L’effet Metaverse
14 novembre 2021 - 16:58
Temps de lecture : 5 minutes
Par Nathalie E.
Le metaverse est le dernier sujet brûlant dans le monde de la Tech. Il n’est pourtant pas né d’aujourd’hui mais les progrès technologiques et les mutations de nos comportements le réactualisent avec vigueur. Ce Web 3.0 encore en développement est désormais l’objet de toutes les convoitises. Des géants comme Facebook ou Microsoft sont sur les rails, mais ils ne sont pas les seuls à vouloir profiter d’un marché aux perspectives presque infinies. Certains acteurs de l’industrie crypto s’y sont déjà impliqués et pourraient bien tirer leur épingle du jeu en offrant une version plus décentralisée de cet espace immersif où nous pourrons bientôt travailler, jouer et socialiser dans un environnement 3D.
Le metaverse, une économie promise à une croissance folle
Le metaverse a fait irruption sur la scène grand public depuis que Mark Zuckerberg a annoncé que Facebook changerait de nom pour adopter celui de Meta. Mais le monde de la réalité virtuelle n’a pas attendu l’annonce de Facebook pour exister. Dès le début des années 2000, la plateforme Second Life avait séduit des millions d’internautes avant de tomber en désuétude face à l’arrivée des réseaux sociaux et de difficultés techniques alors insurmontables. Mais voilà que le metaverse revient sur le devant de la scène.
Bloomberg estime déjà la taille du marché à 600 milliards de dollars et Matthew Ball, PDG de la société de capital-risque Epyllion et co-artisan d’un premier produit boursier metaverse, table sur une économie pouvant valoir entre 10 000 et 30 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Certains, à l’instar du PDG de Nvidia, le géant des puces graphiques, affirmant même que cette économie virtuelle pourrait un jour éclipser celle du monde réel, évaluée aujourd’hui à plus de 80 000 milliards de dollars.
Le confinement, facteur d’accélération du metaverse
On n’en est pas encore là, mais de nombreuses entreprises génèrent déjà des revenus plus que conséquents. L’industrie du jeu (Roblox, Fortnite… ), qui a beaucoup misé sur ce monde parallèle, en sort grande gagnante avec les confinements qui ont fait explosé le nombre des joueurs. Mais elle n’est pas la seule. Les épisodes d’enfermement que nous avons vécus ont effectivement accéléré le processus de numérisation de nos vies quotidiennes en multipliant les interactions en mode virtuel (apéro, concert live sur les réseaux sociaux, séries regardées en simultanées, visite de musées reproduits à l’identique sur Animal Crossing…). Et la sphère professionnelle n’a pas été épargnée par le phénomène avec des réunions organisées sur Zoom.
Face à cette mutation des comportements, nombre de marques ou d’enseignes se sont déjà emparé de ce nouvel espace communautaire pour proposer une nouvelle façon de se rendre plus visible.
Mais avant d’aller plus avant dans le développement, arrêtons-nous pour définir, sans limiter un univers aux possibilités presque infinies, ce qu’est le metaverse.
Le metaverse, késako ?
Le metaverse (ou métavers en français) est un terme qui allie le préfixe meta (« au-delà » en grec ancien) et le radical verse provenant de universe (« univers » en français). Ce vocable est né de l’imagination d’un auteur américain de science fiction, Neal Stephenson, qui l’emploie dans son ouvrage Le Samouraï virtuel » paru en 1992. Le cinéma s’en est notamment inspiré pour produire des « cyberfilms » comme Matrix en 1999 ou Ready Player One (2018) réalisé par Spielberg.
Globalement, le metaverse désigne une expérience interconnectée dans un environnement virtuel en trois dimensions, où il est possible d’évoluer sous forme d’un avatar ou d’un hologramme. Grâce à la réalité augmentée (AR) et à la réalité virtuelle (VR), ces univers dématérialisés offrent des possibilités presque infinies. En effet, les progrès techniques et la puissance des infrastructures numériques font qu’il est plus facile aujourd’hui de construire des metaverses. Le déploiement de la 5G avec ses débits inégalés permettra en outre de profiter pleinement de toutes les fonctionnalités.
Le metaverse attire la convoitise des géants de la Tech
C’est donc d’abord l’univers du divertissement culturel qui s’en est emparé, mais aujourd’hui ce sont aussi les géants de la Tech qui s’y collent, à l’instar de Microsoft. L’entreprise vient d’annoncer son intention de « métaverser » ses outils phares, Teams, son application de communication collaborative, ou sa console Xbox. Apple n’est pas loin derrière et des mastodontes chinois, comme Alibaba, Tencent et TikTok, commencent eux aussi à y investir des milliards de dollars. Chacun d’entre eux se positionnant pour devenir le leader du marché.
De même, les FinTech ont commencé à créer des fonds axés sur ce secteur d’activité, pariant sur des gains démesurés. Ainsi, il y a déjà un indice conçu pour suivre les performances des entreprises qui construisent cette nouvelle version du Web, le Meta ETF émis par RoundHill Investments.
Un espace immersif total
Toutes ces sociétés parient sur le fait qu’une part croissante de notre temps, de notre attention seront happés par ces univers parallèles. Et, à partir de là, que nous y engagerons de plus en plus de dépenses. Des dépenses non seulement liées aux loisirs mais aussi à l’éducation, la santé, l’habillement… bref à tous les secteurs de la vie.
Certes aujourd’hui, il est encore difficile de l’imaginer. Mais la comparaison avec les débuts d’Internet est toujours pertinente. En 1990, peu de personnes pouvaient imaginer l’éventail de possibilités offertes en 2021 sur la toile. Les connexions haut débit n’existaient pas, les réseaux sociaux non plus – aujourd’hui, on ne s’étonne plus d’entretenir des liens uniquement sur écran – et l’internet de la valeur incarné par Bitcoin était encore de l’ordre de l’impensable. Or, cette convergence d’éléments permet aujourd’hui au metaverse de renaître plus beau, plus fort, même s’il y a encore du travail, pour créer un espace immersif total notamment grâce à un appareillage dédié très perfectionné (casques et manettes).
Metaverse et cryptos
Dans le metaverse, blockchain et cryptomonnaies ne sont pas nécessaires. Du moins pour les grands acteurs de la technologie qui s’y engagent. Facebook… pardon, Meta et compagnie vont vraisemblablement continuer de fonctionner avec leurs propres serveurs pour collecter nos précieuses données. Mais, d’autres acteurs, issus de l’écosystème crypto, s’y impliquent aussi et progressent à grands pas. On peut ainsi citer Axie Infinity (AXS), Decentraland (MANA), Sandbox (SAND), Enjin Coin (ENJ), Decentral Games (DG) entre autres projets. D’ailleurs le prix de leurs tokens pour certains d’entre eux, a flambé depuis l’annonce de Facebook.
« Lorsque des grands noms comme Facebook et Microsoft partagent des annonces pour leurs plans de metaverse, ils génèrent indirectement une notoriété et une exposition pour les projets de metaverse existants. Néanmoins, je pense que la croissance et le succès du metaverse seront motivés par la nature décentralisée des projets appartenant aux utilisateurs plutôt que par des plateformes centralisées. »
Lee Lin Liew, conseiller de Decentral Games in BeinCrypto
La blockchain et les cryptomonnaies qui permettent la preuve numérique de propriété (NFT), le transfert de valeur sécurisé et une gouvernance transparente et fiable détiennent effectivement de sérieux atouts pour ne pas jouer qu’un rôle de figurantes dans ce nouveau monde qui s’avance. La courbe d’adoption du Bitcoin en dit long sur la sagesse des foules.
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