Démarrage laborieux pour le stablecoin PYUSD de PayPal

Des débuts décevants pour le stablecoin de PayPal ? Plutôt au ralenti si on se fie aux données de la société d’analyse blockchain Nansen, qui observe que le tout jeune PYUSD a du mal à gagner du terrain, notamment sur les deux mastodontes du secteur que sont l’USDT et l’USDC dont il a été perçu comme un concurrent sérieux.

Un PYUSD au ralenti

A ce jour, l’offre totale de PYUSD compte à peine 42,3 millions de jetons en circulation. A titre de comparaison, l’USDT de Tether, le pionnier leader du secteur, avoisine les 83 milliards d’unités tandis que son éternel dauphin, l’USDC de Circle qui n’en finit pas de lutter contre son déclin, chute à 26 milliards de jetons.

Certes, il semble prématuré de tirer des conclusions hâtives alors que la crypto officielle de PayPal, mais émis par Paxos, vient tout récemment d’advenir. Cependant, les données à disposition révèlent un vrai manque d’intérêt pour le petit nouveau. L’émetteur détiendrait toujours à lui seul plus de 90% de l’offre en circulation, tandis que les portefeuilles d’échange le prenant en charge représenteraient une part de 7%.

Répartition des principaux détenteurs de PYUSD de PayPal : Source : Nansen in Cointelegraph

Et s’il existe deux pools d’échange décentralisés sur Uniswap négociant du PYUSD, ils détiennent à eux deux moins de 50 000 jetons. Quant aux détenteurs individuels, ils ne sont que 273 selon Etherscan. Et dans le lot, seule une dizaine possède des soldes supérieurs à 1000 dollars dont un proche de 10 000 dollars suite à la vente selon Nansen, de trois memecoins.

Raisons possibles d’un démarrage au ralenti pour le PYUSD

On peut émettre différentes hypothèses quant à ce désintérêt relatif. D’abord, l’offre pléthorique en la matière et la méfiance des utilisateurs face à un jeton qui n’a pas encore fait ses preuves et qui relève de la juridiction américaine qui n’a toujours pas tranché sur le sort réservé à ce type de crypto. Ensuite, rappelons que pour le moment seuls les utilisateurs éligibles résidant aux États-Unis ont la possibilité d’utiliser le PYUSD au sein de l’écosystème PayPal.

De plus, le fait que le stablecoin soit émis au format ERC-20 sur la blockchain Ethereum peut être perçu comme un frein. La raison : des frais élevés associés à l’utilisation de ce protocole. En effet, au lieu d’utiliser une ancienne version de Solidity datant de 2018, des vigies de l’écosystème regrettent que PayPal/Paxos n’aient pas choisi de recourir aux rollups qui réduisent considérablement le coût des transactions.

Enfin, une fonction de gel des adresses trouvée dans le smart contract du PYUSD a pu en refroidir certains.

PayPal, un géant à ne pas sous-estimer

Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas d’aller trop vite en besogne et de crucifier le stablecoin de PayPal à la lumière de ses balbutiements. Un PYUSD au ralenti ne présage certainement pas de son avenir, le mastodonte du paiement a probablement déjà établi une stratégie pour développer son hydre crypto.

Il est en effet tout à fait envisageable qu’il positionne son stablecoin au centre d’une offre crypto élargie, le géant n’ayant eu de cesse depuis son incursion dans l’écosystème en octobre 2020, d’étoffer son offre et de rejoindre des acteurs incontournables de l’industrie US pour modéliser une conformité réglementaire à la « règle du voyage » définie par le Groupe d’action financière (GAFI). Fort de ses 430 millions d’utilisateurs actifs à travers le monde, on sait que le géant n’est pas entré dans le game pour jouer les figurants et que son PYUSD pourrait être le fer de lance de sa conquête.

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