La Suisse cherche à geler les comptes crypto russes détenus sur son territoire

07 mars 2022 - 09:00

Temps de lecture : 2 minutes

La Suisse abandonne sa neutralité légendaire. Après son alignement sur les sanctions économiques de l’UE contre la Russie, le gouvernement fédéral envisagerait de geler les comptes crypto détenus par les citoyens et entreprises russes sur son territoire.

La Suisse vise les comptes crypto russes

Dans les sanctions économiques imposées à Moscou par l’Union européenne, les cryptomonnaies font également partie de l’arsenal répressif envisagé. Du moins est-ce l’intention formulée par le ministre français de l’économie et des finances mercredi dernier à l’issue d’une réunion des 27 pays membres.

Nous prenons des mesures, notamment sur les cryptomonnaies qui ne doivent pas être utilisées pour contourner les sanctions financières décidées par les 27 pays de l’UE. 

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La Suisse qui a déjà adopté une batterie de représailles contre 233 Russes, dont certains proches de Vladimir Poutine, veut enclencher très vite le même processus pour les cryptos. De fait, si les citoyens russes visés ont vu leurs comptes bancaires et leurs actifs gelés par les autorités helvétiques, ils pourraient en cas de possession de bitcoins ou autres, subir la même sanction. Encore faudrait-il qu’ils aient conservé leurs avoirs sur des plateformes centralisées.

Si quelqu’un détient lui-même sa clé, alors, où qu’il soit, il sera pratiquement impossible de l’identifier. Mais s’il utilise des services [centralisés] de cryptomonnaies, de fonds, d’exchanges et ainsi de suite, alors nous pouvons le cibler.

Guy Parmelin, conseiller fédéral

Des mesures complexes à mettre en place

De fait, ce type de menace paraît difficile à mettre en place. Et en admettant même que les Russes incriminés ne soient pas en possession de leurs clés privées, il faudrait que les échanges crypto collaborent avec les autorités. Or, pour le moment, des plateformes aussi emblématiques que Binance ou Kraken ne semblent pas prêtes à abandonner leur principe de liberté pour tous, du moins, tant que les exigences légales ne les y contraignent pas.

Aussi, peut-on s’étonner de l’empressement de la Suisse à vouloir sévir vite et sévèrement. Mais le ministère suisse des Finances a le souci de protéger l’intégrité de l’industrie crypto qui prospère sur son territoire. Plusieurs pôles, Zoug, Neuchâtel et bientôt Lugano, abritent plus de 1128 sociétés liées à l’écosystème et agissent comme un moteur de croissance économique de plus en plus incontournable dans ces différents cantons.

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