Telegram (GRAM) – Un combat judiciaire sur fond d’idéologie

02 avril 2020 - 17:14

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Dans la saga du GRAM, cryptomonnaie de la messagerie cryptée Telegram, les choses ne semblent pas s’arranger. Le bras de fer avec la SEC vient de pencher du côté du gendarme boursier avec une récente décision judiciaire. Mais la communauté TON qui se trouve derrière ce projet ne s’avoue pas vaincue pour autant.

La décision a été rendue publique hier par un juge de New York. L’injonction d’émettre des jetons GRAM s’étend en dehors du territoire des États-Unis. Ce jugement intervient suite à la demande de clarification émise par Telegram.

$GRAM Telegram TON

Cours $GRAM

Le cours du GRAM accuse le coup une nouvelle fois. Il semble pourtant revenir se stabiliser à chaque fois autour des 2,00$. Ces multiples déconvenues en feront une cryptomonnaie solide si elle a un jour l’autorisation de circuler librement.

Une clarification en forme d’interdiction

La société de Pavel Durov n’est pas du genre à s’avouer vaincue. Pourtant l’étau se resserre autour de son projet de cryptomonnaie. Le 1er avril, le juge Kevin Castel a répondu par la négative à la demande de précision émise par Telegram, suite à l’injonction préliminaire du 24 mars. Cette dernière interdit au moins provisoirement à Telegram de distribuer ses jetons.

Pavel Durov voulait savoir si cette injonction préliminaire s’appliquait au seul territoire des États-Unis. Cela aurait permis au projet de se reposer sur ce qui représente la plus grosse partie du capital recueilli lors de son ICO, à savoir 1,27 milliard de dollars sur les 1,7 milliard posant problème dans le cadre de ce litige financier. La réponse a été négative. Cette injonction s’étend donc à toutes les entités concernées qu’elles se trouvent aux États-Unis où à l’étranger.

Le juge se range du côté de la SEC

Dans cette affaire le tribunal vient de se ranger très clairement derrière la Securities and Exchange Commission (SEC). Le juge explique que cette interdiction de « livrer des GRAM à toute personne ou entité » est connue de la société Telegram depuis octobre 2019.

De plus, le tribunal rejette ici l’offre de Telegram, qui affirmait pouvoir « mettre en œuvre des garanties » pour empêcher les investisseurs basés aux États-Unis d’avoir accès à sa cryptomonnaie. Au centre de ce désaccord, la volonté de garantir l’anonymat des investisseurs qui est la pierre angulaire de la philosophie de Telegram. Ainsi le juge a conclut :

« La chaîne de blocs TON a été conçue et est destinée à accorder l’anonymat à ceux qui achètent ou vendent des GRAM. (…) Toute restriction quant à savoir à qui un acheteur initial étranger pourrait revendre des GRAM serait d’une applicabilité douteuse dans le monde réel. » –

De plus, toujours selon le juge Castel, ces propositions de garanties faites par Telegram interviennent bien trop tard. Une stratégie qui mettrait selon lui la SEC dans l’incapacité d’en contester l’efficacité. Les institutions et autres services de contrôle financiers ne sont pas du tout amateurs du fait de ne pas pouvoir surveiller ce qui se passe. C’est très certainement là le véritable « problème » de Telegram dans cette affaire.

La communauté TRON s’en fiche

Dans le même temps, la communauté TON ne baisse pas les bras affirmant très clairement que « personne ne peut en empêcher le lancement ». Cela malgré la décision du tribunal ou les interdictions de la SEC.

Telegram $GRAM communauté TRON

Fedor Skuratov – Twitter

Fedor Skuratov, membre de la communauté TON, affirme que ce projet peut être mené à terme même si les personnes qui en sont à l’origine subissent des pressions juridiques. Dans ce cas, la « communauté dévouée » de TON le fera seule. La première raison à cela est le caractère open source et décentralisé de ce réseau. Fedor Skuratov affirme qu’il en existe déjà deux en cours de test, qui sont distincts et opérationnels. Et au moins un de ces groupes prévoit de se lancer

Le projet TON de Telegram est représentatif de l’esprit d’origine de l’univers des cryptomonnaies. Entre anonymat, décentralisation et open source, le combat qui est mené actuellement contre les décisions de la SEC est tout autant idéologique que judiciaire. Le fondateur de la messagerie cryptée n’est pas du genre à se laisser dicter ses actes. C’est pourquoi ce feuilleton judiciaire sur fond de cypherpunk est tellement captivant et emblématique. Cette aventure promet très certainement encore quelques beaux rebondissements.

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