Etude Adan / KPMG – Le secteur crypto français dans tous ses états
15 février 2022 - 09:42
Temps de lecture : 4 minutes
Par Hugh B.
Le secteur des cryptomonnaies souffre bien plus souvent des préjugés qui l’entourent que des réalités qui l’animent. Une situation tout particulièrement vérifiable dans un pays comme la France, dont la haine sur le sujet reste palpable. Au point de préférer ne pas voir aborder le sujet par des membres du gouvernement, au risque de subir un flot d’approximations et de condamnations incessantes. Mais peut-être que les chiffres récemment publiés par l’Adan vont permettre d’y voir un peu plus clair.
La plupart des études menées sur le secteur des cryptomonnaies permettent de déconstruire les préjugés tenaces véhiculés à son égard. En particulier sur son rôle, souvent présenté par les membres du gouvernement français comme un simple outil dédié à la criminalité et au blanchiment d’argent. Alors que dans les faits, seul 0,15% des transactions réalisées en 2021 étaient en relation à des activités criminelles avérées. Mais peu importe, car le véritable combat se situe dans le domaine du déterminisme monétaire imposé par les banques centrales.
Cependant, l’émergence de cette économie numérique ne peut plus être ignorée. Même si elle reste bien souvent présentée avec mépris par Christine Lagarde comme un simple « funny business » du Bitcoin. Raison pour laquelle il était nécessaire de pouvoir apporter des chiffres à cette équation volontairement tronquée. Et c’est ce que vient de livrer l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) en ce mois de février. Avec des résultats aussi surprenants qu’instructifs.
Adan – État des lieux de la crypto en France
Une étude rendue publique hier, commandée par l’Adan et diligentée par le cabinet de conseil et d’audit KPMG. Avec comme titre prometteur « La crypto en France : structuration du secteur et adoption par le grand public. » Et dont le premier chiffre important concerne une part estimée à 8% de Français ayant déjà réalisé une opération d’achat de cryptomonnaies. Alors que selon les chiffres de l’AMF, « seulement » 6,7% possèdent des actions. Mais également une marge de progression importante, puisque 30% des Français seraient désireux de faire prochainement leurs premiers pas dans ce secteur.
Un chiffre très important si l’on considère la jeunesse de ce secteur des cryptomonnaies, âgé de moins de 15 ans. Et des résultats qui « démontrent un engouement fort et des perspectives d’adoption rapide » selon Alexandre Stachtchenko, directeur blockchain et crypto chez KPMG France. Avec une part de 76% des Français ayant déjà entendu parler des cryptomonnaies, jetons NFT inclus.
Car ce sont presque un quart (22%) des Français qui affirment vouloir s’orienter vers des banques en mesure de leur proposer des services financiers en relation aux cryptomonnaies. Un chiffre qui explose au-dessus de 70% pour les détenteurs déjà actifs dans le domaine. Et une tendance confirmée dans l’étude publiée par Visa à la fin de l’année dernière, estimant que 40% d’entre eux pourraient changer de banque pour cette simple raison au cours des 12 prochains mois. Avec dans le top 3 des banques utilisées et/ou mentionnées : Le Crédit Agricole, la Caisse d’Épargne et la Banque Postale.
Cryptomonnaies – Une économie en devenir
Mais d’autres chiffres permettent de mieux cerner les investisseurs et utilisateurs potentiels de cet écosystème. Car 46% des propriétaires actuels de cryptomonnaies sont âgés de moins de 35 ans. Tout comme 29% de ceux affirmant vouloir y venir prochainement. C’est-à-dire 12% des Français membres de la génération des milléniaux (Y) et de la suivante.
Avec une proportion surprenante de 37% des investisseurs crypto dont les revenus sont inférieurs à 18 000€/an. Soit une part importante issue des couches sociales les moins aisées, à l’inverse de ce que l’on pouvait imaginer. Et 76% des Français dont le montant de l’investissement alloué à ce secteur ne dépasse pas 10% de leur épargne totale. Très loin du cliché des spéculateurs compulsifs et inexpérimentés véhiculé par le gouvernement.
En ce qui concerne les réfractaires, 48% des Français expliquent ne pas assez connaître le fonctionnement des cryptomonnaies pour y investir. Et 30% estiment qu’il s’agit d’un placement trop risqué. Mais au final, seulement 28% affirment ne pas être intéressés du tout.
Cryptomonnaies – Une industrie florissante
Enfin, le secteur des cryptomonnaies est également à l’origine d’une industrie florissante. Avec comme conséquence directe de nombreuses créations d’emploi en lien à son développement. Le tout porté par des levées de fonds record effectuées récemment sur le territoire français. Comme dans le cas de la startup Sorare à la tête du montant historique de 680 millions de dollars en septembre de l’année dernière. Ou l’implantation nationale de la société Ledger, leader actuel des portefeuilles matériels responsable de la protection de plus de 15% des cryptomonnaies détenues dans le monde.
« Les investissements à destination des entreprises impliquées dans l’écosystème crypto ont également fortement progressé. En 2021, un total de 30 milliards d’euros a été levé auprès de fonds de capital risque. À noter : la sous-représentation des fonds d’investissement français – moins de 5 milliards d’euros l’année dernière. »
Adan
Une filière crypto française qui revendique la création de plus de 1 100 emplois directs sur un an. Soit une croissance de presque 60% sur cette période, dont 80% sur le territoire français. Et la quasi totalité des entreprises interrogées en phase de recrutement actif dans le domaine. En particulier pour des profils de développeurs de smart contracts sur Solidity (Ethereum). Avec comme objectif annoncé, une croissance de 120% pour 2022, avec plus de 2400 postes à pourvoir. Et plus de 100 000 emplois directs sur les 10 prochaines années. Car ce n’est encore que le début !
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