Bitcoin – Greenpeace s’attaque au PoW avec la campagne « Changer le code, pas le climat »
30 mars 2022 - 09:00
Temps de lecture : 4 minutes
Par Hugh B.
La consommation énergétique du Bitcoin semble être devenue le nouveau cheval de bataille de ses détracteurs. Car cette question, bien plus souvent fantasmée que documentée, ne cesse de revenir sur la table depuis le début de l’année. Une problématique qui ne doit cependant pas être trop simplement balayée du revers d’une main de maximaliste. Mais sans pour autant sombrer dans cette vendetta actuelle qui prône, dans le pire des cas, une interdiction pure et simple du Proof of Work (PoW). Et depuis le début de semaine aux États-Unis, le passage à une solution de type Proof of Stake (PoS) jugée moins énergivore.
L’écologie est sans aucun doute une problématique fondamentale pour l’avenir de notre monde. Mais elle ne changera rien, si le jeu consiste à condamner ce que l’on n’utilise pas sans chercher à en mesurer l’importante effective. Car c’est à peu près la seule véritable règle appliquée dans le domaine. Avec comme bouc émissaire désigné pour l’année 2022, un Bitcoin dévastateur de planète. En faisant bien attention de ne jamais prendre en compte le fait qu’il est l’outil d’une véritable révolution monétaire en cours, à l’utilité inestimable.
Mais peu importe, la technologie Proof of Work (PoW) sur laquelle il repose est à chaque fois résumée à une simple catastrophe environnementale. En tout cas selon les conclusions de rapports officiels, la plupart du temps basés sur des chiffres au sérieux plus que discutable. Et commandés à charge par des structures clairement hostiles à son adoption grandissante. Car même s’il est indéniable que, comme toute industrie, il est possible de faire mieux, cela ne permet pas de justifier son interdiction… de toute façon impossible.
Bitcoin – Consommation vs pollution
Il existe différentes manières de considérer la consommation énergétique d’une industrie avant de parler de « pollution. » Car il s’agit bien plus d’un jugement que d’une estimation effective. Cette dernière réalisée à l’aide d’un outil dont l’unité de mesure dépend de celui qui le tient. Et pour le coup de l’intérêt et/ou de la sympathie qu’il porte au suspect incriminé. Car cette « pollution » n’est finalement que la part des ressources utilisées considérée comme inutile. Et c’est à ce moment que débute le véritable débat : quelle est l’utilité effective reconnue au Bitcoin face à son empreinte écologique ? Surtout du point de vue de ceux qui ne veulent pas lui reconnaître d’intérêt légitime.
Un débat sans fin, puisqu’il est bien plus question d’un avis personnel que de chiffres effectifs. Surtout si l’on considère que les mineurs de BTC privilégient historiquement une utilisation des surplus d’énergie produits dans certains pays émergents. Et qu’ils se tournent de plus en plus vers des énergies renouvelables, que certains pays comme la Suède ont décidé de leur refuser pour des « raisons écologiques » surréalistes.
Car il ne faut pas oublier une donnée essentielle dans cette équation : la guerre monétaire mondiale au centre de laquelle se trouve le Bitcoin. Avec une opposition farouche des gouvernements face à son adoption grandissante. Et quelle meilleure solution que de se payer une image de défenseur de l’environnement sur son dos ?!
Bitcoin – « Changer le code, pas le climat »
Et les initiatives se succèdent afin de pointer du doigt la consommation énergétique du Bitcoin. Avec comme dernière opération improbable en date, une campagne du nom de « Changer le code, pas le climat. » Une « proposition » initiée par Chris Larsen, multimilliardaire co-fondateur de Ripple (XRP), et l’association Greenpeace US. Avec comme volonté affichée de faire pression sur la communauté du Bitcoin, afin d’encourager son passage au Proof of Stake. Rien que ça…
« Maintenant, avec le changement d’Ethereum, Bitcoin est vraiment la valeur aberrante. Certains des protocoles les plus récents, Solana et Cardano, sont basés sur une faible consommation d’énergie.«
Chris Larsen
Une technologie présentée, à juste titre, comme moins polluante. Et, selon les initiateurs de cette campagne, avec un « degré de sécurité similaire » au Proof of Work actuel. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire hurler dans le camp des maximalistes du Bitcoin. Et que les faits ne permettent définitivement pas de valider aussi simplement. Car ces derniers sont bien décidés à ne pas faire du BTC un autre « shitcoin à la Ripple. » Tout est dit !
En pratique, cette opération d’envergure devrait être portée par les millions de supporters que Greenpeace annonce pouvoir mobiliser sur le sujet. Avec à la clé, des campagnes de pub. Mais également une volonté de trouver des personnes « souffrant » du bruit provoqué par les fermes de minage. Tout en exerçant dans le même une pression sur les mineurs de BTC afin qu’ils passent à des énergies plus respectueuses de l’environnement, alors que cela est déjà le cas. Tout un programme…
Bitcoin – Un outil dédié à la liberté
Et le véritable risque dans tout cela est de confondre une nouvelle fois combat écologique et interdiction politique du Bitcoin. Car de toute évidence, l’industrie du minage de cryptomonnaies doit prendre – encore plus – en compte l’impact environnemental de son activité. Mais cela n’est pas une raison pour déclencher de telles opérations. Surtout si l’on considère que ce genre d’initiative revient au final à se tirer une balle dans le pied pour Greenpeace, comme l’explique Alex Gladstein, directeur de la stratégie au sein de la Human Rights Foundation.
« Les militants écologistes sont confrontés à une forte menace de comptes bancaires gelés et d’opérations de deplateforming. Greenpeace a littéralement été ciblé de cette façon auparavant et aura à nouveau besoin d’une technologie de collecte de fonds résistante à la censure. »
Alex Gladstein
Car le Bitcoin – et la plupart des cryptomonnaies – est un outil dédié à la liberté monétaire. Et cette simple réalité doit impérativement mettre en perspective la mesure toujours très subjective de son impact écologique. Cela face à une utilité très clairement sous-estimée par ceux qui pourraient être les premiers à en bénéficier. Et tout en gardant bien dans un coin de la tête que ce combat sert les intérêts de gouvernements hostiles à son développement. Et c’est un membre du Congrès américain qui l’affirme, en conclusion de cet article :
« Si vous ne voyez pas les attaques contre le Proof of Work comme une attaque contre Bitcoin , vous ne comprenez ni l’un ni l’autre. »
Warren Davidson
À bon entendeur…
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