NFT élu mot de l’année 2021
25 novembre 2021 - 15:04
Temps de lecture : 3 minutes
Par Nathalie E.
Le dictionnaire Collins, référence incontournable pour tous les usagers de la langue anglaise, s’est plié comme rituellement à l’un de ses exercices favoris : publier la liste des dix mots les plus populaires de l’année. Et pour 2021, le vocable couronné est l’acronyme NFT. Mais si ce substantif siglé, désignant un Non Fungible Token (ou Jeton non fongible en français), a fait une percée spectaculaire en l’espace seulement de quelques mois, il n’est pas le seul de la liste à relever de l’univers de la blockchain et des cryptomonnaies. Ainsi, l’abréviation « crypto » est également recensée à la 4ème place tandis que le metaverse (métavers en français) à la fureur plus récente, et seulement lié aux cryptomonnaies dans ses versions décentralisées, figure à la 7ème place du classement.
Le mot NFT propulsé au sommet
L’année dernière en raison de la pandémie, « confinement » avait largement emporté la palme de l'(im)popularité. Cette année, malgré un virus toujours tenace, ce sont les NFT qui ont le plus souvent affleuré à nos lèvres si on se fie à l’expertise lexicographique du dictionnaire Collins. Ainsi, a t-il relevé une augmentation spectaculaire de l’emploi du mot, à hauteur de 11 000% depuis l’année dernière. Une croissance « météorique » selon Alex Beecroft, directeur général de Collins Learning.
« Il est inhabituel qu’une abréviation connaisse une augmentation aussi fulgurante de l’utilisation. Mais les données que nous avons du Collins Corpus reflètent l’ascendant remarquable du NFT en 2021. Les NFT semblent être partout, des sections artistiques aux pages financières, en passant par les galeries et les maisons de vente aux enchères et sur les plateformes de médias sociaux. Il reste cependant à déterminer si le NFT aura une influence durable, mais sa présence soudaine dans les conversations à travers le monde en fait très clairement notre mot de l’année. »
Quoiqu’il en soit mode ou phénomène durable, les NFT ont désormais leur définition académique.
1 token non fongible : un certificat numérique unique, enregistré dans une blockchain, qui est utilisé pour enregistrer la propriété d’un actif tel qu’une œuvre d’art ou un objet de collection.
Dictionnaire Collins
nom
2 un bien dont la propriété est enregistrée au moyen d’un jeton non fongible : l’artiste a vendu l’œuvre en tant que NFT
« Crypto » pas loin derrière
D’ailleurs dans un article du blog du dictionnaire, l’accent est mis sur la révolution numérique qui envahit désormais le vocabulaire et plus particulièrement, sur la « convergence entre Internet et l’argent » (« valeur » aurait été plus adaptée). A l’appui de cette thèse, l’usage qui s’est également répandu de « crypto », en hausse de 468% d’une année sur l’autre. Classée au 4ème rang en terme de popularité, l’adoption de cette abréviation, indicatrice d’une certaine familiarité, montrent effectivement des actifs en voie de démocratisation.
« crypto nom,
abréviation informelle de crypto-monnaie : un moyen d’échange numérique décentralisé qui est créé, réglementé et échangé à l’aide de la cryptographie et (généralement) des logiciels open source, et généralement utilisé pour les achats en ligne. »
Rappelons que le terme cryptomonnaie avait lui été légitimé par le très vénérable Oxford English Dictionary en 2014, un an après Bitcoin. Le dernier a avoir reçu l’estampille académique a été « satoshi », « plus petite unité monétaire du système de paiement numérique Bitcoin », en 2019.
Et le métavers…
Enfin, le metaverse, mot inventé en 1992 par l’auteur de science-fiction Neal Stephenson dans son roman Snow Crash, renaît de ses limbes. Revivifié ces derniers mois par l’effervescence conjuguée des progrès technologiques, de l’investissement des GAFAM en quête de nouveaux territoires à exploiter et des possibilités offertes par des protocoles blockchain décentralisés, il a surgi tout fringant sur le devant de la scène lexicale.
Défini comme « une version proposée d’Internet qui intègre des environnements virtuels en trois dimensions », il règne en maître sur des désirs de vies parallèles. Et qu’importe alors si le mot dont la récurrence médiatique a peu d’égale, précède de loin la réalisation effective d’un méta-univers. Notre vision du monde ne dépendant que de notre pouvoir d’énonciation, pour qu’une réalité, même virtuelle, existe, il faut la nommer.
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