Une CryptoPunk intègre la collection permanente du Centre Pompidou

Si la fièvre acheteuse autour des NFT s’est quelque peu consumée avec un marché crypto saisi par un froid polaire qui dure, leur intérêt en tant tant qu’objet artistique à inscrire dans le paysage contemporain n’est pas mort. Pour preuve, le Centre Pompidou les met en vedette lors d’une exposition qui se tiendra en avril avec notamment l’un de ses fleurons emblématiques, la CryptoPunk #110, qui fera désormais partie de ses collections permanentes.

11 février 2023 - 14:06

Temps de lecture : 3 minutes

Si les NFT ont perdu un peu de leurs attraits auprès du grand public après la fièvre de la saison 2021, les mondes de l’art continuent de leur ménager une place. Ainsi le Musée national d’art contemporain, le Centre Pompidou, plus communément baptisé Beaubourg par les amateurs, accueille dans ses collections prestigieuses ses premiers NFT au rang desquels figure la CryptoPunk #110.

Une CryptoPunk au centre Pompidou

Don du studio Yuga Labs qui détient sa propriété intellectuelle, ce fleuron de la série la plus populaire qui compte 10 000 NFT inspirés de la scène punk londonienne est le deuxième à intégrer une institution culturelle majeure après CryptoPunk #305 donné à l’Institut d’art contemporain de Miami à Art Basel 2022. Une initiative qui entre dans le cadre du projet Punks Legacy. Projet qui vise à légitimer artistiquement les CryptoPunks en les faisant rejoindre des vitrines de premier plan à travers le monde.

Voir CryptoPunk #110 exposé au Centre Pompidou, sans doute le musée d’art contemporain le plus prestigieux au monde, est un grand moment pour l’écosystème Web3 et NFT, et nous sommes honorés de contribuer à conduire cette conversation culturelle. 

Greg Solano, co-fondateur de Yuga Labs, in communiqué

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Le Centre Pompidou passe à l’heure NFT

Grande première pour un musée national en France, le fameux collectible ainsi que 17 autres feront l’objet d’une exposition au mois d’avril consacrée aux usages artistiques de technologies émergentes.

…maintenant que l’engouement pour la valeur spéculative s’est calmé, on peut parler d’autres niveaux de valeur, artistiques, dans un climat plus apaisé (…) et explorer les usages créatifs les plus audacieux de cette technologie, en engageant une réflexion singulière sur l’écosystème de la crypto-économie et ses effets sur les définitions et les contours de l’œuvre d’art, de l’auteur, de la collection et du public.

Marcella Lista, conservatrice de la collection vidéo, son et nouveaux médias au Centre Pompidou, in Entretien

Aussi, la CryptoPunk #110, considérée à l’image de ses pairs, comme faisant partie des actifs les plus précieux de l’histoire NFT, ne fera pas cavalier seul. Pour info, alors que la hype est retombée, ils s’échangent encore entre 60 et 65 ETH (soit environ 100 000 $) selon les données de NFT Price Floor . Ainsi dans cette exploration de questionnements ( art et argent, art et reproduction, art et propriété, art et loi…) qui ont traversé l’histoire de l’Art et qui sont revivifiés par la blockchain, d’autres NFT moins connus seront exposés.

A savoir, Aaajiao, NTFs_aaajiao ; Emilie Brout et Maxime Marion pour Nakamoto (La preuve), sur la preuve de l’existence de Satoshi Nakamoto (le créateur non identifié du bitcoin). Mais aussi Fred Forest, NFT-Archéologie ; Jean Gérard, Petro National (Nigéria) et Mains de fumée (foncé) ; ou encore Agnieszka Kurant avec son Sentimentite-Mt Gox Hack, sur l’histoire des monnaies alternatives et le rôle de l’intelligence artificielle dans l’imaginaire technologique.

Les NFT en voie de consécration ?

De fait, par nature, une exposition de ce type-là est forcément une aventure puisqu’elle oblige, comme l’affirme Marcella Lista, à trouver de nouvelles modalités en termes de scénographie et de conservation.

Ces œuvres prospectives, qui portent en elles un modèle nouveau de matérialité, nous lancent des défis passionnants : à nous de trouver les nouvelles solutions administratives, juridiques, et techniques pour les conserver. 

Marcella Lista, conservatrice de la collection vidéo, son et nouveaux médias au Centre Pompidou, in Entretien

Rappelons que plusieurs institutions muséales de grande envergure s’y sont déjà essayé. L’Ermitage à Saint Petersbourg a été l’un des pionniers dans le genre, sans compter toutes les galeries qui, accomplissant leur mission de défrichage, ont été les premières à mettre les NFT à l’honneur un peu partout dans le monde.

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D’autres, à l’instar de la galerie des Offices à Florence ou le British Museum, ont cherché à trouver de nouvelles sources de financement en lançant des versions tokenisées des oeuvres qu’ils exposent.

Mais vraisemblablement moins en phase avec l’esthétique et les enjeux contemporains de l’ère 2.0., les NFT d’oeuvres emblématiques de l’Histoire de l’Art attirent beaucoup moins la convoitise des amateurs. En effet, ils arborent des prix de vente bien modestes au regard d’objets proprement numériques tels les CryptoPunks, dont la notoriété au même titre que d’autres NFT a été boostée par le marteau des grandes maisons d’enchères (Sotheby’s, Christie’s, Phillips…) qui ont rapidement investi ce terrain éminemment contemporain avec à la clé quelques épisodes rocambolesques sinon désopilants

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