L’offre-phare de BlockFi dans le viseur des autorités financières de 4 états américains

26 juillet 2021 - 10:57

Temps de lecture : 2 minutes

Le compte d’intérêt BlockFi (BIA) qui permet de générer des rendements quotidiens sur certaines cryptos est depuis une semaine au coeur de la tourmente. Les autorités de réglementation de 4 états américains ont décidé successivement de s’y intéresser de près, arguant d’une violation des lois mobilières.

La loi des séries

C’est d’abord le New Jersey, où la société cofondée par Zac Prince et Flori Marquez est domiciliée, qui a lancé lundi dernier les hostilités. Le procureur général de l’Etat a ordonné à BlockFi de cesser d’offrir son produit BIA aux résidents de l’Etat d’ici le 29 juillet.

Mercredi, c’est la Commission des valeurs mobilières de l’Alabama qui à son tour a réagi en adressant une mise en demeure à BlockFi. Le lendemain, c’est la Commission des valeurs mobilières de l’État du Texas (TSSB) qui a déposé une demande d’audience fixée à octobre, avec possibilité d’imposer une ordonnance de cessation et d’abstention à l’encontre de la société.

Enfin, le Vermont vient de s’y agréger, selon une information transmise par la société de prêt crypto elle-même, en produisant aussi une ordonnance contre les comptes d’épargne à intérêt de BlockFi pour avoir offert des titres non enregistrés.

Des régulateurs à l’offensive

Car en effet, là où le bât blesse pour les régulateurs c’est qu’ils considèrent que les comptes d’intérêt de BlockFi sont assimilables à des titres. Ils devraient donc être préalablement enregistrés auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des Etats-Unis ou d’une autorité financière locale.

Bien que BlockFi continue d’affirmer que ses BIA sont légales, Zac Prince se déclare ouvert au dialogue avec les autorités, ajoutant que la société se réjouit « des discussions avec les régulateurs » et précisant « qu’une réglementation appropriée de l’industrie est la clé de son succès futur.

Néanmoins, si les procédures aboutissent, BlockFi et ses filiales BlockFi Lending et BlockFi Trading devront probablement suspendre l’offre des comptes d’épargne à intérêt, ce qui fragiliserait grandement la société qui envisageait une éventuelle offre publique initiale.

Quid des autres acteurs du marché, tels Celsius ou Nexo, qui prospèrent aussi sur ce type d’offres ? Ils ne sont potentiellement pas à l’abri des coups de semonce des régulateurs. Difficile à ce stade de prévoir la suite des événements mais ce qui est sûr, c’est que les autorités financières ont décidé de rompre avec l’attentisme qui les caractérisait et de passer à l’offensive.

Binance en a fait les frais ces derniers mois avec un hallali général lancé contre la plateforme qui l’a contrainte à arrêter séance tenante certains de ses produits comme les actions tokenisées. Aujourd’hui, c’est au tour d’un autre mastodonte (15 milliards de dollars d’actifs sous gestion) du secteur d’être dans le collimateur. Il n’est d’ailleurs pas anodin que dans les deux cas, les sociétés doivent faire face à une attaque coordonnée des régulateurs. Une fois la brèche ouverte, il est plus aisé d’enfoncer le clou.

Un utilisateur pas protégé

Lancée en 2017, BlockFi a été l’une des premières entreprises à proposer des prêts collatéralisés par des actifs cryptos et à permettre aux utilisateurs de générer des intérêts sur leurs cryptomonnaies en les stockant sur la plateforme. Mais le revers de la médaille c’est que la plateforme centralisée se dédouane de toute responsabilité en cas de problème, y compris réglementaire.

BlockFi n’est pas et ne sera pas responsable de toute perte ou dommage de quelque nature que ce soit que vous subissez à la suite de telles cyberattaques, difficultés opérationnelles ou techniques ou suspensions de transfert ou de retraits. »

Extrait des conditions de compte rémunéré

L’adage « Pas vos clés, pas vos cryptos! » reste éminemment d’actualité.

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