440 000 $ pour les NFTs de l’Ermitage sur Binance

13 septembre 2021 - 15:30

Temps de lecture : 3 minutes

Les NFTs de 5 oeuvres emblématiques abritées par l’Ermitage ont été mis aux enchères sur la plateforme Binance du 31 août au 7 septembre 2021. Ils ont au final recueilli la somme de 440 000 dollars. Un montant intégralement reversé, hormis les frais liés à l’opération, au musée d’Etat de Saint Petersbourg selon l’accord initial noué entre les deux géants.

Une initiative à 440 000 dollars

La première collaboration entre Binance et le Musée de l’Ermitage vient de prendre fin. La collection de cinq objets tokenisés, représentant des oeuvres emblématiques exposées dans l’un des plus fameux temples de l’art du monde, a trouvé preneur sur la place de marché NFT du premier exchange crypto pour un montant global de 440 000 dollars.

Une somme qu’on peut qualifier de modeste au vu des montants faramineux observés sur d’autres NFTs vendus sur des plateformes spécialisées comme OpenSea ou Rarible. On pense bien sûr, mais sans exclusivité, aux CryptoPunks dont certains s’échangent à coup de millions de dollars. Visiblement, le fait de posséder le NFT d’une oeuvre d’art sans bénéficier d’aucun droit sur sa propriété n’a pas vraiment attiré les foules, encore qu’aucun chiffre n’est accessible sur le nombre d’enchérisseurs. Il faut dire aussi que la mise à prix de départ était premium comme la catégorie assignée par la plateforme aux jetons estampillés Ermitage. En effet, il fallait débourser pas moins de 10 000 BUSD – le stablecoin natif de Binance libellé en dollars- pour y participer. De fait, contrairement à d’autres enchères, les jetons numériques de l’Ermitage n’ont pas connu d’envolée de prix stratosphérique.

Malgré tout, certains amateurs s’y sont frotté et, comme attendu, c’est le NFT de la Vierge à l’enfant de Léonard de Vinci qui a recueilli l’enchère la plus élevée avec une offre à à 150 500 BUSD. Et n’en déplaise aux détracteurs de cette initiative, on peut supposer que l’acquéreur a davantage pensé à soutenir le financement du musée en s’essayant à cette nouvelle forme de mécénat qu’à faire gonfler son portefeuille. On a vu pire comme inutilité…

L’Ermitage n’en est qu’au début de son aventure NFT

Si tous les revenus générés par la vente reviendront au musée, ils seront naturellement convertis en roubles. Il ne s’agit pas, bien sûr, qu’une institution placée sous la tutelle administrative d’un Etat qui reste hostile aux cryptomonnaies, se mette à manipuler des actifs sous surveillance. Dernière piqûre de rappel, Dmitri Peskov – le représentant officiel du président russe Vladimir Poutine – a répété que la Russie n’avait aucune raison de reconnaître Bitcoin comme monnaie légale, arguant que cela ne ferait que nuire au système financier du pays.

Jusqu’à preuve du contraire, le service juridique du musée a bien travaillé pour élaborer un modèle ne contrevenant pas aux lois en vigueur. La preuve, c’est que l’édifice des bords de la Neva compte bien poursuivre l’aventure NFT. Une première exposition dédiée, prévue depuis longtemps dans le cadre d’un programme de valorisation de nouvelles formes d’expression artistique, va ouvrir ses portes en novembre prochain. Pour l’occasion, l’institution émettra un jeton non fongible à partir du Carré noir de Malevitch. L’ambition : dépasser la simple reproduction numérique pour aller ré-interroger l’oeuvre à l’aune de cette nouvelle technologie.

L’initiative du temple russe, pour autant qu’elle soit marquante, n’est pas singulière. Avant lui, la galerie des Offices à Florence avait numérisé et proposé à la vente certaines de ses oeuvres au format NFT pour compenser le manque à gagner occasionné par la pandémie. D’autres musées ou institutions artistiques s’emparent aussi de cette nouvelle forme d’art. Ils accueillent ou prévoient d’accueillir des manifestations autour des jetons non fongibles. Certains même, comme l’institut d’Art Contemporain de Miami, les ont déjà intégré à leur collection permanente.

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