La crypto valley de Zoug fragilisée demande une aide financière spécifique
27 avril 2020 - 14:58
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Le responsable des finances du site crypto de Zoug négocie avec le gouvernement fédéral pour la création d’un fonds de 100 millions de francs suisses (94,85 millions d’euros).
Un leader sur la sellette
L’un des leaders mondiaux de l’industrie Blockchain traverse une passe difficile. Si ce n’est pas la première difficulté à laquelle est confronté ce secteur qui a essuyé notamment la tempête d’un long marché crypto baissier, elle n’en paraît pas moins alarmante.
Pour évaluer au plus près l’impact de cette crise inédite, la Fédération Suisse de la blockchain a mené une enquête fin mars. 203 entreprises du secteur y ont répondu. Les conclusions, qui ont été publiées dans le Crypto Valley journal, dessinent des perspectives sombres où se joue la survie de la plupart d’entre elles. En effet, près de 80% des startups affirment qu’elles sont susceptibles de déposer le bilan au cours des 6 prochains mois et 57% déclarent avoir déjà licencié du personnel.
Un fonds d’aide spécifique
Face à l’urgence, des mesures ciblées ont été proposées. La première d’entre elles : obtenir des aides financières de la part du gouvernement fédéral. Le responsable des finances du hub crypto a donc engagé des négociations pour la création d’un fonds de 100 millions de francs suisses (94,85 millions d’euros). Ce fonds qui serait composé d’un maillage d’investissements privés, de contributions des collectivités locales et de garanties fédérales permettrait de soutenir les sociétés Fintech dans l’attente de jours meilleurs. Leur profil spécifique exigeant des solutions singulières.
En effet, les entreprises crypto sont souvent jeunes. Brutalement stoppées dans leur développement par les mesures prises pour lutter contre le Covid 19, elles n’ont pas les moyens d’assurer leur pérennité, d’autant qu’elles ne peuvent bénéficier de l’aide prévue par l’Etat. Une aide globale de 154 millions CHF de garanties de crédit pour les startups que certaines ont néanmoins sollicitée. En vain pour les deux tiers d’entre elles. Les « prêts-relais Covid » étant approuvés sur la base de revenus et de salaires dont elles ne peuvent témoigner.
La « vallée de la mort »
Si dans le meilleur des cas, les plus chanceuses pourront recevoir des prêts d’un montant dérisoire, beaucoup de sociétés semblent s’être abstenues, en proie à un sentiment d’abandon mêlé d’amertume. Quand tout allait bien ou du moins quand tout semblait prometteur, les politiques se précipitaient dans le joyau de la technologie financière admirant et clamant à tout va la capacité alémanique à l’innovation. Et maintenant que « nous avons besoin de solidarité et de soutien » comme l’a observé l’un des répondants, « il n’y a plus personne ».
La situation est tellement dramatique que le vice-président de la Fédération , Lorenz Furrer, n’hésite pas à déclarer que si rien n’est fait pour aider les 840 startups (chiffre enregistré en décembre 2019) et les 4400 employés du site, on pourra bientôt parler de « vallée de la mort ».
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