La plateforme mobile camerounaise Ejara enregistrée en tant que PSAN

18 octobre 2022 - 13:28

Temps de lecture : 3 minutes

Ejara, plateforme mobile d’investissement dans les cryptos d’origine camerounaise et orientée Afrique francophone, vient d’obtenir le sésame de l’Autorité des Marchés financiers (AMF), l’enregistrement PSAN.

Ejara obtient l’enregistrement PSAN

Sur le sujet des cryptos en Afrique, la partie anglophone semble devancer la francophone avec des pays comme le Nigeria, le Kenya se situant dans le top 20 mondial pour le taux d’adoption, tandis que le Burkina-Faso par exemple, se situe au 133ème rang.

Cependant, la région qui compte plus de 430 millions de personnes dont 200 millions qui partagent la même monnaie officielle, le franc CFA (FCFA), l’une des raisons vraisemblablement de son retard en la matière, ne reste pas inerte dans le domaine. De grands noms du secteur s’y impliquent de plus en plus, à l’instar de Binance qui y propose des cours gratuits d’éducation aux cryptomonnaies depuis juillet 2021.

Surtout, des actrices locales s’activent sur le terrain pour offrir un accès simplifié à l’autonomie financière. C’est le cas de la startup camerounaise Ejara qui vient d’obtenir son enregistrement en tant que Prestataire de Services sur Actifs Numériques (PSAN) auprès de l’AMF.

Fondée par Nelly Chatue-Diop en 2020, Ejara a été créée pour permettre au grand public, et plus spécifiquement aux femmes et aux populations rurales, les plus touchées par la précarité et la pauvreté, d’accéder à des services financiers grâce à une interface très simple. 

Pour expliquer aux femmes en quoi notre outil peut leur être utile, nous sortons de nos bureaux et allons les trouver sur les marchés, dans la rue ou les association. Il est important qu’elles comprennent que notre plateforme leur offre la possibilité de disposer plus facilement de leurs ressources financières et de les faire fructifier. 

Nelly Chatue-Diop, cofondatrice et PDG de Ejara, in Agence Française de Développement

Une levée de fonds de 2 millions de dollars

La société a levé 2 millions de dollars en octobre 2021, CoinShares Ventures et Anthemis Group menant le tour de table avec la participation d’investisseurs comme Pascal Gauthier de Ledger, pour soutenir le développement rapide de l’entreprise et lui permettre de toucher un public encore plus large. L’enregistrement PSAN arrive à point nommé pour lui apporter une crédibilité supplémentaire.

Notre ambition [avec cet enregistrement] reste la même : démocratiser l’accès à l’investissement et à l’épargne pour les populations en Afrique francophone et la diaspora. Notre licence s’inscrit pleinement dans cette vision. Il y a tellement de cas d’usages possibles aujourd’hui avec les cryptos, surtout quand on est présent sur les deux continents comme nous le sommes, et nous escomptons nous appuyer sur les besoins de nos futurs utilisateurs en France pour co-construire la meilleure offre pour eux.

Nelly Chatue-Diop, cofondatrice et PDG de Ejara, in Bitcoin.fr

Démarrant au Cameroun, Ejara est aujourd’hui présente en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, en Guinée et au Sénégal, mais elle touche également, grâce à son partenariat avec MoonPay, la diaspora francophone en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.

Une application grand public

Dans le détail, la plateforme permet, via son application Android et iOS, d’acheter de vendre et de transférer des cryptomonnaies et d’accéder à une épargne rémunérée à partir de 1000 FCFA (1,5€ environ). Un objectif de démocratisation financière réalisé en grande partie parce que que les utilisateurs peuvent y connecter leurs comptes mobil money (Momo), qui permet aux personnes, notamment non-bancarisées de transférer de l’argent et d’effectuer des achats simplement et rapidement via leur téléphone.

La transparence et la sécurité intégrées de la blockchain combinées à la popularité des services bancaires mobiles en Afrique m’ont clairement fait comprendre qu’une plateforme d’investissement mobile basée sur la blockchain était la clé de l’expansion de l’inclusion financière. Mais alors que des sociétés de crypto surgissaient à gauche et à droite, j’avais l’impression que très peu parlaient à des Africains francophones comme moi. 

Nelly Chatue-Diop, cofondatrice et PDG de Ejara, in Tech-Crunch

Ainsi, et contrairement aux autres solutions proposées notamment par les exchanges, les utilisateurs, utilisatrices d’Ejara sont propriétaires de leurs fonds. En effet, le portefeuille est décentralisé et en tant que wallet non dépositaire, seuls les détenteurs, détentrices de comptes ont le contrôle total de leurs actifs.

Personne, Ejara inclus, ne peut accéder à vos fonds, les geler ou arrêter vos positions de trading. Vous pouvez à tout moment accéder à vos fonds grâce à votre clé privée (12 mots), utilisable sur un autre exchange.

Site d’Ejara

La société prévoit de se diversifier en fournissant des possibilités d’investissement dans d’autres actifs, telles des actions fractionnées.

Dans le contexte actuel, peut-être est-il judicieux de s’intéresser aux cryptos et de s’y exposer raisonnablement. Si vous voulez un exchange fiable et sécurisé, c’est par  que ça se passe, avant d’apprendre à gérer par vous-même vos clés privées (lien commercial).

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