LIBRA de Facebook vs GRAM de Telegram : Quel avenir pour les cryptos des réseaux sociaux ?

11 octobre 2019 - 09:30

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

L’actualité du monde des cryptomonnaies est le terrain de nombreux projets, qui devraient permettre à des sociétés fonctionnant déjà en réseaux de profiter de cette réalité et d’y développer un jeton interne. Facebook et Telegram occupent l’actualité dans le domaine, respectivement avec le LIBRA et le GRAM. Entre course à la première place et restrictions légales, décryptage de ces monnaies communautaires de demain.

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Quel plus beau projet, pour des structures comme Facebook ou Telegram, que de valider leurs toutes-puissances en créant leurs propres monnaies ? Un rêve devenu possible grâce à l’univers de la blockchain et des cryptomonnaies. Mais le chemin est long et semé d’embûches. Car la monnaie n’est pas qu’un moyen de paiement, c’est aussi un enjeu international de pouvoir et de contrôle. Et l’émancipation monétaire de ces sociétés n’est pas du goût de tout le monde.

Le Libra, pas si libre que ça

Le LIBRA

Le LIBRA

Il ne suffit pas d’être le leader dans son domaine et d’en avoir l’idée pour qu’une cryptomonnaie puisse voir le jour. Mark Zuckerberg est en train d’en faire les frais. Ce 4 octobre, Paypal annonce qu’il se retire de l’aventure Libra. Membre historique de l’entité indépendante mise en place par Facebook et basée à Genève, avec une vingtaine de partenaires internationaux de poids comme MasterCard et Visa, le groupe californien, expert en paiements sécurisés sur Internet, ne donne pas les raisons de ce revirement surprise. Le responsable du projet chez Facebook est pourtant l’ancien dirigeant de PayPal, il s’agit de David Marcus. Il n’y a pas à douter que le départ de ce poids lourd du commerce en ligne – et des 10 millions de dollars qu’il devait investir dans le projet – va ébranler l’avenir, déjà incertain, de la monnaie de Facebook.

Annoncé pour 2020, le Libra doit devenir une monnaie facilitant les échanges, en utilisant les outils de Facebook comme Messenger ou WhatsApp. Il est question de pouvoir payer grâce à une monnaie qui ne soit pas adossée à un État ou à une banque centrale. Concrètement, il sera possible de transférer de l’argent partout dans le monde, aussi instantanément qu’en envoyant un message et avec des frais dérisoires, ou de payer sur des plateformes d’e-commerce. Une bonne idée sur le papier, mais un chemin de croix dans la réalité.

Une forte opposition vient des États eux-mêmes, qui y voient un moyen de frauder et d’échapper au contrôle que représente la monnaie d’un pays. Mi-septembre, la France, par la voix de Bruno Le Maire, a affirmé son opposition au projet mettant en danger « la souveraineté monétaire des États. » Hier encore, c’est la Chambre des Représentants qui, aux Etats-Unis, demandait des comptes à Mark Zuckerberg en personne. Les membres du projet avaient déjà été « passés à la question » devant le Sénat en juillet. Même si le fondateur de Facebook s’attendait à des moments difficiles, il semble que son choix de s’associer à de grands noms de l’Internet ne suffise pas à calmer les peurs autour de son projet de stablecoin.

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Le GRAM pèse lourd

Gram Ton Telegram

Le GRAM

Pendant ce temps, et dans un secret qui fait passer Facebook et son Libra pour une guirlande de Noël, le réseau social Telegram de messagerie sécurisée développe la plateforme TON, censée permettre la mise en place du jeton GRAM. Une levée de fonds record et médiatique de quelques 1,7 milliard de dollars auprès de riches investisseurs, début 2018, le place dans le top 10 des plus importantes cryptomonnaies par capitalisation, si toutefois elle voit le jour. Depuis, le projet n’a plus fait parler de lui. L’équipe de développement est pourtant tenue contractuellement à livrer cette solution avant le 31 octobre de cette année, faute de quoi Telegram se verra dans l’obligation de rembourser les investisseurs. Tic tac…

À la différence du Libra, qui a une vocation de monnaie stable, le GRAM pourra« opérer selon une structure décentralisée similaire au Bitcoin (BTC). » Son cours serait totalement soumis à la spéculation, ce qui n’est pas fait pour rassurer les organismes et autorités de régulation mondiaux. Car le GRAM se heurte aux mêmes problèmes que le Libra. Cependant, certaines de ses caractéristiques, comme sa vocation présentée comme « public » de la blockchain TON et des validateurs « élus » pourraient faire la différence.

En juillet, la plateforme BitForex a annoncé le lancement d’un programme de livraison physique à terme pour le jeton GRAM. 1 million d’unités disponibles pour les plus téméraires, suite à un accord passé avec l’un des riches investisseurs de la vente privée initiale. Une mise en vente qui n’est pas officiellement du goût de Pavel Durov, fondateur de Telegram. Il pourrait toutefois s’agir d’une stratégie visant à faire parler de cette monnaie et à en tester le potentiel avant lancement. Il est donc possible d’acheter des jetons de cette monnaie alors qu’elle n’existe pas encore.

Ce 2 octobre, les investisseurs VIP du projet ont reçus un mail leur demandant de fournir la clé publique leur permettant de recevoir leurs gains, avant le 16 octobre.

Conclusion

Entre contretemps institutionnels et deadlines serrées, ces deux monnaies virtuelles ne sont encore que des projets dans les cartons de Facebook et Telegram. Ils laissent cependant entrevoir un avenir prometteur pour ce type de jetons et la démocratisation des cryptomonnaies. Avec des modèles de fonctionnement et des choix techniques différents, le Libra et le GRAM se livrent une concurrence qui n’a pas fini de faire trembler les organismes de contrôle et de régulation internationaux. Il ne fait aucun doute que, malgré les problèmes rencontrés, ce type de projet verra le jour.

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