Banque de France – Pas d’euro numérique sans un encadrement strict de la DeFi ?
29 novembre 2021 - 09:43
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Il ne se passe pas une intervention d’un régulateur économique mondial sans aborder le sujet délicat du statut des cryptomonnaies. Une question récurrente sous la forme de nouvelles frontières à mettre en place pour intégrer ces actifs numériques dans un cadre légal auquel elles échappent toujours. Cela en grande partie du fait de leur décentralisation. Mais également de l’impossibilité d’identifier une entité unique sur laquelle faire peser ce poids réglementaire. Avec au centre de ces préoccupations, une DeFi en train de s’imposer comme le monstre monétaire et numérique qui peuple les pires cauchemars de ces administrateurs monétaires. Une situation que la Banque de France présente comme l’un des obstacles majeurs à la mise en place d’un euro numérique.
Il ne fait aucun doute que le développement de la DeFi s’impose de plus en plus. Cela face à une économie traditionnelle démunie. Et sous la forme d’une véritable utilité monétaire appliquée à des cryptomonnaies jusque là jugées tout juste bonnes à servir des objectifs criminels. Car tous les services financiers s’y retrouvent, mais sous des formes bien plus rentables et innovantes. Comme cette possibilité de tirer des rendements à hauteur de 10% au minimum, simplement en bloquant des stablecoins dans une offre de prêt (lending). Ou de multiplier ses fonds en surfant sur la vague du liquidity mining offert par ses différents réseaux actuels.
Un constat confirmé par la mention de cette finance décentralisée à chaque nouveau sommet organisé sur le sujet de la gestion et du développement monétaire. Cela en parallèle à des stablecoins adossés au dollar qui finissent par s’imposer contre leur propre support. Au point de poser sérieusement la question de l’utilité d’une version numérique de banque centrale (MNBC) officielle devenue obsolète avant même d’exister. Une situation face à laquelle l’Europe tente d’imposer sa technique de l’ignorance agressive. Avec une Banque de France dont l’un des hauts fonctionnaires à récemment tenté de dresser un état des lieux assez surprenant.
La création d’un euro numérique n’est pas la priorité
Tout cela a débuté lors d’une intervention de Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, effectuée le 19 novembre dernier. Un discours rédigé dans le cadre d’un colloque sur le sujet des « nouveaux enjeux de la régulation financière » dans lequel il est question des « défis de l’euro numérique. » Une nécessité face à la mise en place de « plus d’une vingtaine de projets pilotes » un peu partout dans le monde. Avec comme principale préoccupation de « maintenir le rôle stabilisateur de la monnaie de banque centrale dans un paysage des paiements en forte transformation. » Tout un programme !
« Nous nous apprêtons à finaliser notre programme d’expérimentations sur la MNBC « interbancaire » ou « de gros », pour éprouver si et comment elle pourrait contribuer à améliorer la performance, la rapidité, la transparence et la sécurité des transactions entre grands acteurs financiers et notamment pour les paiements transfrontaliers. En parallèle, la Banque de France est également fortement impliquée dans la phase d’investigation de l’euro numérique de paiement de détail, à destination du grand public pour les paiements du quotidien. » – Denis Beau
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