La Chaos Machine propulse l’art contemporain dans l’univers de la blockchain

23 octobre 2019 - 09:25

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Présentée lors de la Foire Internationale d’Art Contemporain (FIAC) de Paris, qui avait lieue les 19 et 20 octobre, la Chaos Machine a intrigué. Ce n’est pourtant pas la première fois que des artistes s’intéressent à l’univers de la blockchain et de la cryptomonnaie.

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Et même si certains n’y voient qu’un feu de paille mainstream, une chose est certaine, si le monde de l’art se penche sur la question, c’est qu’elle a le vent en poupe. Ou quand l’art d’investir dans la cryptomonnaie devient un engagement artistique à part entière.

Le collectif The Distributed Gallery a exposé sa Chaos Machine à Paris, durant le week-end. Ce groupe d’artistes n’en est pas à son coup d’essai en matière de création artistique en rapport à la crypto-sphère. Leur démarche s’inscrit dans une critique du monde de l’art contemporain, entre anonymat et projets symboliques. En 2017 déjà, ils avaient émis une cyptomonnaie, dont une seule unité était disponible, lors d’une intervention intitulée : ReadyMadeToken.

« La Distributed Galery n’est pas seulement un groupe de création et de réflexion, elle est également un serveur et un nœud pour réfléchir aux mutations d’un art basé sur la blockchain. »

 

La Machine du chaos

Cette fois-ci, c’est sous la forme d’un juke-box interactif que le collectif d’artistes a frappé lors de la dernière édition de la FIAC, à Paris. Cette œuvre insolite propose, aux personnes qui le souhaitent, d’introduire un billet de banque dans une fente prévue à cet effet. Ce dernier atterrit sur un grillage, branché à des résistances électriques, et s’enflamme. La destruction de ce symbole de la monnaie institutionnelle déclenche un processus mécanique. Une musique aléatoire est diffusée, grâce à l’application d’un smart contract, et l’utilisateur reçoit des Chaos coins, un jeton basé sur Ethereum, sous la forme d’un ticket où est imprimé un QR code. Ce dernier permet à son heureux possesseur de rajouter un morceau de son choix à la playlist aléatoire qui accompagnera la destruction des billets suivants.

Le symbole est clair. Il est question de détruire les monnaies classiques pour les remplacer par des cryptomonnaies, via un geste artistique. De montrer « le vide inhérent à toute abstraction monétaire. » La machine est reproductible et les plans sont disponibles en Open Source. Chacun peut ainsi créer sa propre Chaos Machine et la relier aux autres, dans une sorte de communauté virtuelle.

Chaos Machine, collectif The Distributed Gallery

Le crypto-art

Ces projets, de la Distributed Gallery, ne sont pas les seuls à lier art contemporain et cryptomonnaies. En 2018, le photographe Kevin Abosch met aux enchères une rose virtuelle, intitulée Forever Rose, pour une somme totale d’un million d’euros. Une œuvre dont la vente est partagée entre 10 collectionneurs. Aucun d’eux ne la possèdera jamais vraiment, puisqu’elle n’existe que sous la forme de jetons numériques. Le produit de la vente a ensuite été reversé à la Fondation CoderDojo, une institution qui offre des formations gratuites en programmation informatique pour les jeunes.

« La Forever Rose n’est pas seulement un symbole – c’est une preuve d’amour (Proof Of Love en rapport au protocole Proof of Stake d’ETH). En créant le Forever Rose en tant que jeton Ethereum, je souhaite créer un symbole visuel aidant le public à voir et à comprendre le potentiel de la technologie de la blockchain de manière concrète et significative.»

Kevin Abosh

 

The Forever Rose, Kevin Abosch

Kevin Abosh a également créé le concept de IAMA Coin (I AM A Coin), un projet de crypto-art basé sur la blockchain. Ce projet tend à montrer que, dans notre société, chaque individu est considéré comme une valeur marchande. Il a donc émis 10 millions de IAMA Coins, chacun d’eux représentant une oeuvre d’art virtuelle. Ces jetons sont liés à 100 oeuvres réelles, représentant une adresse de portefeuille dessinée avec le sang de l’artiste. Ces jetons peuvent être amassés, fractionnés ou servir à acheter de futurs travaux de l’artiste.

IAMA Coin, Kevin Abosh

Le cryptograffiti

D’autres artistes, comme le graffeur et street artist connu sous le pseudonyme de Ludo, inscrivent l’univers de la monnaie virtuelle dans leurs travaux. Cet artiste urbain, basé à Paris, est reconnaissable par son utilisation de tracés en noir et blanc, rehaussés d’un vert fluorescent. L’un de ses travaux urbains, apparu en 2018, a marqué les esprits des amateurs de monnaies virtuelles. On peut y voir une fleur dont le coeur est un Bitcoin, poussant sur la tombe de monnaies FIAT comme le dollar ou l’euro.

 

« Ce qui m’a intéressé dès le départ avec le bitcoin et la Blockchain c’est la perte de contrôle des systèmes en place, naïvement on redonne le pouvoir au peuple et on met un gros coup dans la poussière des institutions. Grâce à la Blockchain, la tricherie, le vol, etc… ces faiblesses de l’humain pourront être évitées. » 

Ludo

 

Ludo, street art Bitcoin

Toujours dans cet esprit, un site Internet, du nom de cryptograffiti, existe depuis 2012. Son but est de créer une plateforme recensant les projets artistiques en rapport au Bitcoin et à la cryptomonnaie. On y retrouve des travaux urbains ou des projets d’art contemporain divers, sur des thématiques aussi diverses que le BTC, le halving, le minage de cryptomonnaies ou le principe du Holding.

L’univers de la cryptomonnaie inspire les acteurs de la scène artistique actuelle, par son caractère indépendant et novateur. Un espace de liberté propice aux expérimentations et aux questionnements des artistes, ayant une vision engagée et critique de notre société et du monde de l’art. Un terreau libertaire propice à l’apparition de nombreux projets.

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