Au Panama, la loi sur les cryptos attendra encore le sceau présidentiel

20 mai 2022 - 10:58

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Le président du Panama refuse pour le moment de signer le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale le mois dernier, visant à encadrer l’utilisation des cryptomonnaies. Un ajournement motivé par de supposés manquements à la réglementation anti-blanchiment.

L’imprimatur présidentiel au projet de loi crypto se fait attendre

Laurentino Cortizo, le président panaméen, a tranché. Pour lui, ce sera non, du moins en l’état actuel du texte régissant la commercialisation et l’utilisation des cryptomonnaies approuvé fin avril par un grand nombre de députés. Selon la procédure locale en vigueur, le président doit effectivement apposer sa signature pour valider le projet de loi.

Or, à ses yeux, le document n’offre pas assez de garanties en matière de conformité aux normes mondiales de lutte contre le blanchiment d’argent. C’est en substance ce qu’il a déclaré lors de la Bloomberg New Economy Gateway Latin America Conference qui s’est tenue à Panama City.

Avec les informations dont je dispose, à l’heure actuelle, je ne signerai pas cette loi. Je dois être très prudent si la loi contient des clauses liées aux activités de blanchiment d’argent. Les activités de lutte contre le blanchiment d’argent sont très importantes pour nous.

Le Panama en délicatesse face à sa réputation de blanchisseur d’argent

Jouant la prudence, le président a précisé qu’il attendait les conclusions d’une expertise juridique pour se décider à approuver totalement ou partiellement ledit projet de loi. Des précautions qui ne viennent pas de nulle part pour un pays souvent épinglé pour son manque de transparence en matière financière. Les fameux « Panama Papers », gigantesque affaire de blanchiment et d’évasion fiscale, sont encore dans toutes les mémoires.

Listé en pôle position des pays peu fréquentables par l’Union européenne, désigné par le Groupe d’action financière comme présentant d’importantes « carences stratégiques » en matière de blanchiment d’argent, auxquelles Cortizo a promis de remédier en mettant en œuvre les recommandations du GAFI, « le paradis des paradis fiscaux » cherche à redorer son blason. De fait, les cryptomonnaies souvent accusées – à tort faut-il le rappeler si on se fie aux dernières études en la matière – d’être un vecteur privilégié de ce type de fraude s’avèrent délicate à manier pour un pays déjà dans le collimateur des instances internationales.

Le sceau présidentiel risque encore de se faire attendre.

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