Vitalik Buterin conseille de ne pas miser ses économies dans la DeFi

29 juillet 2020 - 17:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Ethereum vient de fêter sa cinquième année d’existence dans un contexte bien particulier. En effet, la Money Lego est aujourd’hui au coeur de la Finance Décentralisée (DeFi) qui est elle-même le centre des attentions depuis la fin de l’année 2019. Une excitation qui s’est accélérée dernièrement et qui avait bien besoin d’une mise au point façon Vitalik Buterin. Droit au but et sans détour…

Si l’on cherche les noms des personnes qui ont créé l’univers des cryptomonnaies il y a l’anonyme Satoshi Nakamoto pour le Bitcoin et Vitalik Buterin pour Ethereum. Ces deux projets à eux seuls dessinent ce qu’est la cryptosphère à l’heure actuelle, entre trading et construction d’un écosystème monétaire numérique d’avant-garde. Il s’agit là des bases sur lesquelles tout repose.

Et lorsque l’on aborde le sujet d’Ethereum aujourd’hui, impossible de ne pas parler de la DeFi. Cet univers qui fait figure de fer de lance de la finance 2.0 associée aux cryptomonnaies. Un monde à part au sein de la scène crypto qui connaît actuellement un engouement exceptionnel que même la hausse actuelle du Bitcoin ne semble pas ébranler. 


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La DeFi rend la fintech obsolète

Une réalité que le fondateur du protocole Synthetix (SNX) présente comme la réalisation concrète de promesses auxquelles la fintech n’a pas réussi à répondre. Kain Warwick explique ce constat du fait que le secteur de la technologie financière s’est développé en « essayant de créer des superpositions pour l’infrastructure héritée. » Le tout freiné par des systèmes cloisonnés n’offrant pas d’interopérabilité et une nécessité de dépenses coûteuses pour se mettre en conformité avec un système traditionnel qu’il juge obsolète.

« La promesse de la fintech au cours des dix dernières années s’est heurtée à tous ces obstacles et barrières. Ethereum les supprime vraiment. » – Kain Warwick

Son avis est sans appel. Il présente l’univers actuel de la technologie financière comme en opposition totale avec le principe même d’innovation. Une réalité bien différente dans l’écosystème construit sur Ethereum qui permet par défaut à chaque nouvelle infrastructure développée d’être accessible à tout le monde. Mais qu’en pense le fondateur de cette technologie ?

Vitalik Buterin vient tirer le frein

L’engouement actuel autour de la Finance Décentralisée nécessite de prendre un peu de recul pour sortir de cette excitation. Car ce qui ressemble au terrain de jeu de toutes les hausses records de l’univers des cryptomonnaies pourrait se révéler être moins intéressant qu’il n’y paraît. Ou en tout cas impossible à concilier avec un modèle de développement fiable et durable. Ce qui est le principal défi auquel doit faire face la DeFi actuellement.  


Le Yield Farming de la DeFi

Car l’heure est au Yield Farming et aux rendements intensifs. Une réalité que Vitalik Buterin a commentée récemment, exposant son point de vue sur le développement de la DeFi et les conséquences que cela pourrait avoir en relation à Ethereum, sur lequel tout repose. Un avis en forme d’avertissement.

« C’est une chose à court terme. Et une fois que les attraits disparaissent, vous pouvez facilement voir les taux de rendement redescendre très près de 0%. »

Vitalik Buterin pointe du doigt les réalités inhérentes à Ethereum en relation au développement de la DeFi. Et dans le domaine il ne s’embarrasse pas de l’excitation aveuglante qui entoure son explosion actuelle. Au centre de son analyse figure le risque que représentent les smart contratcs et qu’il considère fortement sous-estimé. 

Le risque des smart contracts 

En effet, le fondateur d’Ethereum s’interroge sur la prise en considération du risque potentiel que peuvent représenter les smart contracts au sein des protocoles de la DeFi. Les exemples d’exploits malveillants de cette technologie ne manquent malheureusement pas dans le domaine. Un point qui le pousse à conseiller les utilisateurs de ces services de ne pas y « risquer leurs économies » même si la tentation est grande. 

Cela en partie du fait de ce qu’il présente comme un risque plus élevé de rupture de ces offres si on les compare à des comptes bancaires traditionnels. Car les taux d’intérêt pratiqués sont bien plus élevés et impliquent de fait une plus forte probabilité de « se casser. » Une réalité qui selon lui n’épargne en aucun cas les plateformes bénéficiant de systèmes d’audit. 

« La DeFi reste un bon projet, mais ne la vendez pas comme s’il s’agissait d’un endroit où les gens ordinaires doivent mettre toutes leurs économies. » – Vitalik Buterin

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