Cap sur le Royaume-Uni pour le géant du capital-risque a16z

Alors qu’aux Etats-Unis l’horizon s’assombrit pour les sociétés crypto, le capital-risqueur Andreessen Horowitz, alias a16z, très actif dans le domaine des cryptomonnaies, choisit le Royaume-Uni pour l’ouverture de son « premier bureau international ». 

12 juin 2023 - 18:58

Temps de lecture : 3 minutes

Face à l’hostilité règlementaire de son pays d’origine qui, sous l’impulsion principale de la Securities and Exchange Commission (SEC), s’en est pris la semaine dernière aux deux plus grands exchanges du monde (Binance et Coinbase), faisant craindre le pire pour toutes les entités acoquinées avec les cryptos, la société a16z prend les devants en ouvrant au Royaume-Uni un premier bureau en dehors des États-Unis. Un choix mû de son point de vue, par un cadre législatif plus encourageant pour les activités crypto.

a16z prend ses quartiers au Royaume-Uni

Plus précisément, si la société de capital-risque  a reconnu qu’il y restait encore des obstacles réglementaires à résoudre, elle a estimé que la juridiction travaillait dans le bon sens.

Bien qu’il reste encore du travail à faire, nous pensons que le Royaume-Uni est sur la bonne voie pour devenir un leader de la réglementation de la cryptographie. (…) Le Royaume-Uni dispose également de vastes bassins de talents, d’institutions universitaires de renommée mondiale et d’une forte culture entrepreneuriale.

Chris Dixon, associé général d’a16z, in Twitter

Surtout, et à la différence d’une SEC rétive au dialogue et à la concertation, la direction d’a16Z souligne l’esprit d’ouverture des régulateurs et responsables britanniques.

Après un dialogue productif avec le Premier ministre et des mois de conversations constructives avec le Trésor britannique, les décideurs politiques britanniques et la FCA, nous sommes ravis d’ouvrir notre premier bureau international dans une juridiction qui accueille la technologie blockchain et s’engage à créer un environnement commercial prévisible.

Communiqué de a16z

Il faut dire que le Royaume-Uni ne ménage pas sa peine pour devenir le hub crypto européen. Et ce, à tous les niveaux, ainsi récemment, que ce soit en nouant un partenariat avec Coinbase pour devenir un “centre d’innovation pour l’économie Web3” ou en encourageant fiscalement les investissements étrangers dans la crypto.

L’ambition crypto/Web3 du Royaume-Uni

Une volonté maintes fois proclamée alors que l’UE va bientôt mettre en place son propre cadre réglementaire “Markets in Crypto-Assets” (MiCA) poussant le rebelle insulaire à jouer une carte qui lui est propre et sensiblement moins restrictive que l’accord des 27 sur cette jeune industrie.

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Cependant, et comme attendu face à un phénomène prometteur mais empoisonné par des dérives de toutes natures , la route reste semée d’embûches. L’ambition crypto/Web 3 a beau être proclamée au plus haut niveau, le gendarme boursier britannique, La redoutable Financial Conduct Authority (FCA),  reste sur le guet. Elle refuse notamment toujours son autorisation d’exercer à Binance.

Dans un autre registre, le plus gros obstacle aujourd’hui au développement crypto au Royaume-Uni vient des banques de moins en moins amicales avec les acteurs du secteur, entreprises ou investisseurs.

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Dans ce contexte contrasté, l’arrivée à Londres d’un des plus grands fonds d’investissement du monde ne passe pas inaperçu. Le Premier ministre lui-même, Rishi Sunak, soutien de longue date de l’économie crypto a d’ailleurs manifesté son enthousiasme.

Alors que nous cimentons la place du Royaume-Uni en tant que superpuissance scientifique et technologique, nous devons adopter de nouvelles innovations comme le Web3 […] Ce succès repose sur la mise en place de la réglementation et des garde-fous appropriés pour protéger les consommateurs et favoriser l’innovation. Bien qu’il reste encore du travail à faire, je suis déterminé à débloquer des opportunités pour cette technologie et à faire du Royaume-Uni le centre mondial du Web3. 

Rishi Sunak in Communiqué

Néanmoins, a16z n’entend pas rompre avec les États-Unis, indiquant qu’il y est toujours pleinement partie prenante. Plus encore, il se dit déterminé à coopérer avec les régulateurs pour plaider en faveur d’une réglementation crypto plus claire.

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