G7 vs cryptomonnaies – Une « règle du voyage » appliquée à la DeFi et aux échanges peer-to-peer

Quand la responsabilité et l’éthique ne sont pas au rendez-vous, la meilleure arme reste le doigt pointé vers un faux coupable. Un exercice de style souvent appliqué par les gouvernements et devenu la norme dès qu’il s’agit de la réglementation du secteur des cryptomonnaies. Car ce sont entre autres la fraude et le blanchiment d’argent – toujours plus supposés que démontrés – qui sont affichés en vitrine, pendant que le véritable combat se joue au niveau de la liberté qu’elles permettent d’obtenir.

Bien évidemment, tous les acteurs crypto ne sont pas irréprochables. Il suffit de voir comment la plateforme FTX s’est effondrée avec pertes et fracas. Ou encore de quelle manière les shitcoins – renommés en « memecoins » pour tenter de sentir moins mauvais – ridiculisent cet écosystème pour le bénéfices de quelques millionnaires bien souvent non réalisés (faute de liquidités suffisantes) enviés comme les gagnants du loto. Un terreau propice pour justifier la mise en place d’une « règle du voyage » plus stricte exigée par les membres du G7 récemment regroupés à Niigata, au Japon.

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Nathalie E. - 20 Avr 2023 - 17:20

Le Parlement européen vient d'approuver massivement les règlements MiCA et [...]

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G7 – Une « règle du voyage » renforcée pour les cryptomonnaies

La réglementation du secteur des cryptomonnaies est gérée en ignorant volontairement de prendre en compte les bases techniques et idéologiques sur lesquelles elle repose, entre décentralisation et résistance à la censure. Une situation qui donne naissance à des décisions improbables, comme le fait de vouloir imposer une option de résiliation de transaction aux développeurs de smart contracts. Et plus récemment, la volonté du G7 de renforcer la mise en œuvre d’une « règle du voyage » appliquée à cet écosystème jusque dans ses territoires les plus décentralisés.

En effet, le spectre de la mise en application d’une identification obligatoire (nom, adresse et informations du compte de l’expéditeur) à partir d’un certain montant (3000$ pour le G7) plane sur cette finance numérique depuis déjà plusieurs années. Mais à la différence que son champ d’action pourrait désormais être élargi à l’ensemble de la finance décentralisée (DeFi) et aux échanges sans intermédiaire de type pair-à-pair (peer-to-peer).

« Nous soutenons les initiatives du Groupe d’action financière (GAFI) visant à accélérer la mise en œuvre mondiale des normes du GAFI sur les actifs virtuels, y compris la » règle de voyage, » et ses travaux sur les risques émergents, y compris les opérations DeFi et les transactions entre pairs. »

G7

Régulation

DeFi - La SEC s'attaque au marché décentralisé des cryptomonnaies

Hugh B. - 15 Avr 2023 - 14:00

Dans l'état actuel des choses, la réglementation du secteur des [...]

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Mais le G7 ne s’arrête pas là. Car dans le même temps ses membres réitèrent leur soutien au développement de ces controversées monnaies numériques de banques centrales (MNBC). Mais cela pas avant qu’une enquête approfondie permette de déterminer un modèle de développement basé sur « la transparence, l’état de droit, une bonne gouvernance économique, la cybersécurité et la protection des données. » Une procédure menée par le Fonds monétaire international (FMI) dont la finalité pourrait être une sorte de manuel de la parfaite MNBC encore tout à fait théorique.

G7 vs MiCA – Quelle « règle du voyage » doit-on appliquer ?

Quoi qu’il en soit, cette volonté du G7 d’imposer une « règle du voyage » augmentée pose de nombreuses questions. Et en premier lieu, sa mise en pratique effective qui reste encore une fois un mystère pour ceux qui savent comment tout cela fonctionne. Car ce type de procédure semble effectivement possible dans le cadre bien précis de la version centralisée (CeFi) du secteur des cryptomonnaies. Mais comment imposer une surveillance de ce type à un écosystème décentralisé basé sur des adresses anonymes et des comptes pseudonymes ?

Et au delà de ces préoccupations bassement techniques une autre interrogation s’impose. Cela au sujet de la procédure qu’il faudra effectivement appliquer une fois que le G7 aura (im)posé les jalons de sa réglementation internationale du secteur des cryptomonnaies. Car certaines différences existent déjà, en particulier au sujet de cette « règle du voyage » pour laquelle la loi européenne Markets in Crypto-Assets (MiCA) récemment adoptée fixe le seuil de déclenchement à seulement 1000€, contre 3000$ pour le G7. Et, autre différence notable, sans essayer de s’immiscer dans les transferts de type peer-to-peer !

Bitcoin

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Hugh B. - 29 Mars 2023 - 10:00

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« Les règles (du voyage) couvriront également les transactions supérieures à 1000 euros effectuées à partir de portefeuilles dits auto-hébergés (le portefeuille de crypto-actifs d’un utilisateur privé) lorsqu’ils interagissent avec des portefeuilles hébergés gérés par des prestataires de services de crypto-actifs. Les règles ne s’appliqueront pas aux transferts de personne à personne effectués sans prestataire ou entre prestataires agissant pour leur propre compte. »

Parlement européen

Autant dire que la confusion des genres à encore de beaux jours devant elle dans le domaine. En particulier tant que les instances en charge du contrôle de cette économie numérique ne comprendront pas une chose pourtant évidente. Il y a une nette différence entre réglementer, c’est-à-dire accompagner une innovation avec un cadre légal adéquat, et étouffer un écosystème en le forçant à entrer dans un cadre qui refuse (volontairement) de prendre en compte ses spécificités innovantes. Car à l’heure actuelle la seule véritable règle du voyage qui s’applique est celle qui consiste à fuir les pays trop punitifs pour des zones plus accueillantes.

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