MàJ: Une femme arrêtée après avoir commandé un assassinat sur le Dark Web

12 décembre 2017 - 11:43

Temps de lecture : 3 minutes

Par Victor

MàJ 12/12/17: Ajout de la réponse du National Crime Agency. Article original daté du 9 décembre 2017

MàJ 16/12/17: Correction sur la nationalité

Une Italienne vivant au Danemark comparaît devant la justice après avoir tenté de payer un assassin en bitcoin pour tuer son partenaire. La femme de 58 ans risque une condamnation à perpétuité pour tentative d’assassinat.

C’est une affaire toute particulière qu’a à traiter le tribunal de Lyngby au Danemark, mélangeant dernières technologies et exécution. Apparemment déterminée à faire tuer son conjoint, une femme a acheté des Bitcoins, s’est rendue sur le Dark Web, et a ordonné un assassinat. Manque de chance pour cette dernière, cet assassinat n’aura jamais lieu et c’est maintenant à la justice qu’elle doit faire face.

CrimeBay, le site impliqué dans ce fait-divers et qui est censé être exploité par des gangsters tchétchènes, serait certainement un piège tendu par les autorités ou une simple arnaque comme il en existe des milliers dans cet internet. Contrairement à la majorité des sites proposant de réels services, CrimeBay semble ne pas se soucier de sa visibilité et est particulièrement accessible même depuis Google, qui référence un nombre conséquent de miroirs. De nombreux « témoignages » douteux faisant l’éloge de ce service sont aussi publiés sur divers sites blogspot, eux aussi consultables grâce à Google.

De tels sites se sont multipliés sur le darknet depuis des années, où ils fournissent des frissons bon marché aux internautes qui s’ennuient. A ce jour, il n’existe aucun cas confirmé de meurtre réussi via le deep web, bien que cela soit naturellement difficile à vérifier. En principe, l’acheteur passe sa commande et place l’argent dans un dépôt bloqué. Ensuite, comme l’explique Crime Bay:

 » L’argent reste dans le séquestre jusqu’à ce que l’agent fournisse une preuve vidéo du travail. Lorsque le travail est terminé, nous envoyons au client un message avec un lien vers la preuve vidéo… Le client peut consulter les nouvelles locales ou les réseaux sociaux pour vérifier que le travail a été effectué. »

Pour un criminel en herbe qui cherche à se débarrasser de son conjoint sans se salir les mains, tout semble simple, mais la réalité est tout autre. Le média danois DR.dk rapporte comment la femme a fourni son adresse et une photographie de la cible sur le site. Elle a également demandé qu’un silencieux soit utilisé et que le travail soit complété dès la première tentative.

Tous les détails concernant la façon dont la femme a été appréhendée n’ont pas encore été dévoilés, et le dossier en est encore à ses débuts. Six témoins à charge seront toutefois convoqués lorsque l’affaire sera renvoyée devant le tribunal plus tard ce mois-ci. C’est la première fois que le système judiciaire danois doit faire face à une tentative de meurtre émanant d’internet, fausse ou non.

La femme, qui risque la prison à vie si elle est condamnée, clame son innocence.

Les serveurs de CrimeBay précédemment saisis par la police britannique

MàJ: En mai 2017, des informations indiquaient que les serveurs de CrimeBay avaient été saisis par la National Crime Agency en coopération avec les autorités Bulgares. L’accès au domaine affichait un message de l’agence britannique:

Contactée par CryptoActu, la NCA a confirmé être à l’origine de ce message et avoir saisi le site caché.

 » L’Agence nationale de lutte contre la criminalité, en collaboration avec l’Unité nationale bulgare de lutte contre la grande criminalité organisée, a saisi des données provenant d’un site Web hébergé sur le dark web prétendant offrir des services d’assassinat. Des enquêtes sont en cours et la NCA continuera de travailler avec ses partenaires internationaux chargés de l’application de la loi afin d’identifier les utilisateurs de sites comme celui-ci, tant sur le Web noir que sur le Web ouvert. »

Depuis, un autre domaine copiant le précédent a ouvert, sans que l’on puisse déterminer si celui-ci est tenu par les mêmes personnes.

Refusant de communiquer « sur des enquêtes en cours ou des affaires qui sont en train de passer par une procédure judiciaire. », l’agence britannique n’a pas souhaité indiquer si l’arrestation de la femme était liée à l’action qu’elle a portée contre le premier site.

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D’après Bitcoin.com

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