Polkadot vs SEC – La cryptomonnaie DOT est « un logiciel, pas un titre financier »

08 novembre 2022 - 11:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

La réglementation du secteur des cryptomonnaies ressemble le plus souvent à une vaste (mauvaise) blague. Avec en première ligne, des instances de régulation (SEC vs CFTC) en train de tenter de s’emparer du contrôle de cette manne financière. Au point de les voir tordre ces « actifs numériques » dans tous les sens afin de les faire entrer dans leurs cases respectives. Une situation à laquelle le projet Polkadot tente d’apporter une solution surprenante. Et si la cryptomonnaie DOT était finalement un logiciel !

Dans la plupart des cas, la relation entretenue entre les projets crypto et les instances de régulation ressemble bien plus à un rapport de force stérile. Il suffit de voir le combat interminable qui oppose depuis des années le projet Ripple et la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis à propos de la cryptomonnaie XRP. Avec comme seul angle d’attaque de la part du régulateur, des tentatives à répétition de trouver la faille qui lui permettra d’imposer sa « compétence » sur l’ensemble du secteur des cryptomonnaies.

Une réalité qui pousse les acteurs de cette toute jeune économie numérique à trouver des parades afin d’échapper à cette volonté de contrôle. Ce qui se résume dans la DeFi au déclenchement d’une véritable guerre de la décentralisation. Et pour le projet Polkadot à transformer sa cryptomonnaie native DOT en un « logiciel » afin de lui permettre d’échapper au statut de titre financier. C’est-à-dire ?

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Étant donné l’approximation des tâtonnements des instances de régulation dans le domaine des cryptomonnaies, aucune idée ne peut être mauvaise afin de leur donner du fil à retordre. Un exercice auquel semble bien décidée à s’employer la Fondation Web3 (W3F) en charge du développement du réseau Polkadot. Avec une technique plus proche du lapin sorti du chapeau d’un magicien. Mais tout en précisant bien que cela s’est fait dans les règles.

Car, il y a 3 ans, la Fondation Web3 a décidé « d’accepter l’offre de la Securities and Exchange Commission des États-Unis (SEC) de « venir (leur) parler ». » Ou plus exactement, la branche FinHub de cette dernière, connue sous le nom de Strategic Hub for Innovation and Financial Technology. Cela au moment même où la messagerie Telegram abandonnait officiellement le combat au sujet de sa cryptomonnaie GRAM. Et le résultat obtenu est… plutôt surprenant !

« La Fondation Web3 est heureuse d’annoncer une étape historique vers la réalisation du Web 3.0  : l’actif numérique natif (DOT) de la blockchain Polkadot s’est transformé et n’est plus une sécurité. C’est un logiciel.« 

Fondation Web3

Polkadot – la cryptomonnaie DOT est un logiciel

Le terme utilisé dans le communiqué officiel en anglais est « software ». Cela afin de présenter la « transformation » de la cryptomonnaie DOT vers une solution plus adaptée au Web3. Un terme très à la mode – et fourre-tout – dont l’origine est attribuée à Gavin Wood, développeur historique de cette blockchain. Avec comme mission à l’époque (2014) de construire « un Web qui supprimerait le conflit d’intérêts humain qui existe entre les créateurs et les consommateurs de contenu et d’applications en ligne ». Tout un programme. Mais les instances de régulation sont ensuite passées par là…

« Au fil des ans, nous avons développé ce que nous pensons être une théorie viable sur la manière dont la transformation de jetons peut être réalisée pour un projet de plus en plus décentralisé, comme Polkadot, et un actif numérique qui, à part avoir été proposé et vendu initialement à des fins de collecte de fonds, ne détient pas, lui-même, les caractéristiques d’un titre financier.« 

Fondation Web3

Une distinction rendue officielle par Daniel Schoenberger, directeur juridique de la Fondation Web3. Mais sans toutefois préciser si la SEC en accepte effectivement et intégralement les termes. Car cela permettrait à l’ensemble des projets et réseaux décentralisés de prétendre à ce statut de « logiciel » bien loin du cadre de compétence de cette dernière. Et il semble difficile de croire qu’elle va accepter cela sans tenter une nouvelle pirouette réglementaire dont elle a le secret.

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Sachant que cela ne concernera pas le projet Ripple, puisque depuis le début c’est le caractère trop fortement centralisé de ce dernier qui est la cause de (presque) tous ses problèmes. Une affaire à suivre…

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