Elon Musk – Un couteau planté dans le dos du Bitcoin
13 mai 2021 - 09:27
Temps de lecture : 4 minutes
Par Hugh B.
Alors que le marché des cryptomonnaies reprenait des couleurs verdoyantes, une nouvelle baisse importante vient en secouer les investisseurs. Un mouvement soudain qui permet de rappeler que la volatilité est en permanence à l’affût dans le domaine. Mais également que ce ne sont pas toujours les bons éléments qui en dirigent l’évolution des prix. Preuve en est la dernière intervention « écologique » d’Elon Musk…
Le bull market en cours dans le domaine des cryptomonnaies se poursuit contre tweets et shitcoins. Un parcours difficile semé d’embûches déposées par les amateurs de rendements trop rapides. Mais également par un Elon Musk dont on se demande bien à quoi il est en train de jouer. Car ses frasques finissent plus par ressembler à un véritable sabordage. Le tout en mode couteau dans le dos.
Le plus triste dans cette histoire est le pouvoir qu’il semble détenir sur un univers des cryptomonnaies censé être autonome de tout contrôle. Mais il faut bien garder en tête que les ondes déclenchées par ses interventions à répétition ne sont que du vent. Tel un gamin en train de brûler des fourmis avec une loupe pour se prouver qu’il est le maître du monde.
Cachez ce Bitcoin que je ne saurai voir…
Et la dernière trouvaille du patron de Tesla est de pointer de son doigt ravageur la consommation énergétique du Bitcoin. Un problème qui existe véritablement du fait de sa blockchain de type Proof of Work (PoW). Celle-ci reposant sur un réseau de mineurs dont les machines valident en permanence les nouveaux blocs. Le tout avec un coût énergétique estimé à 700 KWh par transaction. Soit au final une consommation annuelle équivalente à des pays comme le Danemark ou Singapour. Cela en fonction de l’analyse effectuée et de la prise en compte des énergies renouvelables impliquées.
« Tesla a suspendu les achats de véhicules avec du Bitcoin. Nous sommes préoccupés par l’utilisation croissante de combustibles fossiles pour l’extraction et les transactions du Bitcoin, en particulier le charbon, qui a la pire émission de tous les combustibles. » – Elon Musk
Un débat qui ne date pas d’hier. Et qui au-delà des prétendus questionnements écologiques d’Elon Musk pose la question de son calendrier. Car pourquoi autoriser l’achat de ses voitures avec du BTC pour se rétracter ensuite seulement quelques mois plus tard ? Et afficher cette volonté ferme de « stopper toute utilisation du Bitcoin tant qu’il ne s’orientera pas plus vers des énergies renouvelables. »
Une affirmation démentie dans les réponses au tweet d’Elon Musk par le maximaliste de la question Anthony Pompliano (Pomp). Ce dernier expliquant que – selon ses chiffres – 75% de l’énergie utilisée par les mineurs du BTC serait déjà d’origine renouvelable. Et que « cette histoire d’énergie a déjà été démystifiée maintes et maintes fois. » Ce qui ne retire rien au fait que son impact écologique est un réel problème qui devra certainement trouver une solution.
Une crypto avec 1% de l’énergie du BTC
Alors quel est le véritable but de ce nouvel épisode de la saga : Elon Musk s’amuse avec les cryptomonnaies ? Si ce n’est la chute de 10% en moyenne que cela a infligé à un marché décidément bien immature. Il semble que la réponse soit dans la question. Ou plus exactement dans la conclusion de cette dénonciation du Bitcoin qui expose une volonté simple, mais aux conséquences certaines. Quelle cryptomonnaie utilise moins de 1% de l’énergie nécessaire au Bitcoin ?
Un questionnement qui n’est pas anodin. Car il semble que la société Tesla pourrait en accepter l’utilisation en remplacement du Bitcoin. Ce qui a du coup enclenché une course à la découverte de cette cryptomonnaie écologique. Cette fois-ci plus comme on s’amuse avec un chat que l’on fait courir après un point rouge qui se déplace sur les murs. Avec comme objectif de prendre position dessus avant l’annonce officielle.
Et pendant qu’Elon Musk s’amuse à rester muet, les hypothèses pleuvent pour tenter de découvrir l’heureux élu de cette mascarade. Dans la liste de tête semble se trouver Ethereum qui a enclenché depuis quelques mois son passage à un réseau de type Proof of Stake (PoS). Mais la procédure est encore en cours et pour le moment cela ne change rien en termes de consommation d’énergie. Ce qui soulève d’autres noms comme le Stellar (XLM) ou encore Algorand (ALGO) qui a récemment annoncé la neutralité carbone effective de son réseau.
Acheter une Tesla avec du DOGE ?
Puis arrivent les projets qui font peur comme le XRP de Ripple ou le dorénavant célèbre Dogecoin (DOGE). Et comme le sérieux n’étouffe pas Elon Musk, ces deux options restent possibles. Cela malgré le fait que le premier soit en procès avec la SEC depuis des mois. Et que son armée de défenseurs en débâcle soit connue pour tenter toutes les manoeuvres possibles pour en manipuler le prix. Quant à ce qui concerne le Dogecoin, certaines données laissent penser que sa consommation d’énergie est aussi faible que la sécurité de son réseau. Avec des chiffres avancés par la structure TRG qui font état de seulement 0,12 KWh par transaction.
Une actualité qui va au moins permettre d’identifier les cryptomonnaies les moins énergivores de cet écosystème. Et qui pose deux questions pertinentes dans le cas présent. Quelle cryptomonnaie va bien pouvoir remplacer le Bitcoin pour acheter des Tesla ? Et y a-t-il encore vraiment des amateurs de cryptomonnaies qui ont envie de le faire ?
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