les sanctions économiques internationales se répand comme une traînée de poudre chez les responsables politiques. Bruno Le Maire, ministre français des Finances et de l’Economie, et ses homologues européens comptent prendre des mesures pour éviter ce supposé recours mais sans encore en préciser la nature.
L’UE veut inclure les cryptos dans son arsenal de mesures contre la Russie
L’Union européenne veut renforcer son arsenal de mesures contre Moscou en y incluant le volet cryptomonnaie. Lors d’un point presse qui s’est tenu à l’issue d’une réunion des ministres des Finances de l’UE dont la France est à la tête de la présidence tournante, Bruno Le Maire a évoqué « un large consensus » parmi les Etats membres pour « ne pas laisser les cryptomonnaies contourner l’efficacité des sanctions financières contre la Russie ».
« Nous prendrons des mesures, notamment sur les cryptomonnaies ou les crypto-actifs (…). Nous ferons quotidiennement le point sur la mise en œuvre de ces sanctions, leur efficacité et les éventuelles mesures complémentaires nécessaires. En matière de sanctions économiques et financières, nous voulons rester flexibles et mobilisés. »
Une séquence qui tombe à point nommé au moment où l’UE a entériné l’exclusion de sept banques russes du système interbancaire Swift. Ces dernières disposent de dix jours pour cesser leurs opérations et il ne s’agirait pas du point de vue de l’Union, que l’utilisation de bitcoin ou d’autres actifs existant en dehors du circuit traditionnel viennent saper ou du moins affaiblir la portée de la mesure.
Une réaction unanime contre la menace crypto
Le G7, regroupement informel de sept économies avancées du monde comptant l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et l’Union européenne, a partagé peu après cette focalisation sur les cryptos.
Nous devrions également prendre des mesures pour empêcher les personnes et les institutions listées de se tourner vers des cryptomonnaies non réglementées. Nous avons également oeuvré en ce sens dans le cadre de la présidence allemande du G7.
Christian Lindner, ministre allemand des Finances in Communiqué
L’hallali résonne aussi de l’autre côté de l’Atlantique. Jerome Powell, le patron de la banque centrale US, est même sorti de sa réserve habituelle pour appeler à un cadre législatif permettant de mettre fin à l’utilisation illicite de la crypto. Quant à la secrétaire au Trésor Janet Yellen, sollicitée par quatre sénateurs démocrates inquiets de l’utilisation potentielle des cryptos par la Russie, elle a déclaré que son département surveillait activement l’application des sanctions et potentiellement leur détournement. Mais elle est la seule jusqu’à présent à émettre un avis plutôt raisonné.
« J’entends souvent parler de cryptomonnaie et c’est une chaîne à surveiller. Mais de nombreux participants aux réseaux de cryptomonnaie sont soumis à des règles de lutte contre le blanchiment d’argent et de sanction. Ce n’est pas un secteur (…) où les choses peuvent être [si facilement] éludées. »
Cette montée d’angoisse générale chez nos responsables politiques face à la menace crypto ressemble plus à une instrumentalisation destinée à imposer une réglementation sévère qu’à une sérieuse et réelle connaissance de la réalité des infrastructures de l’écosystème.
Bruno Le Maire, qui s’est distingué dernièrement en rétropédalant piteusement après avoir joué les matamores, a souvent brillé par sa méconnaissance des cryptos. Espérons dorénavant qu’il s’inspire de son homologue US qui elle, a visiblement travaillé son sujet depuis sa prise de fonction.
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