Après Blockfi, Celsius dans l’oeil du régulateur

20 septembre 2021 - 07:27

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Il était attendu que la plateforme de prêt crypto Celsius soit à son tour exposée à l’ire des régulateurs. Accusée comme sa concurrente BlockFi de proposer des produits assimilables à des titres non enregistrés, elle vient de subir la même injonction à suspendre son offre de comptes-épargne crypto à fort rendement. Le New Jersey a débuté les hostilités juste avant le Texas et probablement avant d’autres Etats qui vont leur emboîter le pas.

Après BlockFi, Celsius : les plateformes de rendement crypto dans le collimateur

La menace ne vient pas du niveau fédéral comme c’est le cas pour Coinbase aux prises avec la Securities and Exchange commission (SEC) au sujet d’un produit de prêt « à haut rendement » pas encore lancé, mais de l’échelon local. En effet, Celsius, tout comme BlockFi fin juillet, vient de se faire remonter les bretelles par le régulateur des valeurs mobilières du New Jersey où l’un et l’autre possèdent des adresses de domiciliation. Plus précisément, ce dernier a déposé une ordonnance sévère à son encontre. Ordonnance où il l’exhorte à cesser de proposer des comptes d’épargne crypto à intérêt élevé aux résidents de l’Etat d’ici la fin octobre.

Une injonction qui ne s’arrête pas aux frontières de l’Etat. En effet, le jour-même, le Texas State Securities Board a déposé un avis d’audience pour février afin d’envisager une décision similaire. D’autres Etats devraient suivre, si on en croit les offensives levées contre BlockFi qui est aussi sous le coup d’injonctions émanant du Vermont, de l’Alabama et du Kentucky.

L’argument-phare invoqué est la protection du consommateur

Sont-ce vraiment les intérêts du consommateur qui sont privilégiés ? C’est une vraie question, sachant que les rendements proposés par ces plateformes de prêt et d’emprunt crypto sont sans commune mesure avec ceux maigrichons de l’épargne traditionnelle. Mais les instances de régulation n’en démordent pas, avançant comme priorité la protection de l’utilisateur. A l’image de Gary Gensler, le patron de la SEC, qui en a fait son cheval de bataille comme il le répète à l’envi.

Admettons donc qu’il s’agit effectivement, non de sauver un système bancaire en voie d’obsolescence, mais de garantir aux citoyens une exposition modérée aux risques financiers. En ce cas, les préoccupations sont légitimes.

En effet, ces entreprises qui proposent des prêts collatérisés par des cryptos et permettent à leurs utilisateurs de générer des rendements importants sur les actifs stockés sur leurs plateformes, n’engagent pas leur responsabilité en cas de problèmes. Ainsi, agissant comme une banque pour le compte d’un tiers selon le régulateur américain, elles n’offrent pas le même taux de protection supposé. Pas de comptes assurés par la FDIC, une agence fédérale qui garantit les dépôts bancaires.

Ces coups de semonce adressés aux plateformes centralisées de prêt crypto ne sont sans doute qu’un avant-goût de ce qui se profile à l’horizon. A savoir, une obligation de se conformer à la réglementation applicable aux instruments financiers et produits dérivés. Il n’est pas sûr que les utilisateurs s’y retrouvent ou alors en adoptant la voie de l’autonomie, en faisant le choix exclusif de protocoles décentralisés. Une solution qui n’est pas sans risque mais qui a le mérite d’être sans tutelle.

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