La Chine double en deux mois le montant de ses transactions en yuan numérique
02 novembre 2020 - 16:31
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Le gouverneur de la Banque centrale chinoise (PBoC) veut le faire savoir : le yuan numérique, ça fonctionne ! La preuve, 4 millions de transactions recensées pour un montant global de 300 millions de dollars.
L’optimisme s’affiche sur les avancées du yuan numérique
Le gouverneur de la PBoC, Yi Gang, a dévoilé à la conférence Hong Kong Fintech Week suivie par Bloomberg, les dernières données chiffrées relatives à l’utilisation du yuan numérique. La moisson est bonne si on se fie à la déclaration ultérieure du vice-gouverneur. Fan Yi Fei avait alors évoqué 3 millions de transactions d’un total de 162 millions de dollars pour la période courant d’avril à août 2020. Là, le rythme s’accélère : 4 millions de transactions pour une somme avoisinant les 300 millions de dollars (299,07 précisément) auraient été désormais effectuées dans le cadre des expérimentations du DCEP (Digital Currency Electronic Payment).
En l’espace de deux mois, le montant a donc quasiment doublé, indiquant des transactions de plus en plus élevées, signe indéniable de confiance.
L’optimisme s’affiche. Et il y a de quoi pour le responsable de la Banque centrale. En effet, selon ses affirmations, le programme-pilote dans quatre gros centres urbains est un succès. De même, l’opération grand public impliquant 50 000 citoyens volontaires tirés au sort pour recevoir 200 RMB numériques. Une loterie qui a permis d’évaluer l’efficacité du système de paiement qui n’a a priori connu aucun raté.
Tous ces tests grandeur nature promettent d’améliorer grandement les services financiers. Des progrès notables y compris dans les régions les plus reculées, notamment en facilitant l’accès au micro-crédit. Le couplet sur la nécessité d’étendre une infrastructure de paiement numérique en temps de pandémie est aussi, bien sûr, venu ponctuer l’intervention.
Un yuan numérique en attente d’un cadre juridique
Quoi qu’il en soit des pas de géant accomplis par le DCEP dans sa phase expérimentale, Yi Gang a soutenu que le projet n’en était qu’à ses débuts. Il a réfuté, selon Reuters, toute perspective imminente de lancement face à ses homologues de la BRI (Banque des règlements internationaux) et de la Banque centrale des Pays-Bas, très affutées aussi sur le sujet. La Banque des banques prenant désormais fait et cause pour les CBDCs (Central Bank Digital Currency) en leur consacrant notamment une cellule dédiée, le Bis Innovation Hub. Et la DNB (De Nederlandsche Bank), discrète comme une banque nationale régionale, mais qui a surpris son monde en proposant sa candidature pour tester, à l’échelle du pays, un euro numérique.
De fait, dans cet environnement de connaisseurs, le gouverneur a fait part de ses préoccupations quant à la protection des données personnelles des utilisateurs. Entendons-le, bien sûr, à la mode pékinoise, c’est à dire pour reprendre l’expression d’un autre responsable de la PBoC, comment faire pour mettre en place « un anonymat contrôlable ». Apparemment, la question n’est pas vite répondue. La Chine doit encore développer un «cadre juridique assez compliqué et assez complet» particulièrement autour de la transparence, a affirmé sans rire le haut dignitaire.
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