Le British Museum se lance dans les NFTs à l’occasion de l’exposition Hokusai

01 octobre 2021 - 17:15

Temps de lecture : 3 minutes

Dans le cadre de son exposition consacrée au Maître de l’estampe japonaise Hokusai, l’un des plus anciens musées du monde, le British Museum, se lance dans les NFTs. En collaboration avec la startup LaCollection, les versions numériques de 200 oeuvres, dont la fameuse Grande Vague de Kanagawa, seront commercialisées sur la toute jeune plateforme française.

L’art tokenisé s’insinue partout

L’entrée des tokens non fongibles dans les monde de l’art n’est plus anecdotique. L’une des plus grandes foires d’art contemporain, Art Basel, vient de fermer ses portes et pour la première fois de son histoire, l’art tokenisé y a trouvé sa place. Ainsi, un tiers du stand de la galerie Nagel Draxler s’est transformé en « crypto-kiosque », baptisé  » NFTism « , et a attiré nombre de collectionneurs, perplexes ou curieux, dont certains n’ont pas hésité à franchir le pas de l’achat.

Lieu d’innovation et de découverte, le penchant avant-gardiste de ce type de manifestation n’est pas non plus une grande surprise. Moins étonnant en tous les cas que des institutions plus « traditionnelles » qui ont ouvert la voie à ce medium. On fait référence ici aux légendaires maisons d’enchères Sotheby’s et Christies qui ont déjà laisser tomber leur marteau sur des CryptoPunks, mais aussi à des temples consacrés de l’histoire de l’art qui n’ont pas hésiter à tenter l’aventure NFT.

L’Ermitage en ce domaine fait figure de pionnier. En effet, le plus grand musée du monde (le Louvre lui dispute le titre selon qu’on parle de surface d’exposition ou de collections) a noué une collaboration avec Binance pour émettre et commercialiser les tokens non fongibles de cinq oeuvres emblématiques abritées en ces murs. La vente a permis de recueillir 440 000 $ intégralement reversés (moins les frais) au musée pour financer ses besoins.

Un partenariat franco-britannique

S’inspirant peut-être de ce modèle et de celui de la galerie des Offices à Florence, qui a numérisé et proposé à la vente certaines de ses oeuvres au format NFT pour compenser le manque à gagner occasionné par la pandémie, le British Museum a décidé à son tour de s’impliquer dans cette démarche inscrite dans l’air du temps.

Plus précisément, il semblerait que l’initiative vienne de la startup française LaCollection. C’est elle qui aurait contacté l’institution, lui proposant en quelque sorte une solution clé-en-main.

C’est un honneur de nous associer avec le British Museum pour le lancement de notre plateforme. LaCollection est née de deux passions : l’art et la technologie. Notre ambition est de créer la plus grande plateforme NFT dédiée aux institutions artistiques et culturelles. Nous cherchons à créer une nouvelle manière de découvrir l’art, un musée, un artiste. Une nouvelle communauté et génération de collectionneurs voit ainsi le jour. « 

Déclaration de Jean-Sébastien Beaucamps, cofondateur et PDG de LaCollection 

Les NFTs sont en vente sur la plateforme LaCollection.io et classés en fonction de catégories pré-définies. Ultra Rare (2 éditions), Super Rare (10 éditions), Rare (100 éditions), Limité (1000 éditions) et Commun (10 000 éditions). Certains seront vendus à prix fixes (à partir de 500 $), tandis que d’autres sont mis aux enchères. C’est notamment le cas des deux exemplaires de la Grande Vague de Kanagawa. Le premier est déjà proposé à la vente tandis que l’autre ne le sera qu’au début de l’année 2022. Des achats qui peuvent s’effectuer via l’Ether ou en monnaie fiduciaire.

Une possible source de financement et d’attraction pour un nouveau public

A titre non indicatif, cette gravure sur bois, dont il existe de nombreuses impressions (ni datées ni numérotées à la différence des NFTs), s’échangeait au milieu du 19ème siècle, selon la chercheuse scientifique Capucine Korenberg, pour le prix de deux portions de nouille. Aujourd’hui, elle est probablement l’œuvre d’art japonaise la plus célèbre de tous les temps.

Un pourcentage des ventes au montant non divulgué sera reversé à l’institution britannique qui percevra aussi, comme la plateforme, un pourcentage des revenus engendrés en cas de revente sur un marché secondaire.

Outre l’aspect pécuniaire qui peut représenter une manne pour les musées toujours en recherche de sources de financement, le virage NFT a aussi pour objectif d’attirer une nouvelle catégorie de public en mêlant art et technologie.

Il est très important qu’en tant que musée, nous nous adaptions continuellement aux nouveaux marchés et que nous trouvions de nouveaux moyens d’approcher des personnes que nous n’atteindrions peut-être pas par les canaux traditionnels.« 

Craig Bendle, Licensing Manager au British Museum 

« The Great Picture of Everything » s’expose au British Museum du 30 septembre au 30 janvier 2022.

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