La progression de Bitcoin liée aux défaillances du système

20 novembre 2020 - 16:50

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Le futur ex président de la Securities and Exchange Commission (SEC), Jay Clayton, affirme que l’inefficacité des systèmes de paiement actuels popularise Bitcoin. Prévoyant une croissance exponentielle de son adoption, il envisage son corollaire : une réglementation accrue de l’industrie crypto.

L’inefficacité des moyens de paiement à l’origine du succès de Bitcoin

Jay Clayton, qui quittera à la fin de l’année ses fonctions à la tête de la SEC, a accordé un entretien à CNBC. Il en a profité pour livrer quelques réflexions sur les cryptomonnaies. Rappelons qu’il a supervisé, au cours de son mandat, le rejet de neuf ETF Bitcoin, même celui provenant d’acteurs institutionnels réputés comme les frères Wincklevoss. Des refus pas forcément bien perçus par l’industrie crypto mais qui étaient, d’après lui, tout à fait légitimes. En effet, le Bitcoin ne répondait pas, selon la SEC, à la réglementation sur les titres financiers (securities). La Commodity and Futures Trading Commission (CFTC) l’a même classé en tant que « marchandise ».

« Nous avons déterminé que le bitcoin n’était pas une sécurité, c’était bien plus un mécanisme de paiement et une valeur stockée. »

C’est d’ailleurs cette nature, discutable, de Bitcoin comme réseau de paiement et réserve de valeur qui, d’après Clayton, constitue la raison de son succès.

Ce que nous constatons, c’est que nos mécanismes de paiement actuels, aux niveaux national et international, sont inefficaces. Ces inefficacités sont les facteurs qui entraînent la montée en puissance du Bitcoin. »

Un Bitcoin en voie de neutralisation ?

Le futur ex président projette même une capitalisation exponentielle de la première cryptomonnaie. Une croissance qui sera inéluctablement accompagnée d’une réglementation renforcée.

Et nous allons en voir plus. Nous allons voir cela mûrir et nous allons voir plus de réglementation autour de l’espace de paiement numérique. »

Si la popularité de Bitcoin va conduire à un encadrement plus strict de sa régulation, entraînant probablement une réduction drastique de sa volatilité et à terme une « domestication » de sa valorisation, les régulateurs ont un autre joker dans la poche. Les CBDCs (Central Bank Digital Currency) sur lesquelles travaillent la plupart des Banques centrales du monde pour améliorer leur infrastructure de paiement vieillissante.

A l’évidence, elles joueront un rôle de premier plan dans la « neutralisation » du Bitcoin. Du moins, c’est l’idée formulée par Ray Dalio, figure légendaire du trading. En effet, il continue de se déclarer sceptique par rapport à une cryptomonnaie susceptible d’être assez vite laminée par l’émission de monnaies numériques d’Etat. C’est un point de vue qui se défend et qui rejoint celui d’un autre fameux crypto-sceptique, le PDG de JP Morgan. Professionnel de la réglementation en tant que banquier, Jamie Dimon ne doute pas d’une pression régulatrice accrue face à un actif montant en puissance. Des perspectives qui risquent d’assombrir l’avenir d’un Bitcoin qui, pour le moment, brille de tous ses feux. Les derniers ?

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