Monnaie numérique : nouveau test réussi pour la Banque de France

23 juin 2021 - 10:58

Temps de lecture : 2 minutes

La Banque de France vient de mener à terme une nouvelle expérimentation de monnaie numérique pour le règlement de titres cotés. Le test a été réalisé sur une blockchain publique en partenariat avec la crypto-banque suisse SEBA Bank.

Nouveau succès pour la Banque de France dans ses expérimentations de monnaie numérique

Dans le cadre d’un programme lancé au premier trimestre 2020, la Banque de France (BdF) vient d’annoncer un nouveau test réussi de monnaie numérique de Banque centrale (MNBC). Comme pour les précédents, il s’agit pour le moment uniquement d’expérimenter une MNDC dite « de gros », c’est à dire destinée exclusivement aux transactions entre acteurs institutionnels.

Concrètement, ce nouveau test est une simulation de règlement de titres cotés. Autrement dit, SEBA Bank et ses partenaires (la Banque Internationale à Luxembourg et LuxCSD, un service central de dépositaire de titres) ont livré des titres contre paiement avec des tokens émis par la Banque de France. Celle-ci a simulé l’émission de jetons MNBC sur une blockchain publique, à l’identité non révélée, tout en préservant le contrôle des transactions.

Ensuite, les titres cotés ont été déposés sur TARGET2 – Securities (T2S). Une plateforme dédiée au règlement des transactions sur titres négociables de la zone euro qui s’est montrée pour l’occasion, parfaitement adaptée pour interagir avec une technologie blockchain. En effet, la Banque de France s’est appuyée sur un contrat intelligible (smart contract) pour simuler le paiement automatique en monnaie numérique. Contrat automatiquement déclenché dès le dépôt effectué sur la plateforme.

Cette expérimentation a permis de démontrer les possibilités d’interactions entre les infrastructures conventionnelles et les infrastructures distribuées. Elle ouvre la voie à d’autres alliances dans l’objectif de bénéficier des opportunités offertes par les actifs financiers dans un environnement blockchain. »

Nathalie Aufauvre, Directrice Générale de la Stabilité Financière et des Opérations de la Banque de France

Des expérimentations qui vont se poursuivre notamment pour les règlements transfrontaliers

Si le nom de la blockchain est resté secret, il s’agit vraisemblablement de Tezos ou Ethereum. En effet, ce sont les deux seules solutions technologiques publiques avec lesquelles travaille la Banque de France. Autre élément intéressant, révélé cette fois par SEBA Bank, c’est que pour préserver la confidentialité des transactions, la BdF a eu recours à un protocole reposant sur la preuve à divulgation nulle de connaissance, les zero-knowledge proofs (ZKP).

« Le succès de cette expérimentation sera un élément important de contribution à la réflexion globale de l’Eurosystème sur les bénéfices des technologies CBDC et blockchain pour améliorer le paiement et le règlement des transactions. »

Matthew Alexander, responsable financier à la SEBA Bank 

La Banque de France compte bien poursuivre ses expérimentations. Plus tôt ce mois-ci, avec la Banque nationale suisse, elle a annoncé une coopération ambitieuse. Baptisé « Project Jura », le projet est en lien avec le Centre d’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI). L’objectif : tester l’utilisation de devises numériques de gros de Banque centrale dans les règlements transfrontaliers. Une expérimentation également soutenue par un consortium du secteur privé dirigé par Accenture. Le Credit Suisse, Natixis, R3, SIX Digital Exchange et UBS seront de la partie.

Toutes ces expérimentations ont pour but d’étudier les utilisations possibles d’une monnaie numérique « de gros » et leurs conséquences en terme de stabilité financière. Préludes indispensables à la mise en oeuvre d’un euro numérique beaucoup plus délicat à mettre en place. Mais l’objectif ultime de la BdF, de son propre aveu, est bien d’apporter sa contribution à l’édifice d’une infrastructure européenne de paiement.

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