La version déflationniste d’ETH 2.0 pourrait lui permettre de dépasser le Bitcoin
18 mars 2021 - 09:58
Temps de lecture : 5 minutes
Par Hugh B.
Dans le domaine des oppositions classiques de l’univers des cryptomonnaies figure le combat entre le Bitcoin et son dauphin Ethereum. Ce qui alimente régulièrement de nouveaux scénarios à propos de ce flippening qui pourrait tout faire basculer. Mais cette concurrence ne repose pas uniquement sur le fait de prendre la première place de ce marché naissant. Et elle met également face à face deux manières totalement différentes d’interagir avec cet écosystème. Et rien ne semble joué d’avance…
Lorsque l’on fait ses premiers pas dans le domaine des cryptomonnaies, la principale porte d’entrée reste indéniablement le Bitcoin. Une réalité qui fait que certains analystes le présentent comme cette drogue de passerelle qui permet d’accéder à tous les autres vices numériques. Et que les maximalistes ne franchissent jamais pour rester bien sagement sur les rives de ce BTC encore au centre de ce monde. Cela face à cet autre côté grouillant de shitcoins multicolores dont le seigneur et maître n’est autre qu’Ethereum.
Une description à peine caricaturale qui se voit régulièrement ravivée par de nouveaux débats en forme de guerre de tranchées sur des réseaux comme Twitter. Cela aussi bien au sujet de la très polémique affaire de l’ETH supply que du caractère d’or numérique du Bitcoin. Réalité qui ne lui permettrait plus de répondre à ses exigences historiques de monnaie alternative. Le tout sans jamais se demander si la comparaison a réellement du sens. Ou si cela ne revient pas au final à comparer un coffre-fort remplit de lingots d’or avec une bijouterie.
Choisir entre Ethereum et Bitcoin ?
Une situation qui oblige bien souvent les investisseurs du domaine à faire un choix entre ces deux actifs. Cela un peu comme on coche les cases d’un mauvais test de personnalité dans un magazine people d’une salle d’attente de médecin. Car il faut choisir son camp. Ou accepter de devenir un de ces traîtres diversifiés qui touchent à tout sans aucun respect pour cet ordre établi. Option qui est sans conteste la meilleure manière d’optimiser son portefeuille dans le domaine.
Pourtant les choses changent très vite dans l’univers des cryptomonnaies. Il suffit pour cela de voir l’ampleur que viennent de prendre les jetons non fongibles (NFT) depuis quelques semaines. Ces derniers en grande majorité développés sur le réseau Ethereum. Et qui sont à l’image de cette monnaie Lego, socle de toutes les principales innovations du domaine. Que cela aille des applications décentralisées (DApps) à la mise en place de la DeFi source de tous les succès actuels.
Une explosion qui est la principale origine de la méfiance des maximalistes du Bitcoin. Ces derniers encore échaudés par les aléas catastrophiques du bull-run de 2017. Le tout sur fond d’Initial Coin Offerings (ICO) en pagaille. Et dont le nombre de projets encore existants se réduit aujourd’hui à presque rien. Avec les pertes financières colossales que cela implique. Mais la réalité est-elle encore la même à l’heure actuelle ?
La révolution en marche d’Ethereum 2.0
Une question à laquelle il reste difficile de répondre avec certitude. Mais qui vient de refaire surface avec une récente intervention de Ryan Watkins, analyste pour le site Messari. Cela au sujet d’un possible et énième scénario de flippening qui ferait encore une fois passer Ethereum devant le légendaire Bitcoin. Et dont la principale nouveauté est d’intégrer à cette démarche toute théorique son passage tant attendu et quelque peu mouvementé à la version 2.0 de son réseau. Un point central qui mérite effectivement de s’y attarder quelques instants.
« La politique monétaire d’Ethereum va changer avec le passage à ETH 2.0. Cela afin qu’elle ne soit pas simplement moins inflationniste que le Bitcoin, mais qu’elle devienne en fait déflationniste. Donc, chaque année, il y aura de moins en moins d’Ether parce qu’il sera brûlé. » – Ryan Watkins
Car cette nouvelle version du réseau Ethereum intègre effectivement un changement de taille au sein de sa tokenomics controversée. Une petite révolution qui se résume au principe de destruction (burn) d’ETH lors de chaque transaction. Et qui va faire basculer cette cryptomonnaie dans le camp des actifs déflationnistes, comme c’est le cas pour le Bitcoin. Cela tout simplement car cette procédure devrait entraîner à terme la destruction d’un nombre plus important d’ETH que ceux qui seront créés dans le même temps.
Ethereum peut-il dépasser le Bitcoin ?
Un point qui représente le principal reproche adressé à Ethereum par les maximalistes du Bitcoin. Et dont la modification annoncée pourrait en effet changer beaucoup de choses. Surtout si l’on considère que ce principe déflationniste est l’une, sinon la principale force du BTC. Et tout cela au sein d’un marché qui voit le réseau Ethereum dépasser celui du Bitcoin dans le domaine du transfert de valeur. Cela du fait de ce que Ryan Watkins présente comme « une économie où les gens peuvent gagner leurs vies. »
« À un certain moment l’économie d’Ethereum commence à attirer tellement de capital – à la fois humain et financier – qu’elle devient une force au sein de l’économie mondiale. (…) Le PIB d’Ethereum rivalise actuellement avec de nombreux grands pays. » – Ryan Watkins
Il semble donc que le réseau Ethereum puisse devenir un acteur encore plus puissant de l’écosystème des cryptomonnaies et de la technologie blockchain. Mais cela uniquement s’il arrive à faire face à ses nombreux démons actuels. Une éventualité qui repose principalement sur la force de son économie présentée comme « massive et diversifiée » par Ryan Watkins. Et qui selon ce dernier à toutes les chances d’attirer de nouveaux utilisateurs à un rythme plus important que le Bitcoin.
Le flippening Index
Un fait qui n’est pas si improbable que cela. Surtout si l’on observe la courbe présentée par le site du Flippening Index de la structure Blockchain Center. Celui-ci entièrement dédié à la comparaison entre le marché et les diverses données fournies pas les réseaux d’Ethereum et du Bitcoin. Et qui indique que ce dernier serait actuellement à 65% aussi fort que son rival. Cela suite à une hausse en forme d’ATH qui a dépassé les 72% début février.
Une comparaison qui permet de constater que le réseau Ethereum aurait déjà dépassé celui du Bitcoin dans le domaine du nombre de nœuds disponibles sur leurs blockchains respectives. Mais également dans ceux de la quantité de transactions enregistrées et de la valeur totale des frais payés.
Ce qui laisse penser qu’Ethereum a encore de beaux jours devant lui. Même si cet avenir ne devait pas passer par un dépassement du Bitcoin somme toute anecdotique. Réalité que le succès de son option de stacking ouverte pour la mise en place d’Ethereum 2.0 ne fait que confirmer. Cela avec pas moins de 3,6 millions d’ETH bloqués (environ 6,5 milliards de dollars) au moment de la rédaction de cet article.
Cet article traite de l’actualité des cryptomonnaies. Il ne s’agit pas d’un conseil en placement financier. Tout investissement dans le domaine ne doit pas dépasser ce que l’on est en mesure de perdre. Et toute prise de position doit s’accompagner de recherches personnelles et nécessite de croiser plusieurs sources avant de se lancer. DYOR !
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