Bitcoin – L’empreinte carbone, une réalité qui ne concerne pas que le BTC mais aussi les banques

03 décembre 2019 - 12:46

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Le Bitcoin a mauvaise presse. En fait, toutes les raisons sont bonnes pour pointer du doigt cette monnaie innovante et décentralisée. Dans le secteur, l’empreinte écologique du BTC est un sujet qui revient régulièrement sur la table. Mais les chiffres ne veulent rien dire s’ils ne sont pas mis en perspective. C’est ce que permet de faire cette étude de l’ONG Oxfam et Les Amis de la Terre, rendue publique ce 28 novembre. Selon ce rapport, 4 banques françaises réunies polluent 4,5 fois plus que la totalité du pays, chaque année. Une claque dans l’univers du greenwashing financier.

La dépense énergétique annuelle engagée par le Bitcoin est équivalente à celle d’un pays comme l’Autriche, ou la République Tchèque. Il représente 0,33% de la consommation électrique mondiale soit 70 térawatts-heure. En 2017, il était de 30,25 térawatts-heure, soit 0,14%. Un chiffre qui prend plus de sens lorsqu’il est comptabilisé en ménages américains. En effet, le BTC utilise autant d’énergie électrique que celle consommée par plus de 7,6 millions de foyers. Une réalité problématique dans la situation actuelle de notre société en quête d’économie d’énergie.

Bitcoin BTC consommation électrique

Source : digiconomist.net

Le site Digiconomist permet de voir tout cela en direct. Un outil intéressant pour prendre conscience de l’impact écologique de l’or numérique. Mais il faut savoir utiliser les chiffres avec prudence. Car même si le BTC consomme beaucoup d’énergie, il n’est pas le seul dans cette situation. Le sujet est à la mode, mais il est souvent traité à charge. C’est précisément pour cette raison que le rapport, de Oxfam et Les amis de la terre, prend tout son sens.

Pourquoi le Bitcoin pollue tant

Le point central de l’empreinte écologique du Bitcoin est aussi sa pierre angulaire. Il s’agit du système de validation par preuve du travail, ou consensus PoW – Proof of Work -. Pour confirmer les transactions ,et produire de nouveaux blocs dans la chaîne, le BTC a besoin d’énergie. Elle sert à alimenter des machines qui doivent résoudre des problèmes, ou équations complexes, qui nécessitent une importante puissance de calcul pour être résolus, c’est le minage. C’est aussi le principe central de la sécurité du Bitcoin.

« Plus la valeur du bitcoin monte, plus les revenus liés au minage de cette monnaie montent. La conséquence, c’est qu’on va installer plus de machines pour miner. » – Alex de Vries (Digiconomist)

La réalité est simple, plus le BTC augmente en valorisation, plus il pollue. Cela du simple fait que plus son prix monte, plus il y a de gens pour investir dans son minage.

Miner BTC ferme Bitcoin

Ethereum (ETH) tente de répondre à cette problématique, avec la mise en place du protocole PoS – Proof of Stake -. Plus besoin de machines qui tournent 24h/24. Une solution intéressante concernant la pollution liée aux monnaies numériques. Mais un risque potentiel à ne pas négliger, en termes de sécurité.

Les banques ne font pas mieux

Dans leur rapport, Oxfam et Les amis de la terre pointent du doigt une réalité qui fait moins les gros titres. Quatre banques françaises seraient responsables, à elles seules, d’une émission de CO2 4,5 fois supérieure à celle du territoire tout entier.

Oxfam pollution des banques françaises

« En 2018, les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement des quatre principales banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE – dans le secteur des énergies fossiles ont atteint plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2, soit 4,5 fois les émissions de la France. »

La différence avec le Bitcoin ? Des campagnes de greenwashing et de communication, pour vendre une image écologique et consciente des enjeux environnementaux actuels. Mais, selon ce rapport, tout cela est bien loin de la réalité. Ce qui est pointé du doigt concerne particulièrement les investissements de ces banques dans le domaine des énergies fossiles.


Le Monde explique que « Pour arriver à ce calcul, les ONG ont additionné les opérations des banques dans le domaine, notamment les prêts consentis à des projets dans les énergies fossiles, les obligations émises et les investissements en actions dans des entreprises comme Total, par exemple. Ce à quoi Laurence Pessez, directrice de la responsabilité sociale et environnementale chez BNP Paribas, a répondu par un simple :

« Nous finançons le monde tel qu’il est. » – Laurence Pessez

L’écologie oui, mais pour tout le monde

Il n’est bien sûr pas question de minimiser l’impact écologique du Bitcoin, en disant que les autres font pire, ou pas mieux, dans le domaine. Cependant il semble nécessaire de remettre les pendules à l’heure.


Car même si le Bitcoin a des défauts, il a d’autres avantages que les banques sont très loin de pouvoir garantir. Il est question de décentralisation, de transparence et d’autonomie face aux institutions et aux États. Et dans ce domaine, Bitcoin reste le numéro 1 !

 

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