NFT et industrie musicale : une chanson dont le succès reste encore à écrire

16 décembre 2021 - 15:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Le marché des jetons non fongibles a très nettement été (sur)exploité dans le domaine des collections de personnages aux raretés aléatoires. Cela sous la forme de simples images statiques présentant des variations infinies et souvent loufoques d’une même structure de base. Puis est venu le temps des métavers et de leurs versions gamifiées à destination des jeux vidéo et autres univers virtuels. Mais alors que ces quelques facettes très restreintes de l’immensité des possibilités offertes par les NFTs étaient sous les feux des projecteurs, leurs fonctionnalités en relation au secteur de la musique ont été presque totalement ignorées. Pourtant, il se pourrait bien que cela change…

Bien souvent, la mise en avant d’un secteur se fait au détriment de certains autres jugés – un peu trop rapidement – moins prometteurs. Une réalité dont a visiblement souffert le marché des jetons NFT. En particulier suite à l’euphorie spéculative enregistrée depuis le début de cette année. Avec au centre de ce tourbillon des collections développées à la va-vite sur le modèle des célèbres CryptoPunks. Ces personnages pixelisés dont les prix unitaires actuels défient toute concurrence en affichant des dizaines de millions de dollars.

Pourtant les opportunités offertes par les NFTs ne s’arrêtent pas aux frontières de ces collections de « stickers aléatoires et sans valeur. » Avec dans la file d’attente des secteurs souhaitant profiter de cette nouvelle technologie, le monde de la musique et ses jeunes artistes en manque de sources de revenus. Tout cela face à une industrie dont le passage au streaming s’apparente souvent à un effondrement en cours. En grande partie du fait des maigres rémunérations offertes et d’un système dont la méthode de découverte des nouveaux talents est présentée comme « cassée. »

NFT et musique, une symphonie qui ne prend pas

Le constat semble difficile pour une industrie de la musique exposée à la circulation des fichiers numériques et à la prolifération des plateformes de streaming. Un problème auquel tentent de répondre des projets dont le but est d’offrir un second souffle à des artistes en quête d’un nouveau modèle économique plus favorable. Cela à la fois pour soutenir les jeunes talents dont la reconnaissance se heurte à un système présenté comme égalitaire, mais absolument pas équitable. Et des artistes reconnus complètement déconnectés de leurs fans et de tout moyen d’en identifier le nombre et de monétiser leur succès. Une situation face à laquelle les NFTs semblent pour certains la solution à adopter de toute urgence.

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Car selon un récent rapport réalisé par la structure d’analyse Cointelegraph Research, le marché des jetons NFT en relation à la musique ne rencontre pas le succès qu’il devrait. Cela en premier lieu du fait de la relation directe rendue possible entre les artistes et leurs fans, sans intermédiaire nécessaire. Mais également d’autres aspects non négligeables comme la possibilité d’échanger ces fichiers, de les collectionner ou de les personnaliser. Des avantages au centre du développement du projet Sound. Ce dernier venant d’annoncer être le support Web3 du prochain album de Billie Eilish prévu pour l’année prochaine, sous la forme d’un NFT.

Les NFTs sont-ils l’avenir de l’industrie musicale ?

En effet, les données recueillies par Cointelegraph Research font état d’un marché des NFTs musicaux dont le montant des ventes ne représente que 0,03% des volumes de la plateforme Opensea, leader incontesté du secteur. Avec 10 principaux projets dont le total ne dépasse pas 223 ETH (environ 835 000$) sur les 30 derniers jours. Alors que dans le même temps, le projet Bored Ape Yacht Club affiche un volume proche de 43 000 ETH (plus de 160 millions de dollars) sur la même période. Et même si la comparaison est extrême, le fossé entre ces deux secteurs d’une même technologie reste énorme.

« Les ventes dérisoires sur OpenSea peuvent signifier l’une des deux choses suivantes : soit ce cas d’utilisation n’a pas encore fait ses preuves, soit les NFTs ne sont tout simplement pas un support approprié pour la musique. »

Cointelegraph Research

Pendant ce temps, les fonds affluent dans ce secteur encore entièrement à construire. Avec le projet Sound cité plus haut qui vient de lever la somme de 5 millions de dollars auprès de la structure de capital risque a16z d’Andreessen Horowitz. Ou encore l’artiste 3lau en train de développer la plateforme musicale Royal basée sur la technologie blockchain et les NFTs. Avec déjà 16 millions de dollars collectés auprès d’investisseurs tels que Paradigm ou encore Peter Thiel. Et comme objectif affiché de permettre « d’acheter la propriété des chansons directement auprès de vos artistes préférés et gagner des royalties avec eux. » Mais au final une conclusion aussi simple que logique proposée par Cointelegraph Research :

« Une seule chose est sûre : les artistes iront vers la solution la plus rentable pour eux. Qu’ils trouvent cela avec les NFTs ou ailleurs, l’accord qui leur permettra de maximiser leurs gains finira par prévaloir. »

Cointelegraph Research

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