Bitcoin – Le BTC va devenir une monnaie… et ça va aller très vite !
05 avril 2022 - 09:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
La période est à la transition dans le secteur des cryptomonnaies. Un basculement en cours vers une adoption toujours plus importante et dorénavant impossible à endiguer. Car tout ce qui s’est passé jusqu’à présent ne sera plus considéré que comme de simples balbutiements hésitants une fois les choses sérieuses enclenchées. Avec au centre de cette dynamique un Bitcoin légalement assimilé à une matière première (commodity). Mais pourtant créé et de plus en plus utilisé en tant que monnaie. Un statut farouchement refusé par les instances de régulation, mais dorénavant reconnu et/ou envisagé par certains hauts responsables politiques. Et cela « va aller très vite » !
Il y a deux histoires distinctes qui animent la courte existence du Bitcoin. Son prix et sa volatilité, surtout scrutés par les traders issus de pays riches. Et son statut de monnaie numérique autonome de plus en plus plébiscité dans les pays émergents. Tout cela participant au final à une même dynamique : son adoption toujours plus importante. Avec une année 2021 présentée comme une véritable charnière dans le domaine de l’adoption des cryptomonnaies. Et de toute évidence, cela n’est que le début.
Car il y a désormais un véritable gouffre en train de se creuser entre l’utilisation effective du Bitcoin et son statut légal imposé. Un glissement fortement accéléré par l’entrée de nombreux géants du paiement dans cette arène numérique. Mais également du Salvador qui en a fait sa monnaie officielle. Alors que dans le même temps, les instances de régulation parlent toujours de « crypto-actifs » et de « titres financiers non déclarés » pour les définir. Mais selon la Sénatrice américaine Cynthia Lummis, tout cela pourrait très rapidement changer.
Bitcoin – Matière première vs monnaie
Il faut bien comprendre que le statut juridique et légal du Bitcoin ne change pas réellement l’utilisation qui en est déjà faite. Mais bien plus les gestions financières ou politiques (et fiscales) qui doivent lui être appliquées par les gouvernements et banques centrales. Un travail en cours qui ne rencontre décidément pas que des bonnes volontés du côté des régulateurs. Avec comme dernier exemple, le FMI qui tente d’imposer une interdiction des cryptomonnaies dans son pack de « soutien économique » proposé à l’Argentine. Et une fois la consternation passée, un véritable exemple de la terreur qu’imposent ces monnaies numériques. Alors même qu’elles ne sont pas encore reconnues comme telles.
Mais les choses pourraient bien changer plus rapidement que prévu. C’est en tout cas ce qu’affirme la Sénatrice américaine du Wyoming – et membre du Comité bancaire du Sénat – Cynthia Lummis. Le tout dans une récente interview accordée à la chaîne NBC. Et cette dernière connue comme une détentrice et fervente supportrice du Bitcoin. Raison probable pour laquelle cette question lui a été posée par le journaliste Chuck Todd : « le Bitcoin est-il une monnaie ou une matière première ? »
« J’ai acheté du Bitcoin en temps que matière première (commodity, ndlr). Je crois que ce sera une monnaie un jour, mais à ce stade de son existence c’est une marchandise tout comme le blé et l’or. Cependant, à un moment donné, il va devenir un moyen de paiement. Et même si ce n’est pas encore le cas, cela va aller très vite.«
Cynthia Lummis
Bitcoin – Se détacher du dollar américain
Et face à cette affirmation, le journaliste de NBC n’a pas manqué de faire remarquer que le BTC – tout comme l’ensemble des cryptomonnaies – est systématiquement libellé en dollar. Un véritable problème pour qui souhaite le présenter comme une devise à part entière. Et une réalité également très présente dans le secteur des stablecoins. Une économie de la « stabilité » numérique qui repose sur un ancrage à l’USD pourtant condamné en bloc par l’écosystème.
Mais, selon Cynthia Lummis, tout cela n’est absolument pas un hasard. Avec comme origine une stratégie mise en place par l’ancien Président de la CFTC américaine, Chris Giancarlo.
« Il (Chris Giancarlo, ndlr) a reconnu qu’il était important que le Bitcoin et les autres cryptomonnaies soient libellés en dollars américains. Car le but est de permettre aux États-Unis de rester l’acteur le plus important de l’économie mondiale.«
Cynthia Lummis
Une stratégie à double bénéfice. Car cela permet de refuser le statut de devises aux cryptomonnaies. Mais tout en renforçant dans le même temps l’hégémonie du dollar, même en ces terres numériques hostiles. Pourtant encore une fois, les faits s’imposent face aux décisions légales. Car Cynthia Lummis explique que la véritable force monétaire du Bitcoin repose dans la création et le succès du réseau Lightning Network. Cela en lui offrant un statut effectif de moyen de (micro) paiement pourtant absent de son white paper. Et à terme, une véritable révolution à venir dans ce secteur.
Et finalement, selon Cynthia Lummis le Bitcoin sera réglementé selon deux modèles différents. C’est-à-dire « exactement de la même manière que les actifs traditionnels actuels. » Avec d’un côté la CFTC qui sera en charge de son utilisation en tant que matière première. Mais également « des marchés au comptant (SPOT) et à terme (futures) ». Et la SEC qui s’occupera quant à elle du côté « protection des consommateurs et d’autres réglementations nécessaires pour s’assurer que les acheteurs ne sont pas soumis à la fraude. » Sans oublier, en parallèle de tout cela, un rôle de monnaie que la situation géopolitique actuelle semble bien décidée à précipiter.
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