Kraken s’attire les foudres des autorités fédérales US
27 juillet 2022 - 08:58
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Ambiance : alors que le marché crypto continue de tanguer au gré des conditions macro-économiques qui se dégradent, certains acteurs du secteur doivent aussi faire face à la célérité des autorités pour manquement aux règles en vigueur. Dernière à en faire les frais, la plateforme d’échange US Kraken qui fait l’objet d’une enquête du département du Trésor américain pour violation présumée des sanctions fédérales.
Kraken aurait sciemment continué d’offrir ses services à des ressortissants de pays sous embargo
Le terrain judiciaire reprend de la vigueur cette semaine dans l’écosystème crypto US. Après un Coinbase dans le collimateur de la SEC, c’est au tour de Kraken d’être soupçonné d’avoir continué à offrir ses services à des utilisateurs iraniens en dépit de l’embargo strict imposé par les Etats Unis à la république islamique.
L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor mènerait l’enquête depuis 2019 selon un article du New York Times et pourrait être sur le point d’imposer une amende à la bourse. En cause, selon des sources anonymes, le fait que l’échange ait sciemment permis à des ressortissants iraniens, mais également syriens et cubains, d’exploiter des comptes détenus sur la plateforme. Au regard des 6 millions d’utilisateurs actifs, leur nombre est dérisoire. En effet, un document interne fait état de 1500 comptes iraniens 149 syriens et 83 cubains.
Quoi qu’il en soit, cela reste un crime de lèse-majesté au regard de l’Etat fédéral qui interdit l’exportation de tout bien ou services depuis les Etats-Unis vers les pays blacklistés.
La résistance de Kraken aux abus autoritaires des Etats
Si pour le moment, il n’y a pas eu de réactions officielles de la part des deux parties prenantes, le directeur juridique de Kraken s’est tout de même fendu d’une déclaration de principe relayée par Coindesk.
Kraken ne commente pas les discussions spécifiques avec les régulateurs. Kraken a mis en place des mesures de conformité solides et continue de développer son équipe de conformité pour suivre la croissance de son activité. Kraken surveille de près le respect des lois sur les sanctions et, de manière générale, signale aux régulateurs même les problèmes potentiels.
Un communiqué qui n’efface pas les inclinations libertaires de Jesse Powell, PDG de Kraken, qui a exprimé à plusieurs reprises sa répulsion à se conformer aux directives des autorités. D’abord lors des manifestations des camionneurs d’Ottawa, à qui il a fait don de fonds pour marquer sa réprobation vis à vis des autorités canadiennes cherchant à geler les avoirs, y compris en crypto, des manifestants. Ensuite, pour repousser les demandes du gouvernement ukrainien de bloquer les utilisateurs russes.
Notre mission chez [Kraken] est de faire sortir les individus du système financier hérité et de les faire entrer dans le monde de la crypto, où les lignes arbitraires sur les cartes n’ont plus d’importance, où ils n’ont pas à s’inquiéter d’être pris dans une confiscation de richesse large et aveugle.
Jesse Powell, PDG de Kraken, sur Twitter
Ce n’est pas la première fois que Kraken est accusée d’enfreindre les lois en vigueur. En septembre, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) des États-Unis lui a infligé une amende de 1,25 million de dollars pour « commerce illégal d’actifs numériques ». Mais cette fois, les conséquences pourraient être plus lourdes. Dans un environnement réglementaire qui se resserre, la marge de manoeuvre des acteurs crypto se réduit de plus en plus. A terme, le pire pourrait advenir pour les moins dociles.
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