Une quatrième demande d’ETF BTC susceptible de plaire au patron de la SEC
13 août 2021 - 07:27
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
La persévérance finira t-elle par payer ? La société d’investissement Valkyrie spécialisée dans les cryptomonnaies vient de déposer auprès du gendarme boursier américain (SEC) sa deuxième demande pour créer un fonds négocié en bourse (ETF). Mais contrairement à la première fois où il s’agissait d’un ETF BTC lié au prix du sous-jacent « physique » (ETF dit « au comptant »), la nouvelle proposition vise à offrir une exposition indirecte au Bitcoin par le biais de contrats à terme. Un changement de braquet susceptible de mieux convenir à Gary Gensler, patron de la SEC, si l’on se fie à ses dernières déclarations.
Gensler ouvre la porte aux ETFs BTC à terme
Les demandes d’ETF Bitcoin se succèdent auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des Etats-Unis sans qu’aucune d’entre elles, jusqu’à présent, ne rencontre l’approbation officielle. Le nouveau patron de la SEC qui a par le passé dispensé des cours au MIT sur la crypto et la blockchain, avait fait naître l’espoir d’une imminente approbation mais c’était mal connaître le bonhomme qui considérait depuis son entrée en fonction qu’il avait bien d’autres chats à fouetter.
Cependant, un soupçon d’optimisme semble renaître après ses déclarations estivales. Un peu plus disert sur le sujet, il a laissé entendre que l’instance de régulation qu’il dirige pourrait consentir à ce type de produit à la condition d’un encadrement strict et d’une exposition plutôt indirecte à la cryptomonnaie. Une orientation assumée en parfait accord avec une ligne de conduite clairement proclamée, qui place la protection du consommateur au coeur de sa politique de régulation.
Des ETF BTC enfin susceptibles d’être approuvés
Aussi se déclare t-il aujourd’hui « impatient » que la SEC examine des « ETF limités à (des) contrats à terme Bitcoin négociés par CME ». Le Chicago Mercantile Exchange (CME) étant à l’heure actuelle le seul prestataire à offrir des contrats à terme réglementés en vertu de la Loi sur les sociétés d’investissement de 1940. Le nec plus ultra pour Gensler qui considère que « lorsqu’elle est combinée avec les autres lois fédérales sur les valeurs mobilières, la loi ’40 offre d’importantes protections aux investisseurs ».
Aussitôt entendu, aussitôt ficelé. Selon le dossier déposé auprès de la SEC, le Valkyrie ETF Trust II se conforme précisément aux voeux du décideur en chef. Le fonds investira exclusivement dans des contrats Bitcoin négociés sur le CME.
S’il est approuvé, le fonds sera coté au Nasdaq mais la partie n’est pas forcément gagnée. En effet, il n’est pas le seul à avoir saisi au vol les paroles de Gensler. Il n’est même que le quatrième après ProShares, Invesco et VanEck.
Du bitcoin sans bitcoin
Si les ETFs crypto jouent l’Arlésienne en territoire US sous le prétexte mille fois rebattu de manipulation de marché et de volatilité extrême des prix, ailleurs ces produits financiers ont pignon sur rue et se portent plutôt bien. Que ce soit en Europe (y compris en France), en Amérique latine ou au Canada, les investisseurs se montrent gourmands de ces instruments réglementés qui leur permettent de s’exposer aux actifs numériques sans se préoccuper des difficultés inhérentes à leur achat direct et à leur détention.
Mais leur préférence, selon les experts du marché, va vers des outils qui les exposent directement au bitcoin ou à l’ether et non à un dérivé de dérivé qui au final s’avère plus coûteux et moins liquide pour eux comme pour les émetteurs.
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