Le Libra de Facebook livré pour janvier 2021 – Mais pas tout à fait comme prévu…

27 novembre 2020 - 15:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

La collision entre l’univers des cryptomonnaies et celui des entreprises fintech trouve son expression la plus probable dans le Libra de Facebook. Une monnaie numérique dont le seul véritable point commun avec ses consoeurs décentralisées est la farouche opposition qu’elle rencontre de la part des régulateurs américains. Une adversité commune qui n’est cependant pas suffisante pour initier un rapprochement effectif. Et qui laisse peu de place à l’indépendance qui se trouvait à l’origine de son développement. 

Quelle que soit la forme que prendra le Libra de Facebook, il restera comme un point de bascule historique dans le domaine de la numérisation monétaire. En grande partie, car l’annonce de son lancement en juin de l’année dernière a eu l’effet d’un coup de pied dans la fourmilière des Banques centrales mondiales. 

Ces dernières prenant d’un seul coup conscience de l’urgence de se positionner dans le domaine avec leurs monnaies digitales attitrées de type CBDC. Pendant que dans le même temps, l’ambiance est très vite passée à une version de la guerre froide en mode numérique. Cela afin de se positionner en premier sur un marché qui n’existe pas encore. Quitte à détruire définitivement les ambitions des acteurs les moins dociles.


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Un message qui est visiblement (très) bien passé. Et que les responsables du projet Libra ont tenté d’appliquer à leur projet initial. Cela en acceptant de se tordre dans toutes les positions rendant sa livraison possible. Ce qui semble être le cas finalement. 

Livraison prévue pour janvier 2021

Et malgré les ajournements incessants des régulateurs, le Libra devrait apparemment voir le jour en janvier 2021. C’est en tout cas ce que rapporte le Financial Times dans un récent article sur le sujet. Ce dernier faisant plus état de rumeurs que de faits avérés et d’une annonce officielle. Le tout alimenté par les déclarations de trois personnes visiblement associées au projet.

Le conditionnel est donc de mise. Et visiblement tout autant en ce qui concerne cette annonce qu’au sujet de ce que sera cette monnaie numérique de fintech centrale. Car tout laisse apparaître que la forme de ce Libra sera tout autre que ce qui avait été annoncé à l’origine. Et l’on sent sur ce point la marque très nette de la lessiveuse des instances de régulation américaines

Un stablecoin version dollar numérique

Car dans les faits ce Libra de Facebook ne sera apparement rien d’autre qu’un dollar numérique avec une parité annoncée de 1:1Un stablecoin de réseau social sans autre intérêt véritable que la force de la société censée le porter. Et qui se trouve toujours à l’heure actuelle en attente d’approbation par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA).

« La demande déposée diffère considérablement du projet soumis à l’origine, par exemple en ce qui concerne le système de paiement Libra prenant également en charge les stablecoins reposants sur une monnaie unique ainsi que le jeton de paiement Libra qui est multi-devises. La FINMA va maintenant analyser en profondeur la candidature (…) et imposera des exigences supplémentaires pour les services qui présentent des risques accrus. » – FINMA


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Il semble que cette première version du Libra-dollar de Facebook ne soit pas forcément un point final dans cette affaire. D’autres options restant éventuellement à l’étude pour en compléter l’offre par la suite. Mais cela reste pour le moment encore très théorique. Et rien ne laisse présager que les conditions de leur déploiement pourraient connaître un assouplissement soudain

Surtout si Facebook devient l’une des plus grosses structures de paiement en dollars numériques, quel que puisse être son nom effectif. Ce qui va très certainement arranger les affaires de la Banque centrale américaine. Et redonner un peu d’élan à son hégémonie encore effective. En particulier dans le cadre de sa concurrence avec le crypto-yuan chinois. Qui pour le moment se résume plus à un retard en forme d’absence qu’à autre chose. 

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