Bitcoin – Plus de 51% des volumes quotidiens des exchanges sont probablement faux
03 septembre 2022 - 13:30
Temps de lecture : 2 minutes
Par Hugh B.
La relation entretenue entre le Bitcoin et les plateformes centralisées d’échange de cryptomonnaies (CEX) a quelque chose de contre-cryptographique. Car le BTC est fait pour s’échanger de pair-à-pair, sans avoir besoin d’un intermédiaire au milieu de cette procédure. Mais cela implique de mettre un minimum les mains dans le code afin de pouvoir entrer dans la danse sans se faire écraser les pieds. Raison pour laquelle des acteurs comme Binance s’imposent, un peu à la manière de Windows aux prémices de l’informatique. Mais de toute évidence, les volumes affichés sont très (très) loin de la réalité.
Même le plus intègre des maximalistes du Bitcoin doit cacher un compte Binance sous son matelas de BTC. Car en l’espace de quelques années, les plateformes centralisées d’échange de cryptomonnaies sont devenues la norme dans un secteur pourtant développé sur l’idée de peer-to-peer. Au point de voir ces dernières développer des espaces internes dédiés à la DeFi, contre toute logique de décentralisation. Mais de toute évidence, ce n’est pas la transparence ou le respect des règles implicites de cet écosystème qui étouffent ces acteurs de la scène crypto…
Exchanges – 51% des volumes sont probablement faux
En effet, une récente étude menée par Javier Pax, journaliste spécialisé dans les actifs numériques pour le média Forbes, vient jeter un pavé dans la mare. Car selon les recherches qu’il a effectuées dans le cadre de son enquête, plus de 51% des volumes quotidiens déclarés par les exchanges de cryptomonnaies sont probablement faux. Une réalité qui touche aussi bien les leaders actuels que les plus petites structures. Même si ces dernières n’hésitent pas à gonfler la baudruche avec des volumes jusqu’à 95% plus importants que ceux effectivement enregistrés au quotidien. Pourquoi se priver…
« Il n’existe pas de méthode universellement acceptée pour calculer le volume quotidien de bitcoins, même parmi les sociétés de recherche les plus réputées du secteur. Par exemple, au moment d’écrire ces lignes, CoinMarketCap évalue le dernier trading de BTC sur 24 heures à 32 milliards de dollars, CoinGecko à 27 milliards de dollars, Nomics à 57 milliards de dollars et Messari à 5 milliards de dollars. »
Javier Pax
Une disparité qui pose problème. Car comment estimer la véritable force économique du Bitcoin si ses volumes quotidiens reposent sur du vent. Avec comme principales répercussions, un « manque de confiance dans ses marchés sous-jacents » et, selon Javier Pax, « le refus de la Security and Exchange Commission d’approuver un ETF bitcoin au comptant« . Est-ce une mauvaise chose ? Chacun décidera en fonction de son portefeuille et de sa stratégie personnelle. Quoi qu’il en soit, le risque est de permettre d’englober dans ces volumes des opérations de wash trading ou d’activités « non-économiques ».
Une étude qui se base sur l’analyse des volumes quotidiens de 157 plateformes d’échange de cryptomonnaies. Et qui permet de démontrer que le « plus gros problème » concerne les exchanges qui évoluent « avec peu ou pas de surveillance réglementaire qui rendrait leurs chiffres plus crédibles, notamment Binance, MEXC Global et Bybit« . Car les « faux volumes » de ces « bourses les moins réglementées » sont deux fois supérieurs à ceux effectivement détectés. C’est-à-dire 217 milliards de dollars officiellement annoncés pour seulement 89 milliards de dollars validés par cette enquête.
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