Telegram (GRAM) va devoir rembourser ses investisseurs

30 avril 2020 - 19:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Les choses se compliquent pour la société de messagerie cryptée Telegram. Une nouvelle échéance vient s’ajouter dans le feuilleton de son combat engagé avec la Security and Exchange Commission (SEC) américaine. Au centre de cette histoire, le lancement de sa cryptomonnaie GRAM sur la blockchain du nom de TON. Mais dans le cas présent, c’est à ses investisseurs que l’entreprise doit faire face. 

Cette situation a été initiée par le nouveau report du lancement de la blockchain TON par la société Telegram. Il a été annoncé officiellement ce mercredi et c’est la deuxième fois que cela arrive. Mais à la différence du précédent report, ce nouveau délai mis en place enclenche la clause de remboursement des investisseurs prévue lors du lancement du projet. Une situation qui implique en théorie la restitution intégrale des 1,7 milliard de dollars récoltés lors de son ICO.

Une Initial Coin Offering qui pose bien des problèmes à Telegram, car c’est là l’origine de son bras de fer avec la SEC, engagé depuis des mois. La raison invoquée est la mise en vente sans autorisation de titres non enregistrés sous la forme de monnaies numériques du nom de GRAM. Ce procédé de levé de fonds était très à la mode dans l’univers des cryptomonnaies fin 2017. Telegram n’est donc pas le seul acteur du domaine à devoir rendre des comptes sur le sujet.

Un remboursement partiel

La nouvelle échéance est reportée à avril 2021, soit dans une année complète. C’est en tout cas ce qui a été annoncé dans le courrier adressé aux investisseurs. Celui-ci leur annonce que le remboursement des fonds engagés pourra être effectué à une hauteur maximale de 72%. Un chiffre qui avait visiblement été convenu lors du premier report.

Cependant, Telegram ne s’avoue pas vaincu. La société propose aux investisseurs qui le désirent de pouvoir rester dans l’aventure. Ils doivent pour cela renoncer au remboursement partiel de leurs fonds et prolonger leur investissement jusqu’à la prochaine échéance de 2021. Une annonce en forme de test de fidélité pour des investisseurs déjà bien malmenés. Raison pour laquelle Telegram fait une offre des plus intéressantes pour remotiver le moral de ses troupes.

« En signe de gratitude pour votre confiance en TON, nous vous proposons également une option alternative pour recevoir 110% de votre investissement initial d’ici le 30 avril 2021, ce qui est 53% plus élevé que le montant de la résiliation. »

Un pari qui reste toutefois risqué, dans le cas où le projet ne verrait tout simplement pas le jour. Car même un prometteur 110% de rien du tout ne fait pas d’un investissement une source de bénéfices.

Un remboursement avec d’autres capitaux

C’est toutefois sans compter sur la détermination sans faille de Pavel Durov, PDG de Telegram, et de la communauté TON qui soutient fermement ce projet. Une motivation qui inspire dans l’univers crypto.

Le courrier adressé aux investisseurs explique clairement que le remboursement sera effectif, quelle que soit l’issue de cette aventure. Cela pourra se faire sous la forme de GRAM, d’une autre cryptomonnaie ou d’un prélèvement effectué sur des capitaux de l’entreprise.

Telegram compte actuellement 400 millions d’utilisateurs mensuels. La société estime donc que la « valeur de ses capitaux dépassera de plusieurs fois le montant total de la dette potentielle résultant de cette offre. » Une bonne manière de rassurer les investisseurs les plus récalcitrants à poursuivre cette aventure. Certains d’entre eux n’hésitent pas à présenter cette nouvelle opportunité comme étant une bonne nouvelle !

Le projet lancé quoi qu’il arrive

Selon certaines informations relayées par le média russe RBC, une application devrait bientôt voir le jour sur les plateformes Google Play et Apple Store. Du nom de TON OS, elle devrait offrir aux développeurs et aux utilisateurs la possibilité de débuter des échanges avec la blockchain TON. Un lancement qui est annoncé pour le printemps 2020. Une solution open source qui se veut démocratique, incorruptible et accessible aux citoyens. 

La communauté TON a déjà clairement affiché son intention de lancer la blockchain TON, quelle que soit la décision finale de la SEC sur le sujet. Il semble que ces « menaces » ne soient pas de vains mots. Rien de surprenant, lorsque l’on sait que la messagerie Telegram s’est elle-même construite sur une tentative de prise de contrôle du gouvernement russe de sa première version, du nom de VKontakte. Et malgré les multiples interdictions et tentatives de contrôle par les services secrets russes, Telegram est toujours bien là !

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