Enigma (ENG) – Chute de 30% et amende de $500 000 suite à une enquête de la SEC
21 février 2020 - 13:29
Temps de lecture : 5 minutes
Par Hugh B.
Dans l’univers des acteurs de la cryptosphère, la SEC est bien souvent synonyme de mauvaise nouvelle. Cette fois-ci, c’est le projet Enigma (ENG) qui se retrouve dans le viseur de la Security and Exchange Commission américaine. En cause, son ICO de 2017 d’un montant de 45 millions de dollars.
Pour ceux qui sont investis dans le projet, le réveil a dû être difficile. Entre le mercredi 19 février au soir et le jeudi 20 février au matin, le cours du jeton ENG a plongé de plus de 30%, passant de $0,50 à $0,30. La courbe parle d’elle-même.
Un mouvement qui s’explique par l’actualité de l’entreprise Enigma, qui n’est pourtant pas une toute jeune structure puisque son lancement date de fin 2017. C’est d’ailleurs de cette période que vient le problème actuel. Une situation de crise gérée à coup de communiqués. Enigma n’est pas la première structure de l’univers crypto à devoir faire face au zèle de la SEC.
Enigma et les secret contracts
Le projet Enigma (ENG) est installé depuis plusieurs années dans l’univers crypto. Il s’agit d’une solution de smart contracts anonymes et sécurisés. Ces derniers portent le nom de secret contracts. Un protocole décentralisé et open source basé sur la blockchain qui permet de crypter des données. Une tentative de répondre aux deux problématiques centrales de la blockchain, à savoir la confidentialité et la scalabilité.
Le jeton ENG est un ERC20 basé sur Ethereum. Il a été émis à 150 millions d’unités, selon le site CoinMarketCap. Son cours actuel a presque été divisé par 2 en l’espace d’une semaine, le rapprochant dangereusement de son plus bas historique à $0,20. Certains y verront probablement une opportunité d’entrée. Rien n’est moins sûr !
ICO vs SEC
Cette chute vertigineuse a une raison simple. En cause, une enquête de la Security and Exchange Commission (SEC) américaine qui concerne l’Initial Coin Offering (ICO) mise en place pour le lancement du projet en 2017. Une opération qui avait permis de lever quelque 45 millions de dollars à la grande époque de la bulle ICO. Un procédé qui n’est plus que très rarement utilisé aujourd’hui. Et pour cause, le gendarme boursier américain a tendance à les avoir en ligne de mire.
« Les entreprises et les particuliers considèrent de plus en plus les offres initiales de pièces (ICO) comme un moyen de lever des capitaux ou de saisir des opportunités d’investissement. Bien que ces actifs numériques et la technologie qui les sous-tendent puissent présenter un moyen nouveau et efficace pour effectuer des transactions financières, ils présentent également un risque accru de fraude et de manipulation, car les marchés de ces actifs sont moins réglementés que les marchés de capitaux traditionnels. » – SEC
Lors de son ICO, Enigma a été victime d’une attaque. Des hackers ont réussi à détourner leur base de donnée d’emails et à obtenir les emails. Avec ces derniers ils ont lancé une fausse prévente de jetons ENG, récoltant ainsi $500 000. Un début difficile pour une entreprise dont le mot d’ordre est la sécurité et le cryptage des données. Cela ne l’a cependant pas empêché de poursuivre son aventure.
Amende et conséquences
Sur son compte Twitter, la société Enigma parle d’un « accord » passé avec la SEC. Une communication positive pour tenter de désamorcer une crise aux lourdes conséquences. Car du côté de la SEC cela ressemble bien plus à une injonction.
Suite à cette enquête de la SEC, la société Enigma devra s’acquitter d’une amende de $500 000. Une somme importante pour une structure qui pèse 24 millions de dollars. Elle devra également mettre en place un système de remboursement sur réclamation ouvert aux investisseurs de cette ICO.
« Les mesures correctives dans l’ordre d’aujourd’hui offrent aux investisseurs ICO la possibilité d’obtenir une compensation et de fournir aux investisseurs les informations auxquelles ils ont droit lorsqu’ils prennent des décisions d’investissement. » – SEC
Enfin, elle a l’obligation d’enregistrer son jeton ENG comme une valeur mobilière et de rendre des comptes réguliers à la SEC.
Enigma lance son mainnet
Dans le même temps, Enigma quitte Ethereum et annonce le lancement de son mainnet. Une bonne manière de rebondir et de tenter de préserver sa réputation en ces temps troublés. Lancé depuis le 13 février, l’annonce n’a été faite que récemment.
Ce dernier sera basé sur la technologie de Cosmos Network (ATOM), un concurrent direct d’Ethereum en matière de smart contracts. Enigma y voit une solution plus propice à la décentralisation et une possibilité de baisser les coûts. Le lancement de ce mainnet sera l’occasion de la création d’une nouvelle monnaie native du nom de Secret (SCRT). Elle sera utilisée pour régler les divers frais de fonctionnement.
Avenir du jeton ENG
Tout cela soulève de nombreuses questions autour du jeton ENG et de ses détenteurs. Ces derniers s’inquiètent de son avenir, suite aux récentes affaires en relation à la SEC et au développement de la nouvelle cryptomonnaie native d’Enigma (SCRT). Pourront-il y avoir accès en échange de leurs ENG, ou de façon privilégiée ?
Mais surtout quel avenir pour ce jeton ENG s’il est légalement interdit pas le SEC ? Il pourrait rapidement devenir impossible à échanger contre d’autres cryptomonnaies et se voir délisté des principales bourses, du fait de son statut douteux. C’est là très probablement une des raisons principales de sa chute récente. Ses détenteurs fuient avant de ne plus pouvoir le faire…
Dans cette histoire, Enigma semble vouloir faire bonne figure. Même si le cours de l’ENG a plongé, cela n’empêche pas la société de poursuivre ses évolutions comme si de rien n’était. Une stratégie de l’autruche qui lui permet de prendre de la hauteur, mais qui peut aussi effrayer et faire fuir ses investisseurs historiques.
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