Robinhood se tourne vers Chainalysis pour s’assurer la sympathie des régulateurs

13 décembre 2021 - 15:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Il existe deux courants distincts dans l’univers des cryptomonnaies. Les plateformes officielles, en train de se contorsionner pour entrer dans le cadre légal imposé par les instances de régulation. Et les protocoles et réseaux en relation à la DeFi, dont la décentralisation est devenue la meilleure arme pour tenter d’y échapper. Une pression difficile à éviter pour les exchanges et autres acteurs majeurs et centralisés de cet écosystème. Et dont la stratégie semble s’harmoniser – plus de force que de gré – dans le sens d’une tentative d’apaisement. Avec comme dernière preuve à l’appui l’intégration des services de la structure Chainalysis par le géant américain Robinhood.

Les récentes mésaventures de la plateforme Binance permettent de mesurer le degré de tensions réglementaires présent dans le secteur des cryptomonnaies. Et de toute évidence, la balle est depuis peu dans le camp des régulateurs en train d’imposer leurs exigences. Un passage obligé pour toutes les structures centralisées et identifiables de ce secteur. Avec comme principale raison invoquée une sécurité des utilisateurs qui ressemble plus à une simple volonté de contrôle. Et cela même si Binance a longtemps espéré que son absence de siège social suffirait à y échapper.

Un domaine au sein duquel le courtier américain Robinhood tente depuis quelque temps de se vendre comme le bon élève. En particulier depuis son récent hack de début novembre. Avec comme conséquence, le vol de 5 millions d’adresses mail de ses utilisateurs. Un « incident de sécurité » qui ne fait pas bonne impression sur le CV de cette plateforme de trading, pourtant adoubée par la Securities and Exchange Commission américaine (SEC). Surtout au moment où tout le monde attend la sortie de son prochain portefeuille de cryptomonnaies, enfin ouverte vers l’extérieur. Avec une version bêta dont le lancement officiel a récemment été annoncé pour janvier 2022.

Robinhood s’associe à Chainalysis

Car jusqu’à présent, les cryptomonnaies détenues sur l’application de trading Robinhood ne pouvaient pas en sortir. Une façon de protéger ses utilisateurs qui ressemble à cette stratégie « éducative » d’enfermer les enfants pour ne pas qu’ils sortent. Mais un modèle difficile à tenir face à un marché en constante évolution, dont les maîtres mots sont l’autonomie et la liberté de circulation. Raison probable de sa volonté de mettre en place un tout nouveau portefeuille. Cela afin de laisser circuler ses clients, avant qu’ils ne fuguent ailleurs. Mais de toute évidence, avec un souci de surveillance accrue afin de ne pas les lâcher seuls dans cette nature hostile.

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Et afin de satisfaire à ces exigences, le choix de Robinhood s’est porté sur la structure de surveillance Chainalysis appliquée à la technologie blockchain. Ce qui revient à laisser sortir ses enfants, mais avec un satellite espion planté en permanence au-dessus de la tête. Et dans le cas présent, l’implémentation concrète de services sous la forme des logiciels de Chainalysis Know Your Transaction (KYT) et Reactor. Ces derniers afin d’assurer un suivi efficace dans le cadre des soucis de conformité de l’application de courtage Robinhood et de son futur portefeuille.

« Chainalysis travaille en étroite collaboration avec les régulateurs et les forces de l’ordre pour développer les meilleures pratiques de l’industrie. Et cette approche est alignée sur l’engagement de Robinhood à fonctionner avec les décideurs de manière collaborative.« 

Ben Einstein, Robinhood

Car dans les faits, le logiciel KYT de Chainalysis a pour fonction de signaler en temps réel toute transaction suspecte aux équipes de Robinhood. Avec comme raison invoquée l’éternelle volonté de lutte contre le blanchiment d’argent. Et l’outil Reactor comme moyen de localiser et d’identifier cette transaction sur la blockchain. Et pouvoir ensuite la transmettre aux autorités compétentes. Cela dans la cadre de la politique mise en place par Christine Brown, entrée en fonction au poste de directrice de l’exploitation chez Robinhood en avril dernier. Avec comme ambition de s’assurer que « tout est très bien évalué d’un point de vue réglementaire. »

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