Ethereum – La mise à niveau London va-t-elle rendre l’ETH déflationniste ?

25 juin 2021 - 09:58

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Le réseau Ethereum est au centre de toutes les préoccupations actuelles dans l’univers des cryptomonnaies. Cela qu’il s’agisse d’en attendre une version plus efficace et moins coûteuse, ou de développer des alternatives pour en diminuer le leadership. Une situation qui divise les investisseurs entre ceux qui y croient encore et ceux qui regardent déjà ailleurs. Mais rien n’est joué. Et ne devient pas la nouvelle Money Lego qui veut. Car Ethereum 2.0 pourrait bien tout changer et remettre les compteurs à (presque) zéro.

La période est passionnante dans le domaine de ce que l’on peut définir comme les infrastructures liées au développement des cryptomonnaies. Car les difficultés que rencontre actuellement le réseau Ethereum profitent sans aucun doute à la horde de « killers » en embuscade pour lui prendre sa place. Des projets de blockchains aussi différents que similaires. Car quelle que soit l’innovation développée, le but principal reste à chaque fois d’être plus adaptable que le modèle. Le tout avec des succès aussi surprenants que les solutions apportées.

Une ébullition qui a vu se déployer le réseau Polygon (MATIC) et de nombreuses solutions de layer 2. Cela afin de tenter de résoudre la problématique centrale des frais exorbitants de la blockchain Ethereum. Ce qui ressemble parfois bien plus à un simple pansement sur une blessure qui reste néanmoins à soigner. Et qui pose la question un peu dérangeante, mais impossible à ignorer. Qu’est-ce que toutes ces « alternatives » aux dysfonctionnements d’Ethereum 2 vont devenir une fois qu’il sera de nouveau opérationnel ?

Ethereum passe à London

Une interrogation qui devient de plus en plus présente à mesure que le réseau Ethereum se rapproche de sa version Proof of Stake (PoS) finale. Surtout au regard du succès toujours plus important que ces différentes étapes semblent apporter à cette primitive de l’univers des cryptomonnaies. Et la dernière mise à niveau du nom de London ne semble pas faire mentir cette réalité. Car son lancement effectif depuis hier (24 juin) a déjà vu se déverser l’équivalent de 100 000 ETH supplémentaires dans sa cagnotte de staking. Ce qui porte le montant actuel bloqué pour sécuriser son réseau à plus de 5,75 millions d’ETH, soit environ 11,35 milliards de dollars.

99,98% d’économie d’énergie – Ethereum 2.0 le futur de la blockchain ?

Et comme pour chacune de ces étapes d’envergure, plusieurs niveaux de testnet doivent être validés. Ce qui consiste à passer par les différentes phases Goerli, Rinkeby et Kovan en théorie espacée d’environ une semaine. Cela afin d’obtenir la date officielle du lancement effectif de ce nouveau réseau principal.

Une annonce qui pourrait bien changer la donne dans des domaines comme la DeFi, les smart contracts ou encore les jetons NFT. Car la principale promesse de ce hard fork London est la mise en place très attendue de cet EIP-1559. Ce dernier censé révolutionner en profondeur la gestion des frais de transaction appliquée au réseau Ethereum.

EIP-1559 : un ETH déflationniste ?

Car la véritable révolution de cet EIP-1559 est la destruction (burn) des frais appliqués aux transactions du réseau Ethereum. Une décision qui ne s’est pas faite sans heurts. Cela face à des mineurs peu enthousiastes de perdre cette manne financière parfois proche du racket. Mais une procédure qui a déjà commencé à démontrer qu’elle pourrait véritablement redéfinir la tokenomics d’Ethereum jusque là souvent critiquée. Le tout à l’aide de l’outil de suivi Watch the Burn tout spécialement développé pour en suivre l’évolution.

Et le nombre affiché est tout simplement impressionnant. Car en moins de 48h ce sont déjà presque 88 500 ETH qui ont ainsi été détruits sur cette version de test. Ce qui est bien au-delà de certaines estimations que l’on trouve sur Twitter et qui annonçaient un minimum de 700 ETH brulés chaque jour. Car à ce rythme ce sont quelques 15 millions d’ETH qui devraient ainsi disparaître chaque année, soit 13% de sa supply actuelle. Ce qui soulève une question qui jusque là n’était clairement pas d’actualité au sujet d’Ethereum. Son ETH va-t-il entrer dans la famille très VIP des cryptomonnaies déflationnistes ?

EIP-3074 : révoquer une approbation

Mais l’un des autres problèmes que pourrait permettre de résoudre cette version London concerne la sécurité des utilisateurs de jetons ERC20. Cela dans le domaine assez obscur des approbations. C’est-à-dire cette autorisation donnée à des applications décentralisées (dApps) d’intervenir sur le contenu d’un portefeuille. Et qui implique ensuite qu’elle n’a « plus besoin que vous appuyiez sur un bouton pour retirer les fonds ». Une situation que David Mihal du site Cryptofees explique sur son compte Twitter.

« L’un des problèmes de sécurité les plus négligés dans Ethereum est l’approbation ERC20. J’ai abandonné mon effort avec ERC777 pour résoudre ce problème. Notre prochaine chance de le résoudre est l’EIP-3074. Il permettra à un utilisateur d’approuver un transfert, d’exécuter une action, puis de révoquer cette approbation. Le tout en une seule transaction. » – David Mihal

Ce qui démontre à quel point cette mise à niveau pourrait devenir décisive pour l’avenir d’Ethereum. Et initier un pas important vers cette V2 qui devient de plus en plus concrète. Et dont les multiples modifications laissent imaginer les possibilités offertes par ce réseau, une fois restauré et redevenu fréquentable pour ses utilisateurs. Ce qui représentera le véritable moment pour le mesurer à ses nombreuses alternatives encore en phase de développement pour la plupart d’entre elles.

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