Monero plus confidentiel et sécurisé après l’exécution de son dernier hard fork

15 août 2022 - 11:58

Temps de lecture : 2 minutes

Monero, la blockchain la plus populaire en matière de confidentialité, vient d’exécuter un nouvel hard fork ce samedi 13 août. Cette mise à niveau majeure offre plusieurs fonctionnalités améliorant l’anonymat des transactions et la sécurité du réseau.

Monero se renforce en dépit d’un contexte hostile

Monero continue de tracer sa route avec un nouvel hard fork exécuté sur sa blockchain, en dépit d’un environnement très hostile dont l’actualité vient encore de témoigner avec l’épisode extravagant du mixeur Tornado Cash. L’outil décentralisé permettant de brouiller les pistes en transférant des ETH pour en recevoir d’autres en échange, une fois mélangés a subi les foudres des autorités américaines pour soupçon de blanchiment et s’est soldé par l’arrestation proprement hallucinante d’un des développeurs du protocole.

Dans un tel contexte, le hard fork exécuté sur Monero ce samedi est plutôt ironique, d’autant que ce sont plus de 70 développeurs qui se sont attelés à la tâche, témoignant de la force et de la robustesse du réseau.

La mise à niveau majeure, prévue depuis quatre mois, a apporté plusieurs correctifs au mécanisme interne de multi-signatures.

Multisig signifie qu’une transaction nécessite plusieurs signatures avant de pouvoir être soumise au réseau Monero et exécutée. Au lieu d’un portefeuille Monero créant, signant et soumettant des transactions tout seul, vous aurez tout un groupe de portefeuilles et une collaboration entre eux pour effectuer des transactions.

Site de Monero

De plus, le nombre de cosignataires pour approuver les signatures dites « en anneau » passe de 11 à 16 pour chaque transaction.

Autres modifications majeures

L’algorithme de preuve à connaissance nulle qui permet de masquer les montants exacts des transactions en ne montrant que l’origine et la destination des transactions, a également été renforcé. De fait, Bulletproof+ réduit encore la taille des transactions tout en augmentant leur rapidité. La performance globale devrait s’améliorer de 5 à 7 %.

Autre changement notable : les balises sont désormais affichées. Une modification qui permet de réduire le processus de vérification complexe des transactions et d’accélérer les temps de synchronisation des portefeuilles de 30 à 40 % en moyenne. Portefeuilles qui incluent désormais les hardware Ledger et Trezor.

Le hardfork Monero apporte également des changements au niveau des frais pour juguler leur volatilité afin de soutenir la sécurité globale du réseau ainsi que sa résilience. L’objectif est de contribuer à prévenir les attaques d’entités malveillantes en rémunérant mieux les mineurs.

Il s’agit de la quinzième mise à jour majeure de la blockchain dont le jeton natif XMR pointe à la trentième place avec une capitalisation globale de près de 3 milliards de dollars. Une performance notable alors que nombre d’échange centralisées l’ont banni de leurs plateformes.

Juste un jour avant le hard fork, un autre événement important est intervenu dans l’écosystème Monero. Son plus grand pool minier, MINEXMR, a fermé ses portes parce qu’il capturait plus de 48% (44% selon les chiffres officiels) de la puissance de calcul (hashrate) du réseau. Un taux le rapprochant dangereusement d’une possible attaque de 51% sur la blockchain. Pour résister à cet écueil historique de la la centralisation minière du réseau, MINEXMR a engagé sa transition vers un pool p2p décentralisé.

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