Brésil – Lancement programmé de son réal numérique DREX

Les instances de régulation du monde tentent toujours sans relâche de contrôler l’essor du secteur des cryptomonnaies. Et afin d’éteindre cette frénésie numérique certains pays tentent dans le même temps de déployer leurs propres options monétaires dématérialisées. Des outils financiers connus sous le nom de monnaies numériques de Banques centrales (MNBC, ou CBDC en anglais). Et dans le domaine, la Chine et son e-yuan a sans aucun doute possible une avance de plusieurs années.

Un paysage en plein développement, dont les contours restent encore difficiles à définir compte tenu de stratégies très différentes d’un pays à l’autre. Car pendant que l’Europe se penche timidement sur le berceau de son euro numérique la Russie annonce la mise en œuvre officielle d’une phase pilote pour son rouble, dont le déploiement est annoncé pour 2025.

De ce fait, les pays de l’alliance BRICS – réputée hostile à l’hégémonie du dollar – offrent un carton plein avec l’arrivée du Brésil et son réal numérique nommé « DREX. »

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Brésil – Lancement programmé de sa monnaie numérique DREX

L’annonce a été rendue publique hier lors d’une intervention officielle sur la chaîne Youtube de la Banque centrale du Brésil. En effet, son réal national va connaître une extension de type MNBC présentée sous le nom de code « DREX » dont la livraison est prévue pour l’année prochaine. Un terme censé regrouper les différents aspects associés de cette monnaie virtuelle, avec « le D pour numérique, le R pour réel, le E pour électronique et le X pour transaction, » selon les explications de Fábio Araújo, coordinateur officiel de ce projet d’envergure.

« Avec le réal numérique, les gens peuvent faire un prêt plus facilement ou avoir des options d’investissement plus accessibles ou une assurance plus simplement. C’est-à-dire que nous voulons mettre ces produits financiers entre les mains de la population et augmenter les opérations bancaires au Brésil. »

Fábio Araújo

D’un point de vue technique, ce réal 2.0 sera déployé sous la forme d’une version présentée comme tokenisée. Car sa structure officielle de monnaie numérique de Banque centrale (MNBC) restera basée sur un principe de registre distribué très similaire à la blockchain. Et son utilisation permettra uniquement aux institutions financières autorisées de réaliser des opérations telles que l’achat et la vente d’obligations du Trésor public. Des transactions qui pourront ensuite donner lieu à l’émission de ces fameux jetons, un peu sur le modèle du réseau Ethereum et ses ERC-20.

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Dans les faits, ce réal tokenisé pourra donc être pris en charge par la plateforme brésilienne Pix pour effectuer des achats de la vie courante. Une structure développée suite à la crise du Covid sous la forme d’une amélioration de son système de paiement Boleto, avec des transferts de fonds électroniques instantanés et gratuits et des identifiants simplifiés, comme un simple numéro de téléphone ou une adresses e-mail.

DREX – Un réal numérique ouvert aux cryptomonnaies

Mais les cas d’usage de ce réal numérique nommé DREX sont visiblement nombreux. En effet, son utilisation pourrait par exemple permettre de règlement des prestations sociales et autres services de l’État. Cela en passant par la plus grande banque publique du pays qu’est la Caixa Econômica Federal. Car comme l’explique sa présidente, cette structure « est présente dans 99% des municipalités brésiliennes et compte 155 millions de clients. » Raison pour laquelle elle serait « un formidable vivier pour tester cette solution. »

Toutefois, une autre réalité en lien à ce DREX semble plus surprenante. En effet, la mise en place de ce réal numérique pourrait bien être associée au cryptomonnaies. Car comme l’explique le sénateur Carlos Portinho, cette monnaie numérique de banque centrale (MNBC) tokenisée pourrait permettre de détenir des portefeuilles de cryptomonnaies associés. Ceta reste toutefois à démontrer.

« Le réal numérique sera une réalité et soutiendra le marché des cryptomonnaies. Cela permettra aux municipalités, aux États et aux pouvoirs publics d’avoir leurs portefeuilles numériques, qui prendront de l’ampleur et attireront les investisseurs.« 

Carlos Portinho

Mais bien évidemment, de réal numérique n’aura que les apparences de la blockchain. Car dans les faits, la Banque centrale du Brésil se réserve le droit de geler les comptes de ses utilisateurs et de se servir dessus dans le cadre de confiscations ou de paiements non effectués. Tout comme elle s’attribue la possibilité d’émettre autant d’unités qu’elle le souhaite. Rien de véritablement nouveau sous le soleil…