Huobi radie 7 cryptos « anonymes » au nom de la conformité réglementaire
13 septembre 2022 - 10:29
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Huobi vient d’annoncer mettre fin à la négociation de sept cryptomonnaies axées sur la confidentialité des transactions. Une radiation sans surprise dans un contexte réglementaire qui resserre son étau et exige de la transparence absolue au nom de la lutte contre la criminalité financière.
Exit 7 cryptos « anonymes » sur Huobi
L’exchange Huobi vient de faire tomber le couperet sur sept cryptos négociées sur sa plateforme. Leur tort ? Privilégier la confidentialité des transactions, ce qui n’est pas vue d’un bon oeil par les régulateurs du monde entier qui les soupçonnent d’être des vecteurs de blanchiment d’argent. De fait, à partir du 19 septembre, Monero (XMR), Dash (DASH), Decred (DCR), Firo (FIRO), Verge (XVG), ZCash (ZEC), et ZenCash (ZEN) disparaîtront définitivement de l’horizon des utilisateurs de Huobi.
Une sentence sans appel qui a débuté le 6 septembre par l’arrêt des échanges des cryptos incriminées, suivie le 12 par la suspension des dépôts avec encore la possibilité de les retirer jusqu’à la radiation finale.
Selon son bref communiqué, l’exchange justifie sa décision au nom de de la conformité réglementaire.
Huobi Global se conforme strictement aux politiques de conformité de chaque pays et région et s’efforce toujours de protéger les actifs de nos utilisateurs.
Il n’est pas le premier à opérer ce type de censure. Avant lui, d’autres échanges majeurs se sont débarrassés de ces cryptos encombrantes.
Huobi, le dernier d’une longue liste à exclure les privacy coins
Bittrex, Coinbase, Kraken entre autres se sont pliés ou ont devancé les injonctions des autorités, ciblant particulièrement Monero, le premier des privacy coins. Car en dépit d’un environnement très hostile, la crypto pointe à la 29ème place du classement sur Coingecko avec près de 3 milliards de capitalisation boursière et continue à tracer son chemin, améliorant encore ses fonctionnalités, anonymat des transactions et sécurité du réseau de confidentialité. Un positionnement bien loin d’un DASH, pourtant pionnier en la matière, qui tente de diluer sa dimension anonyme pour tenter de sortir des radars répressifs. En vain, il est toujours sur la liste des delistings.
D’autres, à l’instar de Litecoin, font le chemin inverse. L’une des plus anciennes cryptos du marché a en effet activé le Mimblewimble Extension Blocks (MWEB), un protocole décentralisé axé sur la confidentialité. Une fonctionnalité optionnelle qui la place d’emblée dans le collimateur des régulateurs et de ses serviteurs zélés au premier rang desquels figure désormais l’ex-rebelle Binance. Devenu le champion hors catégorie de la conformité, il a précisé en juin qu’il ne prendrait pas en charge les transactions LTC réalisées via MWEB.
Les privacy coins reprennent de la vigueur
Cette nouvelle orientation de Litecoin n’est pas anodine. En effet, autant l’interdiction des « darks coins » a pendant longtemps suscité une forme d’indifférence, hormis chez les gardiens vigilants de la vie privée que sont les cypherpunks, autant aujourd’hui ils retrouvent de leur nécessité. Des séquences comme le convoi de la liberté au Canada, l’invasion russe en Ukraine ou l’épisode de Tornado Cash ont démontré entre autres effets, que personne n’était à l’abri de se voir confisquer l’accès à ses avoirs financiers. Les Etats pouvant, au nom d’une cause ou d’une autre, s’ingérer et contrôler l’existence des citoyens détenteurs de monnaies fiduciaires comme de cryptomonnaies.
De fait, les Monero et compagnie longtemps délaissés, ont retrouvé de la pertinence dans nombre de portefeuilles d’investisseurs face au désir de censure qui s’accentue. Bon, certes, il faut se passer désormais des plateformes centralisées pour en acquérir, mais il reste les DEX qui permettent encore d’échapper aux fourches caudines de la réglementation.
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