La loi anti-blanchiment d’argent AMLD5 étouffe l’univers crypto

15 avril 2020 - 11:00

Temps de lecture : 2 minutes

Par Hugh B.

Lorsque le sujet des cryptomonnaies est abordé, le blanchiment d’argent n’est jamais très loin. À croire que les monnaies fiduciaires comme le dollar n’ont jamais servi à réaliser des transactions illégales de ce type. Des mesures ont été prises pour tenter de réguler ces écarts. Et elles risquent de fortement fragiliser la cryptosphère.

Il s’agit d’un cadre réglementaire développé pour lutter contre le blanchiment d’argent, qui répond au nom de code de AMLD5. Chaque pays de l’Union européenne est en train de le mettre en place. Mais certains élèves sont plus zélés que d’autres dans le domaine.

C’est le cas des Pays-Bas, qui semblent vouloir asphyxier la scène crypto Néerlandaise à coup de rajouts d’amendements spéciaux. En premier lieu l’exigence de l’obtention d’une licence. Mais aussi la mise en place d’une surveillance de la part de la banque centrale (DNB).

Déménager ou mourir

Les frais engagés par la mise en place des nouvelles réglementations liées à l’AMLD5 sont difficiles à supporter pour les entreprises de petite taille de la cryptosphère européenne. Entre autres, l’exigence de contrôle des utilisateurs qui passe par le KYC (Know Your Customer) jugé trop rigoureux. Raison pour laquelle la société Deribit s’est exportée au Panama au début de l’année. Il s’agit d’un échange de cryptomonnaies très populaire aux Pays-Bas.

« L’objectif du nouveau cadre réglementaire est d’améliorer la transparence. Cependant, cela se fait en sacrifiant presque entièrement la confidentialité des détenteurs de cryptomonnaies. »

Dans le même temps, la société minière néerlandaise Simplecoin a fermé boutique au début de l’année pour les mêmes raisons. Les implications des choix de la Hollande risquent de faire peser une ardoise de 1,7 million d’euros sur les acteurs de cet univers.

Patrick Gnoek, fondateur de Bitkassa, explique que si cette réglementation devient loi, les autorités seraient en mesure de lui réclamer la somme de 34 000€ par an pour rester en conformité. Un coût supérieur à ceux dont doivent s’acquitter les sociétés traditionnelles de cartes de crédit ou les fiducies, que son entreprise de 3 personnes ne peut pas assumer. Il s’agit pourtant d’un acteur central de la scène crypto du pays.

Un cabinet d’avocat a réalisé une enquête pour essayer de déterminer si ces ajouts peuvent être considérés comme conformes à l’AMLD5. Car lutter contre le blanchiment d’argent ne peut pas se résumer à faire disparaître la majorité des acteurs de l’univers des cryptomonnaies.

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