Tether (USDT) toujours en délicatesse bancaire

01 juin 2022 - 11:00

Temps de lecture : 2 minutes

Tether, la société derrière l’USDT, continue de faire parler d’elle pour son penchant incorrigible à l’opacité. En dépit d’un contexte de méfiance sur le marché des stablecoins, elle continue de préférer la rétention d’informations à la transparence, notamment en ce qui concerne l’identité de ses partenaires bancaires.

Quid des partenaires bancaires de Tether ?

Tether, l’émetteur du stablecoin (USDT) n’aime toujours la transparence que jusqu’à un certain point. Quand ce n’est pas sur la nature de ses réserves en dollars, ce sont ses partenaires financiers qui posent question. Ainsi, le Financial Times a révélé cette semaine qu’une partie des réserves de l’USDT aurait été stockée dans une petite banque des Bahamas, Capital Union. Une affirmation qui n’a pas été confirmée par Tether qui refuse de divulguer clairement les noms de ses partenaires bancaires, n’y étant pas, en tant que société privée, légalement contrainte.

Or, cette information peut inquiéter dans la mesure où Capital Union ne semble pas avoir les reins très solides et notamment du fait de sa taille – seulement 1 milliard de dollars d’actifs sous gestion – et de son fonctionnement quelque peu opaque. Mais Tether se défend en disant entretenir « de solides relations avec plus de sept, huit banques à travers le monde ». On en connaît au moins une, hébergée aussi aux Bahamas, la banque offshore Deltec qui, à la suite d’un énième épisode tendancieux, a révélé compter l’émetteur de l’USDT au nombre de ses clients.

Cette tendance de Tether à s’arc-bouter au secret lui a déjà coûté, notamment une amende de 18,5 millions de dollars dans le cadre d’un litige sur la nature de ses relations bancaires avec le bureau du procureur général de New York. Une broutille sans doute au regard de sa capitalisation de plus de 72,5 milliards de dollars, car elle ne l’a pas davantage encouragé à la transparence.

Tether sur la sellette ne renonce pas au secret

Et c’est là, bien sûr, où le comportement de Tether peut paraître suspect. En effet, il agit comme si en mettant carte sur table, il risquerait bien davantage. Or, sa capacité jusqu’à présent à traiter les rachats semble, de son point de vue, le dédouaner. Pourquoi chercher la transparence à tout prix, et sur ses partenaires financiers et sur la nature de ses réserves, puisque son système fonctionne. Ce serait vraisemblablement, dans sa logique, s’exposer à des complications inutiles.

Un pari pourtant difficilement tenable dans le contexte actuel. On en veut pour preuve le mouvement de panique qui s’est emparé des utilisateurs juste après l’effondrement du stablecoin algorithmique UST, quand l’USDT est passé provisoirement sous la barre des 0,95$. Certes, la situation a été vite redressée, mais la réaction des investisseurs sous haute tension est un signal sévère adressé au premier des stablecoins qui perd progressivement de sa dominance au profit de l’USDC et du stablecoin de Binance (BUSD) considérés comme plus fiables car plus transparents.

A ce jour, l’USDT ne risque pas de chuter tant que particuliers et investisseurs pro ne décident pas de retirer massivement leurs fonds. Mais il reste sous haute surveillance, et notamment de la part des régulateurs qui accélèrent leur projet de régulation sur les stablecoins avec le leader au centre de leurs préoccupations.

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