Singapour perd son éclat de pôle crypto majeur
09 mai 2022 - 17:03
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Singapour semble avoir perdu de son attractivité auprès de l’écosystème crypto. Longtemps considéré comme le pôle majeur de l’industrie en Asie, la cité-Etat aurait perdu de son éclat. En cause, l’Autorité monétaire de Singapour (MAS) qui a imposé des conditions trop strictes aux acteurs du secteur qui peinent à y répondre et préfèrent se tourner vers des juridictions aux réglementations et infrastructures plus adaptées.
Singapour perd son aura de pôle crypto
Singapour avait adopté précocement une position plutôt accueillante vis à vis de l’industrie crypto. Bénéficiant déjà d’une infrastructure de marchés financiers robuste et bien réglementée, la cité-Etat avait su créer un cadre rassurant en offrant au secteur les mêmes avantages que ceux alloués à la finance traditionnelle tout en les ajustant à sa singularité. Mais, c’était sans compter sur le zèle d’une autorité financière qui a voulu gendarmer davantage en créant un “Digital Payment Token License”.
Cette licence sur les services de paiement a d’abord été bien accueillie, avant de révéler sa face sombre. A savoir des conditions si drastiques que parmi la centaine d’entreprises ayant fait la demande auprès de la MAS, seules cinq d’entre elles ont obtenu les autorisations requises. Aucun grand nom du secteur n’y figure. Certains qui étaient déjà présents ont préféré prendre la tangente, à l’instar de Binance qui a renoncé à ses activités d’exchange pour se contenter d’une implication dans l’innovation blockchain. Le leader des plateformes crypto a préféré, comme FTX et Kraken, poser ses valises du côté du golfe persique qui propose un cadre législatif plus incitatif et des infrastructures ad hoc.
Singapour d’humeur Banque centrale
L’autorité financière de Singapour a continué de resserrer son étau en publiant en janvier un « Guidelines to Discourage Cryptocurrency Trading by General Public« . Autrement dit, des directives visant explicitement à décourager le grand public de s’essayer au trading de cryptomonnaies. Une orientation qui jusque-là était restée dans le domaine des intentions, et pas seulement à Singapour, et qui pour la première fois a fait l’objet d’une déclaration officielle. De quoi émousser l’envie de s’y installer d’autant qu’à sa suite, un projet de loi “Financial Services and Market Bill” a été adopté, attribuant de nouveaux pouvoirs à la MAS.
Ainsi, elle peut désormais interdire aux personnes considérées comme inaptes à exercer des rôles, fonctions et activités clés de travailler dans les domaines des paiements et de la gestion des risques. Elle peut également sanctionner financièrement les entreprises qui ne respectent pas les règles. L’amende pouvant grimper jusqu’à un million de dollars singapouriens ( environ 740 000 dollars US).
Ce virage répressif à l’égard du secteur crypto n’est bien sûr pas anodin. La participation de la MAS au projet Dunbar destiné à faciliter les règlements internationaux via les monnaies numériques d’Etat, illustre un tournant décisif en faveur d’un système contrôlé qui n’a plus rien à voir avec Bitcoin et consorts. L’interdiction des distributeurs de crypto intervenue en début d’année n’a fait que confirmer l’humeur Banque centrale de Singapour.
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