CryptoPunk’s not dead – Une V1 controversée refait surface sur LooksRare

04 février 2022 - 09:00

Temps de lecture : 5 minutes

Par Hugh B.

Impossible de passer à côté de la frénésie qui entoure les CryptoPunks depuis l’année dernière. Au point de voir des stars en acheter un exemplaire, afin de pouvoir arborer un pin’s original lors de soirées mondaines. Une success story à la mode NFT qui alimente les rêves de richesse d’une horde d’investisseurs dans ce secteur. Et dont l’histoire à débuté en 2017, avec une vente presque gratuite organisée par la structure Larva Labs. Mais il semble que cette dernière tente actuellement de cacher une petite erreur de jeunesse. Les CryptoPunks V1 !

Les CryptoPunks sont incontestablement devenus l’un des symboles de la prolifération de ces collections aléatoires de NFTs. Avec un prix plancher qui tourne autour des 70 ETH (196 000$) au moment de la rédaction de cet article. Mais un prix de vente moyen toujours très largement supérieur au reste du marché, Bored Apes Yacht Club (BAYC) inclus. Car il s’agit de la vitrine historique de ce secteur, lancé dans une indifférence presque générale en 2017 pour un montant à peine plus élevé que les frais de gas de la transaction sur Ethereum.

Puis le marché des NFTs s’est envolé, et le prix de ces personnages pixelisés a suivi la tendance. Au point de voir apparaître de véritables archéologues numériques, en quête d’autres projets historiques oubliés. De véritables trésors une fois sortis d’une tombe dans laquelle certains auraient dû rester. Mais l’euphorie était là, et l’esprit critique définitivement ailleurs. Et à force de creuser, certains ont fini par découvrir un mystère, soigneusement caché sous le tapis de Larva Labs : des CryptoPunks V1 !

CryptoPunks V1 : officiellement pas officiels

Difficile de s’y retrouver dans la nébuleuse de plateformes et de projets qui alimentent le marché des jetons NFT. Avec le risque de tomber sur des arnaques proposant de simples copiés/collés à des prix défiant toute concurrence. Car ce n’est pas l’image qui s’achète dans le domaine, mais son identification comme modèle unique inscrit sur la blockchain. Et la récente mise en lumière d’une collection de CryptoPunks V1 pourrait bien rendre tout cela encore un peu plus compliqué.

Car la collection actuelle que tout le monde connaît est en fait une seconde version (V2), lancée par Larva Labs. Cela suite à un bug détecté et exploité dans le smart contract de sa première fournée également éditée en 2017. Un problème intervenant lors de la vente de l’un de ces 10 000 NFTs. Car une fois la transaction effectuée, l’acheteur pouvait encore retirer le montant de l’opération à son profit. Et laisser ainsi le propriétaire initial sans son NFT et sans règlement en retour. Oups !

Une erreur de jeunesse volontairement cachée par Larva Labs. Cette dernière reconnaissant la création et l’existence de cette V1, mais affirmant dans le même temps qu’il ne s’agit pas de « CryptoPunks officiels. » Et comme de toute manière il était (jusque là) impossible d’en trouver sur la plateforme Opensea, l’affaire semblait avoir trouvé son point final. Mais c’était sans compter avec le caractère immuable de la technologie blockchain.

Des CryptoPunks V1 en vente sur LooksRare

Et la véritable question est : pour quelle raison ces CryptoPunks V1 défaillants et reniés par leur créateur refont actuellement surface ? Car de toute évidence, la plateforme Opensea avait décidé de ne pas les ajouter à son catalogue. Cela très probablement du fait de leur caractère dysfonctionnel, sans aucun doute encouragé pour une structure Larva Labs au pouvoir important. Tout simplement du fait de la récente apparition et du succès rencontré par sa version décentralisée du nom de LooksRare (LOOKS).

NFT, Metaverse et Web3

LooksRare (LOOKS) - Nouveau leader du (wash) trading de NFT ?

Hugh B. - 13 Janv 2022 - 15:00

Le marché des jetons NFT développés sur le réseau Ethereum est presque [...]

Lire la suite >>

Car cette plateforme propose actuellement à la vente un certain nombre d’exemplaires de la collection CryptoPunks V1. Cela dans une version présentée comme « enrobée » afin de neutraliser la faille dans son smart contract. Une procédure expliquée en toutes lettres sur la page qui présente ces NFTs illégitimes.

« Un CryptoPunk enveloppé de la version initiale du contrat V1 exploité. Attention acheteur – si vous ne comprenez pas la phrase précédente, ce n’est pas le CryptoPunk que vous recherchez.« 

LooksRare

Avec un prix en attente d’offres d’achat fixé à 6 ETH au moment de la rédaction de cet article. Et une « vente » unique qui permet d’en gonfler artificiellement le prix plancher à… 69 ETH ! Car ce marché est actuellement contrôlé par 23 détenteurs en possession de 269 exemplaires à eux seuls. Ils peuvent donc faire la pluie et le beau temps. Mais pas autant que Larva Labs qui menace de tout réduire – une nouvelle fois – à néant grâce aux 1000 exemplaires encore en sa possession.

Larva Labs menace d’anéantir les CryptoPunks V1

Car Larva Labs ne veut pas voir ressurgir cette version initiale ratée des CryptoPunks. Certainement du fait de l’impact que leur diffusion pourrait avoir sur le prix actuel de la collection officielle V2. Au point de menacer d’intenter des poursuites judiciaires, dont on se demande bien contre qui et pour quelle raison invoquée. Tout cela agrémenté de menaces à l’encontre de tout investisseur désireux de tenter l’aventure. Car avec son stock estimé à 1000 exemplaires… enfin bref, vous voyez bien ce qu’ils sous-entendent (ou pas).

« Les « V1 Punks » ne sont pas des Cryptopunks officiels. Nous ne les aimons pas, et nous en avons 1000… Alors tirez vos propres conclusions. Tout produit sera utilisé pour acheter de vrais CryptoPunks !« 

Larva Labs

Pourtant, Larva Labs admet dans le même temps avoir vendu des exemplaires de ces CryptoPunks V1, pour un total de 210 ETH (environ 600 000$). Avec comme seule excuse invoquée le fait de « signaler leur dégoût » pour ces derniers. Tout cela dans une version « sous le manteau » qui ne peut visiblement pas cohabiter avec la vente publique mise en place sur LooksRare. Et tout en s’achetant une image cryptologiquement correcte, car elle affirme que les fonds ainsi obtenus seront utilisés pour acheter des CryptoPunks V2. Tout en versant dans le même temps un montant identique à la fondation Rainforest. Quel bel exemple de philanthropie stratégique…

CryptoPunk’s not dead – Il est interdit d’interdire

Un comportement qui provoque la colère de la communauté NFT. Car pourquoi vouloir réduire la valeur de cette collection à néant alors que Larva Labs en a vendu pour 600 000$. Et de toute manière, impossible d’interdire leur vente ou leur diffusion, car ces CryptoPunks V1 existent quoi qu’il arrive sur la blockchain Ethereum. Mais apparemment la question ne se pose même pas, si l’on considère les dernières révélations sur le sujet faites sur le compte Twitter d’un certain Stroudonian. Et cela signe la conclusion de cet article :

« En raison des coûts de stockage extorqués d’ETH, la plupart (des propriétaires de CryptoPunks, ndlr) utilisent des formes de stockage externes (les punks sont de l’art hors chaîne !). Chez les profanes, les contrats comprennent essentiellement un lien vers un point de référence spécifique, qui contient l’image. LarvaLabs ne peut pas le faire avec les punks v1 parce que leurs contrats v1 et v2 pointent vers le même fichier !« 

Stroudonian

Bien évidemment, il est très risqué d’acheter ce type de NFT. Et toute prise de position doit se faire en connaissance de cause. Car rien ne permet d’affirmer qu’il s’agit d’un placement potentiellement rentable. DYOR !

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche