Bluesky Social – Un Twitter décentralisé développé par Jack Dorsey
19 octobre 2022 - 09:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
La mise en place de la prochaine version d’Internet va chercher ses fondamentaux dans la blockchain et l’univers des cryptomonnaies. Avec un modèle de fonctionnement censé être décentralisé. Mais dans une version qui ne doit pas trop simplement devenir le prochain terrain de jeu des structures de capital risque. Tout cela enregistré sous le terme générique d’un Web3 encore difficile à cerner. Et peut-être déjà une nouvelle version de Twitter développée par son cofondateur Jack Dorsey. Car il vient d’annoncer officiellement le lancement imminent de la version bêta du réseau social Bluesky.
La décentralisation n’est pas uniquement un système développé au service des cryptomonnaies. Il s’agit avant tout d’une volonté de protéger les données privées tout en permettant d’échapper au contrôle d’une seule entité. Une vision très chère à Jack Dorsey, cofondateur historique du réseau social Twitter et grand défenseur du Bitcoin. Cela dans le cadre d’une démarche définitivement très Web3 de cette figure emblématique du Web2.
Raison pour laquelle il s’attèle depuis maintenant 3 années à construire ce qu’il nomme le « protocole de transfert authentifié » ou AT protocol. Ce dernier destiné à offrir à ses utilisateurs une portabilité de leurs comptes, mais également le choix des algorithmes qu’ils souhaitent utiliser et une interopérabilité entre les différents réseaux sociaux. Car au centre de cela se trouve une gestion des données privées d’un nouveau genre.
Bluesky – Un Twitter décentralisé
Dans les faits, le réseau « fédéré » Bluesky est la première itération du protocole de transfert authentifié développé par Jack Dorsey et son équipe. Ce dernier présenté comme une solution innovante « pour les applications sociales distribuées à grande échelle ». Avec la possibilité de permettre aux différents serveurs de communiquer entre eux, un peu à la manière des courriers électroniques. Car plusieurs sites peuvent exécuter un même réseau. C’est-à-dire que « vous avez le choix du fournisseur et que les particuliers et les entreprises peuvent s’auto-héberger s’ils le souhaitent ».
« Le World-Wide Web n’aurait pas été très amusant s’il avait été créé sans navigateur, et il en va de même pour le protocole AT. Nous construisons donc également une application sociale appelée Bluesky. C’était le nom original de ce projet avant qu’il ne prenne forme et continue d’être le nom de notre entreprise. »
Bluesky
Toutefois, la mise en place d’un réseau social décentralisé n’est pas une volonté réservée à Jack Dorsey. Avec, par exemple, une autre version du nom de « Lens » développée sur le réseau Ethereum par le protocole Aave et également présentée comme concurrente de Twitter. Mais dans le cas du projet Bluesky, aucune information ne permet pour le moment de connaître le réseau qui accueillera cette application. Ni même la gestion de l’identité de ses utilisateurs, censée prendre la forme « de noms de domaine dans le protocole AT, tels que @alice.com ». Ces dernières ensuite « mappées sur des URL cryptographiques qui sécuriseront le compte des utilisateurs et ses données ».
Protocole AT – Des fonctionnalités innovantes
Mais d’autres spécificités pourraient rapidement rendre cette version « transfert authentifié » (AT) des réseaux sociaux très attrayante. Comme par exemple la possibilité pour ses utilisateurs de gérer directement les algorithmes auxquels leur compte sera soumis. Cela afin de reprendre le contrôle sur « ce que nous voyons et qui nous pouvons atteindre ». Une bonne manière d’échapper à cet entonnoir actuellement géré par la « connaissance » des préférences, bien plus destiné à identifier la publicité qui va être servie en retour.
« L’identité en ligne d’une personne ne devrait pas appartenir à des sociétés sans aucune responsabilité envers leurs utilisateurs. Avec le protocole AT, vous pouvez déplacer votre compte d’un fournisseur à un autre sans perdre aucune des données de votre graphique social. »
Bluesky
Tout cela accompagné d’une interopérabilité qui est la hantise des géants centralisés du Web2. Car elle implique de permettre aux utilisateurs de se déplacer librement d’un réseau à un autre. Mais, comme cela est expliqué dans la présentation du protocole Bluesky, « le monde a besoin d’un marché diversifié de services connectés pour assurer une concurrence saine. » Et pas de prises d’otage stériles qui rendent volontairement tout transfert de données très compliqué, voire impossible.
Pour le moment, ce nouveau réseau social n’est pas encore accessible. Mais il sera « prochainement lancé », sans plus de détails à ce sujet. Toutefois, il est actuellement possible de s’inscrire sur une liste d’attente afin de faire partie de ses premiers utilisateurs, dans une version bêta qui devrait très bientôt voir le jour.
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